La Chine remporte la palme des notifications de risque alimentaire signalées à Bruxelles

Le nombre total de notifications de risque auprès du réseau communautaire d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (rapid alert system for food and feed, RASFF) a atteint, l’an passé, le chiffre record de 7 354. « Cela ne signifie pas que notre alimentation est moins sûre, mais que le système européen fonctionne bien », a tenu à préciser Androulla Vassiliou, la commissaire européenne à la Santé, lors de la présentation du rapport de l’année 2007, le 23 juillet dernier.

L’an passé, le RASFF a donc reçu 961 notifications d’alerte (envoyées lorsque la denrée alimentaire ou l’aliment pour animaux en cause est déjà sur le marché et que des mesures immédiates s’imposent) et 2 015 notifications d’information (envoyées quand un risque est détecté, mais que le produit n’a pas atteint le marché). Elles ont donné lieu à plus de 4 000 notifications d’informations complémentaires. Ces dernières, qui ont connu une hausse de 13,5 % par rapport à 2006, sont d’ailleurs à l’origine du total élevé des notifications de 2007. Les alertes ont augmenté de 4,5 % et les informations sont restées stables (+ 0,5 %) par comparaison avec l’année précédente.

L’an dernier, les contrôles officiels réalisés sur le marché intérieur (43 %) et les produits en provenance des pays tiers (42 %) bloqués aux frontières par les autorités de contrôle de l’Union étaient à l’origine de la majorité des notifications de risque.

Les alertes concernant les produits de la mer sont toujours en tête

L’an passé, 65 % des notifications d’alerte ont concerné des produits issus des Etats membres. Les principales denrées mises en cause sont les poissons, les crustacés et les mollusques (21 % des notifications), la viande et des produits à base de viande (13 %), puis les fruits et les légumes (12 %). Les proportions des deux premières catégories sont similaires à celles relevées en 2006. Au niveau des notifications d’information, 73 % des produits concernés provenaient de pays tiers. 30 % des notifications ont porté sur des fruits à coques, 18 % sur des poissons, des mollusques et des crustacés et 15 % sur des fruits et légumes (globalement comme en 2006).

Quant au type de risques déclarés, ils concernent, pour les alertes, en majorité des agents pathogènes microbiologiques (20 %), des corps étrangers (9 %), des métaux lourds (9 %) et des mycotoxines (8 %). Du côté des notifications d’information, la première place revient aux mycotoxines (34 %), puis viennent les agents pathogènes microbiologiques (10 %) et les additifs alimentaires (8 %).

Bruxelles constate, depuis quelques années, une amélioration de la qualité des pistaches iraniennes, connues pour contenir de l’aflatoxine, une substance cancérigène. Mais la présence de mercure dans les poissons est en hausse pour l’année 2007 et le nombre d’alertes concernant la présence de pesticides dans les fruits et les légumes a doublé par rapport à l’année précédente.

De l’or côté médailles pour les Chinois, mais des métaux lourds dans leurs aliments

Au classement du nombre de notifications récoltées par le RASFF, celles en provenance de Chine figurent en tête (352), suivie par la Turquie (293), les Etats-Unis (191), l’Espagne (177), l’Iran (133), l’Allemagne (122), l’Inde (113), la France (109) et la Thaïlande (92).

Les notifications chinoises représentent 12 % du total et une partie du rapport insiste sur ces dernières. Résidus de médicaments vétérinaires (particulièrement dans les poissons, la gelée royale et le miel), importations illégales, mycotoxines dans les cacahuètes, contamination des aliments par des métaux lourds ou encore importations illégales figurent au tableau des récriminations.

« Si des séries de contrôles sur les produits chinois ont révélé de grands progrès, il y a encore un long chemin à parcourir », a souligné Androulla Vassiliou.

• Source : rapport RASFF 2007, disponible en intégralité à l’adresse : http://ec.europa.eu/food/food/rapidalert/report2007_en.pdf