Jouer la synchronisation permet de réussir la première rencontre - La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008

Communication non verbale

Gestion

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

Gare à la première impression, car c’est souvent la bonne, selon l’adage populaire. En effet, la relation se détermine dans les quelques instants qui suivent la rencontre… qu’elle soit professionnelle ou galante. Dans les deux cas, l’échange est avant tout émotionnel, car le contact avec autrui repose sur le dualisme attraction/répulsion. Bien avant que le cerveau confirme ou infirme une impression, nous savons déjà ce qu’il adviendra… Or le ressenti de l’un est partagé par l’autre. Le reste est un jeu social. Il est des personnes avec qui nous nous sentons bien et d’autres qui nous indisposent, ou que nous indisposons. Cela s’explique par le sentiment de sécurité ou d’insécurité que provoque une rencontre, car nous sommes des “animaux sociaux”. Nos attitudes, notre posture et ses composantes ne sont pas neutres et sont interprétées par l’autre. Il faut en être conscient pour communiquer efficacement.

Comprendre l’influence de l’esprit sur le corps et inversement

Pour qu’une relation fonctionne dans le cadre professionnel ou privé, un certain nombre d’éléments doivent être réunis. Tout repose sur la synchronisation, une fonction essentielle dans la relation à autrui.

En premier lieu, il est indispensable d’être “présent à soi-même”. Le cerveau est un organe virtuel qui peut rendre un individu heureux ou malheureux. Il est influencé par les attitudes. Ainsi, le cerveau d’une personne qui sourit génère des connexions, des associations qui la poussent à la gaîté. Celui d’une personne qui se prend la tête entre les mains facilite sa concentration et l’aide à faire le vide autour d’elle pour encourager l’introspection. Si un individu est “ailleurs” lorsqu’il en rencontre un autre, son esprit étant occupé par un prochain rendez-vous ou la TVA à acquitter, la synchronisation avec ce dernier n’est pas au rendez-vous. Il faut donc s’observer. Cet exercice n’a pas pour but de se juger et de culpabiliser, mais de vérifier si l’on est “présent” ou non à ce que l’on fait. Cela permet de comprendre l’influence de l’esprit sur le corps et inversement, ce qui conduit naturellement au deuxième principe : la gestuelle et les codes culturels.

Quatre éléments composent l’attitude corporelle

L’attitude corporelle conditionne dans une large mesure le pouvoir de conviction et la réponse de l’autre. Divers éléments la composent. Le premier est l’ouverture. Ainsi, il convient de ne pas croiser les bras (ni les jambes ni les pieds), de ne pas cacher ses mains sous la table, de ne pas rentrer ses doigts dans ses mains. En d’autres termes, il ne faut exprimer ni la méfiance ni la crainte, pour ne pas influencer consciemment ou inconsciemment son interlocuteur. Déboutonner sa veste ou son manteau, ne pas être sur ses gardes sont des comportements qui traduisent l’ouverture.

Le deuxième élément constitutif de l’attitude corporelle est lié au regard. Il faut regarder son interlocuteur dans les yeux. Les personnes timides peuvent s’efforcer, surtout quand elles s’expriment, de fixer le point qui se situe entre les sourcils de leur interlocuteur. Le contact visuel est en effet un élément clé de la bonne communication.

Le troisième élément est le rayonnement. Ne pas crisper le front, sourire quand c’est possible, éviter de pincer les lèvres sont autant de facteurs qui y contribuent.

Le salut constitue le quatrième élément. Le but est d’éviter la distance. Ceux qui veulent s’entraîner peuvent, au moment de serrer la main d’un interlocuteur, envoyer un message à leur cerveau (« je serre la main de mon interlocuteur ») pour établir une synchronisation. Il faut prendre l’initiative de tendre la main, ne pas hésiter à prononcer le prénom et le nom de la personne en face de soi. La réception d’un message, indépendamment de son contenu, est différente selon que la formule d’accueil est « bonjour monsieur Saint-Omer » ou « Jean-Michel Saint-Omer, bonjour ». Prononcer le prénom et le nom est un élément important de la synchronisation. Le cerveau déteste la confusion ! Et cela se passe encore mieux si la main tendue s’accompagne d’un sourire et d’un regard franc.

La suite de la rencontre dépend de l’attitude de l’interlocuteur. Il faut lui laisser le temps de prendre la parole s’il est à l’origine de la demande de rendez-vous. Il convient alors de l’écouter, d’éviter de parler pendant qu’il s’exprime, de le regarder dans les yeux… puis de lui serrer chaleureusement la main à l’occasion du départ. Le fait d’être présent et “synchrone” marquera la rencontre dans son esprit et il se souviendra de celui qui l’a reçu.

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