Virbac invente les premiers vermifuges à croquer - La Semaine Vétérinaire n° 1325 du 05/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1325 du 05/09/2008

Equidés. Comprimés d’ivermectine et de praziquantel

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Environ 80 % des chevaux prennent spontanément ces comprimés.

Pour la première fois, des comprimés appétents à base de marc de pomme de Normandie sont développés pour les équidés. Il s’agit d’Equimax® Tabs, à base d’ivermectine et de praziquantel. La plupart des chevaux, surtout ceux habitués à recevoir des pommes ou des carottes, prennent ces comprimés spontanément dans la main comme ils le feraient pour une friandise.

Par rapport à la classique seringue de pâte orale, cette nouvelle forme galénique présente de nombreux atouts et un inconvénient : ne pas pouvoir être universelle.

Des comprimés placebo pour tester l’appétence du produit

D’abord, la prise est effectivement facile chez 80 % des chevaux. Pour les propriétaires d’équidés non professionnels, la vermifugation avec une seringue est souvent difficile et surtout “stressante” en raison de la contention nécessaire et de l’administration plus ou moins forcée. Avec les comprimés, cela devient presque un “plaisir”. Pour un cheval récalcitrant, il est possible de dissimuler les comprimés dans des morceaux de pomme ou de carotte, mais il devient impossible de forcer la prise. Il est en effet plus facile de se battre armé d’une seringue de pâte orale, enfoncée au fond de la gorge, qu’avec un comprimé. Les pâtes orales ne disparaîtront donc pas des écuries. Virbac met à la disposition des vétérinaires des comprimés placebo qui permettent de tester l’appétence du produit.

La dose d’emploi est d’un comprimé (non sécable) pour 100 kg de poids vif sur la base de la dose habituelle d’ivermectine chez le cheval (0,2 mg/kg, soit 20 mg par comprimé) et de la dose de 1,5 mg/kg de praziquantel (150 mg par comprimé). Le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP) recommande toujours d’ajuster la dose aux 100 kg supérieurs pour éviter les sous-dosages.

En outre, le rejet du comprimé est bien visible, ce qui permet soit de le présenter de nouveau, soit de changer de vermifuge en cas de refus répété. A l’inverse, avec les seringues graduées, les rejets sont assez fréquents, mal évalués et non réadministrables. D’après une étude de Virbac, entre 10 et 70 % des chevaux en recrachent une partie dans la litière ou sur le sol, avec des différences importantes selon les seringues testées. Selon la formulation, entre 10 et 75 % des chevaux sont alors vermifugés avec un sous-dosage supérieur à 10 %. Un à deux équidés sur trois présenteraient même un rejet supérieur à 30 % avec les vermifuges les plus rejetés.

La présentation en comprimés permet donc de traiter jusqu’à 800 kg de poids vif avec un seul tube et une meilleure observance. Pour la vérifier, il est recommandé de donner les comprimés un par un. Le temps total de mastication de six comprimés successifs est alors en moyenne de 30 s. Les shetlands de 150 kg peuvent être traités facilement avec deux comprimés, tout comme les chevaux au pré, sans contention dès lors qu’ils apprécient cette friandise-vermifuge.

« Vermifuger avec le plaisir de donner un bonbon »

Voilà huit ans que Virbac travaille sur une nouvelle forme galénique plus facile d’emploi que les seringues de pâtes ou de gels oraux. La demande vient initialement des Britanniques qui souhaitaient transformer la vermifugation orale en un geste de plaisir : « Vermifuger sans contention avec le plaisir de donner un bonbon ou une récompense. » A partir de ce concept, Virbac a travaillé deux formes galéniques, les gommes à mâcher et les comprimés à croquer, à travers une dizaine d’études. De nombreux facteurs d’appétence (mélasse, marc de pomme, différents arômes de pomme) ont été testés pour retenir une formulation en comprimés avec le marc de pomme de Normandie qui n’interfère pas avec la stabilité des principes actifs. La forme du comprimé (biconcave) rappelle celle de certaines friandises pour chevaux. Sa dureté a été testée pour faciliter la préhension et la mastication.

Des études de bioéquivalence permettent de garantir que l’efficacité et l’innocuité de la nouvelle formulation sont identiques à celles du gel Equimax® pour les deux principes actifs, l’ivermectine contre les nématodes (grands et petits strongles, ascaris, etc.) et les larves de gastérophiles, et le praziquantel actif à 1,5 mg/kg contre les trois espèces de ténias (Anoplocephala perfiolata et magna, Paranoplocephala mamillana). En outre, cinq études sur des infestations expérimentales ou naturelles confirment l’efficacité du nouveau comprimé contre les nématodes (notamment Parascaris equorum, le parasite limitant pour l’ivermectine), les larves de gastérophiles et les ténias. De même, une étude de tolérance spécifique a été réalisée jusqu’à cinq fois la dose recommandée selon les normes habituelles.

Les RCP des comprimés et du gel oral Equimax® sont donc similaires pour les caractéristiques cliniques. Ils autorisent un emploi chez les juments gestantes ou allaitantes ou les étalons, ainsi que chez les poulains à partir de quinze jours d’âge. Toutefois, les seringues seront probablement mieux adaptées aux poulains que les comprimés.

En outre, le vermifuge-friandise ne devrait pas coûter plus cher que les seringues Equimax® proportionnellement au poids des animaux traités. Le tube de huit comprimés (pour traiter 800 kg) devrait être environ 15 % plus cher que la seringue (jusqu’à 700 kg), pour tenir compte des 100 kg supplémentaires. Les comprimés non utilisés à la première vermifugation peuvent être conservés un an dans le tube, à l’abri de la chaleur (moins de 30 °C) et de la lumière.

Un vermifuge sur trois vendu illégalement

Les pharmaciens ont évidemment le droit de délivrer les vermifuges équins… sur présentation d’une ordonnance vétérinaire. Néanmoins, il est peu probable que les pharmacies – qui représentent environ un tiers de ce marché – disposent de ces ordonnances. De leur côté, les vétérinaires – qui délivrent les deux tiers des vermifuges – devraient aussi rédiger l’ordonnance correspondante après la consultation de l’animal. Depuis le 20 juillet dernier, la délivrance sans ordonnance d’un médicament dit « sur prescription » par un vétérinaire ou un pharmacien constitue un délit qui, s’il est poursuivi devant les tribunaux, peut être sanctionné par une amende de 30 000 € et/ou deux ans de prison. Le vétérinaire risque la même peine lors de prescription non conforme (sans examen clinique ou hors du protocole de soins prévu).

En outre, le renouvellement de la vente en pharmacie des vermifuges équins à partir d’une ordonnance existante est interdit dans la plupart des cas si le vétérinaire mentionne explicitement « renouvellement interdit ». A défaut, le renouvellement est autorisé pendant un an.

E. V.
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