Du vin de tigre est vendu dans des parcs zoologiques

Alors que les tigres sont menacés d’extinction dans la nature du fait de la perte progressive de leur habitat, l’intérêt que suscitent certaines parties de leur corps (peau, dents, os, etc.) en raison de leurs propriétés pharmaceutiques présumées ou pour des motifs “décoratifs” stimule le braconnage qui représente aujourd’hui une grave menace pour la survie de ces animaux.

Pourtant, le commerce international de quelque partie de tigre que ce soit est interdit depuis 1975, année où le félin a été inscrit en annexe I de la convention CITES sur le commerce international des espèces menacées. En outre, le gouvernement chinois a également prohibé le commerce intérieur en 1989, puis renforcé cette décision en 1993, notamment en retirant tous les composants à base de tigre de la liste officielle des ingrédients utilisés pour la fabrication de médicaments.

Malgré ces décisions, les dérives existent. Ainsi, l’Agence d’investigation environnementale (Environmental Investigation Agency, EIA) vient d’interpeller l’opinion mondiale en dévoilant un scandale concernant la commercialisation de vin de tigre par deux parcs zoologiques chinois appartenant à la même compagnie, le Qinhuangdao Wild Animal Park dans la province du Hebei, et le Badaling Safari World dans la région de Pékin. Cette boisson est obtenue en faisant mariner des carcasses de tigres dans de l’alcool de riz pendant deux ou trois ans, parfois plus. Les fabricants lui confèrent des propriétés tonifiantes voire curatives contre les rhumatismes. La disponibilité à l’achat d’un tel produit est parfaitement illégale. La convention CITES interdit même la vente de préparation indiquant qu’elle contient du tigre, que cette allégation soit exacte ou non.

L’EIA dénonce la pression exercée par le puissant lobby des propriétaires de parcs et de “fermes de tigres” sur le gouvernement chinois pour lever l’interdiction du commerce des produits issus de ces fauves élevés en captivité. Ce retour en arrière pourrait avoir des répercussions catastrophiques pour les individus sauvages. D’après les estimations, la population présente dans la nature se composerait de moins de deux mille cinq cents individus capables de se reproduire.

• Sources : http://www.iucnredlist.org, http://www.eia-international.org