Les praticiens ruraux et canins évoquent les zoonoses avec leurs clients, mais pas les mêmes… - La Semaine Vétérinaire n° 1318 du 06/06/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1318 du 06/06/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

La transmission de maladies à l’homme via l’animal, qu’il soit de compagnie ou de rente, est toujours un thème d’actualité. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 % des agents pathogènes pour l’homme sont zoonotiques. Qu’elles soient d’origine bactérienne, virale ou parasitaire, fongique ou à prion, le vétérinaire reste l’interlocuteur privilégié pour sensibiliser et informer la clientèle sur les zoonoses. C’est aussi vers lui que les propriétaires se tournent pour être rassurés quand survient une crise sanitaire, réelle ou médiatique.

Près de 6 % des confrères reconnaissent ne jamais ou rarement aborder ce sujet, ce qui s’explique certainement par la spécificité de leur activité. En effet, dans le cadre de l’exercice courant, il semble difficile, voire impossible de ne pas parler de la rage avec un propriétaire de chien ou des maladies réglementées avec un éleveur de ruminants. Certains thèmes sont systématiquement évoqués par les praticiens lors des consultations de vaccination canine ou féline. Ainsi, l’existence d’un risque de transmission de vers des chiens aux enfants en bas âge persiste, même s’il est moins fréquent depuis que la gent canine est interdite de bacs à sable. Les zoonoses peuvent aussi être évoquées dans le cadre d’une réponse aux préoccupations personnelles et immédiates d’un client : préparation d’un voyage à l’étranger, interrogations à la suite d’un cas de rage ou d’une crise sanitaire présentée dans les médias, etc. La toxoplasmose reste aussi un grand sujet d’inquiétude pour les propriétaires de chats lors de grossesse au sein du foyer, en raison d’un manque d’informations ou, au contraire, d’informations alarmistes. Le vétérinaire doit alors prendre le temps de clarifier les choses.

La pratique rurale permet, et nécessite, d’aborder les grands thèmes de santé publique, qu’il s’agisse des maladies anciennes plus ou moins éradiquées (tuberculose, brucellose), des affections plus récentes (ESB) ou courantes, induites par la consommation de viandes ou de produits laitiers. La sécurité alimentaire, les maladies liées à l’hygiène des denrées animales ou d’origine animale (listériose et salmonellose, par exemple) sont des thèmes moins souvent évoqués. Si les éleveurs sont concernés directement et sont demandeurs d’informations techniques et de solutions de prévention, les consommateurs et les clients citadins sont moins enclins à considérer le vétérinaire comme un professionnel de la filière. Ils gardent une image du praticien attachée à la pratique libérale et négligent les aspects sanitaires et de santé publique qui s’attachent à la profession.

réactions Internet

Les zoonoses sont au cœur de notre rôle de praticien

Les maladies abordées avec les éleveurs sont l’ESB, la tuberculose ou encore la brucellose (pour les affections les plus graves pouvant conduire à l’abattage total ou partiel du troupeau). Mais l’essentiel de notre discours est consacré à d’autres maladies (abortives) comme la fièvre Q, la chlamydiose, la listériose. Par ailleurs, j’exerce dans une région fromagère où les risques liés aux denrées alimentaires nécessitent une sensibilisation. Les zoonoses et les risques liés aux denrées alimentaires d’origine animale sont donc au cœur de notre rôle de praticien.

Christophe Roy

Les médecins pourraient être mieux formés

J’aborde souvent les zoonoses. J’évoque la rage de façon quasi systématique. Les clients ignorent souvent qu’il n’existe aucun traitement, ni pour les animaux, ni pour les hommes. Je suis aussi confrontée à des jeunes femmes qui viennent d’apprendre leur grossesse et auxquelles le médecin a conseillé de faire piquer leur chat, en oubliant de leur parler des précautions de base concernant les légumes et la viande crue. Elles sont rassurées quand je leur dis que je suis toxo-négative et que j’ai eu deux enfants en continuant à soigner des chats. Dans des cas spécifiques, il m’arrive de parler de la maladie des griffes du chat. J’évoque aussi le risque de contagion par les vers intestinaux. Nous sommes les seuls à pouvoir présenter tout cela de façon pratique, mais les médecins pourraient y être mieux formés. Ils oublient les zoonoses dans leurs hypothèses diagnostiques, même aux urgences.

Estelle Prietz-Ducasse
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