La grande plasticité du génome des Escherichia coli nécessite une veille épidémiologique constante - La Semaine Vétérinaire n° 1314 du 10/05/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1314 du 10/05/2008

Physiopathologie

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Escherichia coli est une bactérie commensale présente dans la flore intestinale des homéothermes, mais de nombreuses souches, regroupées en pathovars, sont responsables de graves infections intestinales et extra-intestinales, chez l’homme comme chez l’animal.

Une équipe de chercheurs(1) a voulu évaluer et prévenir le risque des infections colibacillaires chez l’homme et l’animal en analysant l’écologie et les mécanismes de pathogénicité de différents pathovars zoonotiques d’E. coli : les E. coli entéropathogènes (EPEC) qui sont responsables de diarrhées, les E. coli entérohémorragiques (EHEC) qui sont impliqués dans les toxi-infections alimentaires graves, et les E. coli à pathogénicité extra-intestinale (ExPEC) qui sont à l’origine d’infections urinaires, de septicémies ou encore de méningites néonatales. Les chercheurs ont étudié les flux de gènes de virulence et analysé les interactions entre les bactéries et les cellules eucaryotes.

Les résultats ne montrent aucune différence génétiquement établie entre la plupart des souches ExPEC de l’homme et de l’animal. Il existe, en revanche, une spécificité d’hôtes pour certains pathovars d’EHEC qui produisent des toxines Stx et qui sont responsables du syndrome hémolytique et urémique chez l’homme. Ces souches sont présentes de façon asymptomatique dans la microflore intestinale des bovins. Mais si les EHEC ne sont pas pathogènes pour ces derniers, une affection due aux toxines Stx affecte le porc : la maladie de l’œdème. Cette spécificité de souches, quand elle existe, dépend de la liaison du récepteur avec son ligand (toxines, adhésines), ainsi que d’une adaptation à l’environnement de l’hôte (température corporelle, ou encore microflore spécifique, etc.).

Il n’en demeure pas moins que les souches humaines et animales sont génétiquement fort proches.

  • (1) UMR 1225 Inra/Envt.

  • Source : intervention d’Eric Oswal, colloque Inserm/ENV, 22/1/2008.

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