Le maintien de la motivation maternelle dépend de l’interaction mère/nouveau-né - La Semaine Vétérinaire n° 1319 du 13/06/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1319 du 13/06/2008

Physiologie de la brebis et de l’agneau

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

L’expérience acquise par la brebis pendant les premières heures est essentielle.

Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra)(1) se sont intéressés aux mécanismes d’activation du comportement de la mère et du nouveau-né chez les mammifères.

Chez les ovins, l’activation de la motivation maternelle est totalement contrôlée par les événements physiologiques qui accompagnent la parturition, quel que soit le niveau d’expérience de la mère. « Il en résulte une synchronie parfaite entre la naissance du nouveau-né et l’état de réceptivité maternelle maximal de la femelle. » L’œstradiol et la simulation cervico-vaginale causée par l’expulsion du fœtus agissent en synergie pour permettre la manifestation du comportement maternel de la brebis. La sécrétion d’estradiol par le placenta augmente chez la femelle en fin de gestation. Elle culmine dans les vingt-quatre heures qui précèdent la naissance de l’agneau. L’expulsion du fœtus provoque une libération d’ocytocine périphérique qui renforce les contractions utérines, ainsi qu’une libération de cette hormone au niveau cérébral, qui déclenche la manifestation du comportement maternel. « Ces deux hormones prises séparément sont peu efficaces, comme l’ont montré les expériences d’induction du comportement maternel chez des brebis non gravides. En revanche, leur action synergique permet l’expression immédiate d’un comportement maternel complet », précisent les scientifiques. Dans les jours qui précèdent la mise bas, la sécrétion d’œstradiol prépare le système nerveux à répondre de manière optimale à la stimulation cervico-vaginale, notamment en facilitant la synthèse intracérébrale d’ocytocine et de ses récepteurs. « Il n’est pas certain, en l’état actuel de nos connaissances, que le pic d’œstradiol observé le jour de la mise bas joue en lui-même un rôle important pour l’expression du comportement maternel à la parturition, estiment les auteurs. D’ailleurs, des résultats récents chez la brebis indiquent qu’au moment même de la parturition, l’expression des récepteurs aux œstrogènes est particulièrement faible dans les structures cérébrales impliquées dans l’activation du comportement maternel. » D’autres paramètres physiologiques périphériques et centraux participent également à l’activation du comportement maternel à la parturition, bien que leur rôle soit moins déterminant. Il s’agit notamment de la baisse de la concentration périphérique de progestérone, des opiacés ou encore de la corticotropin-releasing hormone, qui facilitent l’action de la stimulation cervico-vaginale. La mise en jeu de ces différents facteurs crée une augmentation rapide de la motivation maternelle dans les trois ou quatre heures avant la parturition, pour culminer au moment de l’expulsion du fœtus.

Le contact avec le jeune est essentiel pour maintenir le comportement maternel

Le maintien de la motivation dépend ensuite de la possibilité, pour la mère, d’interagir avec le nouveau-né. Si tout contact entre la brebis et l’agneau est empêché dès la naissance, la motivation décroît rapidement : « Vingt-quatre heures après la parturition, plus des trois quarts des mères ne sont déjà plus capables de manifester un comportement maternel une fois remises en présence du jeune. On parle de période sensible, car les effets de la séparation sont d’autant moins marqués que celle-ci est effectuée plus tard », expliquent les chercheurs.

L’expérience que la mère acquiert en interagissant avec le nouveau-né pendant les premières heures est essentielle pour « la consolidation » de la motivation maternelle. Le contact est donc aussi important pour le maintien du comportement maternel pendant la lactation. « De fait, même si la durée de séparation que la mère peut supporter sans dommage pour sa capacité à s’occuper de son jeune augmente selon le temps de contact préalable, elle ne peut excéder quelques jours », concluent les auteurs.

  • (1) P. Poindron et coll. : « Comportement de la mère et du nouveau-né chez les mammifères : mécanismes d’activation », Inra productions animales, 2007, vol. 20, n° 5, pp. 393-408.

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