Echinococcose alvéolaire : la nécessité de la prévention - La Semaine Vétérinaire n° 1323 du 11/07/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1323 du 11/07/2008

Entre nous

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Auteur(s) : Gérald Umhang

Fonctions : Agence française de sécurité sanitaire des aliments

Le laboratoire de l’Afssa-Nancy a amplifié ses activités liées à l’épidémiologie de l’échinococcose depuis plus de dix ans. En 2006, il a été reconnu comme laboratoire national de référence pour les échinocoques. Le cycle naturel d’Echinococcus multilocularis (voir photo) dépend d’une relation proie-prédateur entre un rongeur infecté par l’ingestion de végétaux souillés et un carnivore qui rejette les œufs du parasite avec ses déjections. L’homme n’intervient dans le cycle évolutif du parasite qu’en tant qu’hôte accidentel, constituant une impasse parasitaire. Les modes de contamination font intervenir la consommation de végétaux souillés, ou l’ingestion d’œufs portés à la bouche par les mains suite à la manipulation de terre ou du pelage des carnivores.

L’Afssa-Nancy a entrepris plusieurs études afin de mieux connaître la répartition du parasite en France et le rôle dans la contamination humaine de différents hôtes définitifs. Le laboratoire a initié, avec l’Entente rage et zoonoses (ERZ), la première étude de cartographie de l’échinococcose alvéolaire de la faune sauvage en France, à partir de l’analyse de fèces de renards. La présence du parasite a ainsi été enregistrée dans trente-neuf départements. En 2006, un nouveau projet de cartographie de présence du parasite a été entrepris sur trente-sept départements d’un grand tiers nord-est de la France. Cette fois, une centaine de renards par département seront récoltés de façon homogène, puis analysés par la technique de référence de grattage des intestins.

Un doctorat d’université réalisé au laboratoire sur l’infection du renard urbain et suburbain a démontré l’existence d’un gradient décroissant de l’infection des renards du secteur rural (54 %) vers le secteur urbain (4 %) sur l’agglomération de Nancy. Ce gradient s’explique par les changements comportementaux et alimentaires des renards. De par leur proximité avec l’homme, ils pourraient cependant constituer un vecteur important de contamination.

Peu de données sont disponibles en France sur le portage du parasite par les carnivores domestiques. Face à ce manque, l’Afssa-Nancy a fait de cette recherche l’une de ses priorités. Deux études sont actuellement en cours, fondées sur des collectes de fèces de chiens domestiques réalisées par des cabinets vétérinaires. La première se déroule en zone de forte endémie, avec une collecte de fèces de chiens en parallèle à la vermifugation des renards (ERZ) dans les communautés de communes de Pontarlier (Doubs) et d’Annemasse (Haute-Savoie). La seconde étude consiste à analyser les fèces d’environ cinq cents chiens ruraux sur tout le département de la Meuse pour définir la prévalence canine d’Echinococcus multilocularis.

Ces études permettront d’apporter des éléments de compréhension sur le rôle du chien dans la contamination humaine.

Les résultats du programme de cartographie nationale en 2009 devraient confirmer l’extension des zones d’endémie vers l’Ouest, comme pressentie ces dernières années.

Les études locales menées par l’Afssa-Nancy permettront de mieux comprendre le rôle du renard urbain et des carnivores domestiques dans la contamination humaine et ainsi de donner une information objective et précise sur les risques de cette maladie et les attitudes à adopter face à cette zoonose encore trop souvent méconnue et négligée (voir encadré).

L’échinococcose alvéolaire chez l’homme

Comme pour les hôtes intermédiaires, la larve se développe principalement au niveau du foie. Cette affection, fatale si elle n’est pas traitée, nécessite un traitement médicamenteux lourd, coûteux et souvent à vie. L’échinococcose alvéolaire se caractérise par une période de latence clinique de cinq à quinze ans en moyenne et se comporte comme un “cancer” à évolution lente. Lors d’infection grave, la transplantation hépatique est à envisager. En prévention, il convient de :

- ne pas manger de plantes ou de fruits sauvages crus prélevés au ras du sol (pissenlits, myrtilles, fraises, etc.) sans les avoir lavés et privilégier la cuisson ;

- porter des gants pour toucher un animal sauvage et pour les travaux de plein air, puis se laver les mains ;

- vermifuger régulièrement les animaux domestiques avec du praziquantel (seule molécule efficace).

G. U.
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