Pourquoi avoir opté pour l’exercice en filières hors sol ?

J’ai été séduit par l’efficacité du système

Je suis passionné depuis l’enfance par les oiseaux et plus précisément par l’élevage de volailles. Rapidement, le choix du métier de vétérinaire s’est imposé à moi comme une évidence. J’ai fait mes études en Belgique où les cours d’aviculture étaient relativement performants. J’étais demandeur, ce qui m’a permis d’apprendre beaucoup. Mais je pense que d’une façon générale, la formation n’est pas suffisante pour des personnes peu curieuses dans ce domaine. J’ai réellement découvert la filière hors sol en travaillant à Sablé et j’ai été séduit par l’efficacité du système. Je porte un grand intérêt à la médecine de groupe, car elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur les maladies, en lien avec tous les facteurs zootechniques (confort des animaux, ventilation, etc.) et d’agir d’abord sur la prévention. L’un des avantages de la filière hors sol est que le nombre important d’animaux “traités” permet d’avoir des données épidémiologiques stables, ce qui est plus difficile avec la médecine “individuelle”. Même si cela passe par un certain “deuil” de l’acte chirurgical. De plus, compte tenu des enjeux financiers que représentent les lots hors sol et le nombre multiple d’intervenants, notre action est parfois limitée.

Vers une spécialisation accrue des compétences

Je me suis orienté relativement tard vers le hors sol. Je n’avais que peu croisé cette “discipline” au cours de mes études. J’ai découvert cette activité grâce à ma femme, qui a été engagée dans un groupement de producteurs de porcs. J’ai tout de suite été intéressé par son mode d’exercice. Lorsque j’ai voulu m’investir dans une activité vétérinaire libérale, j’ai donc opté pour cette filière. La médecine de groupe, l’utilisation du laboratoire, l’importance de la zootechnie, le travail avec des filières organisées (nombreux contacts, approche technico-économique, etc.) sont les éléments qui ont conforté mon choix. L’avenir de l’exercice professionnel dans les filières hors sol s’oriente vraisemblablement vers une spécialisation encore accrue des compétences. La demande des différents acteurs, à la fois éleveurs, organisations de production, mais aussi administration, évolue. Elle nécessitera de la part des intervenants vétérinaires une plus grande implication technique, sur les différents secteurs des filières (garantie et encadrement du sanitaire, gestion du bien-être animal, maîtrise des performances technico-économiques, etc.). Cette implication devra aussi être managériale et informative, pour accompagner producteurs et équipes techniques. Ceci nécessitera le développement, au sein des structures vétérinaires, d’outils de gestion de l’information toujours plus pointus et l’appui de plateaux techniques de qualité et économiquement compétitifs. D’où, certainement, la nécessité d’un fonctionnement en réseaux de compétence.

La production porcine est d’une technicité sans égale

En dernière année d’études à l’ENVN, je me suis orienté en “productions animales” pour découvrir cette filière. Malheureusement en effet, la formation théorique et a fortiori pratique des productions avicole et porcine, au cours des quatre années précédentes, était complètement inadaptée au travail dans ces filières (aussi bien par son contenu que par son organisation, dispersée dans les différentes matières). Bien qu’incomplète, elle m’a toutefois permis de découvrir ce milieu et j’ai fait le choix de travailler dans le secteur porcin. Ma formation s’est parachevée sur le terrain, au contact de mes collègues, et via un certificat d’études approfondies vétérinaires (CEAV).

J’aime la diversité de cette spécialité, le travail particulièrement technique réalisé au quotidien avec les éleveurs, qu’il soit zootechnique, génétique, alimentaire ou purement sanitaire.

La production porcine est, à mon sens, d’une technicité sans égale. J’ai beaucoup d’admiration pour les éleveurs, avec qui il est agréable de travailler. Nous avons des outils diagnostiques performants et nous disposons des moyens nécessaires pour mesurer l’évolution des résultats techniques. Cela facilite le rapport de confiance avec le client, mais nous oblige aussi au résultat.

En résumé, travailler en production porcine est valorisant, exigeant, excitant, mais aussi prenant. Je n’y vois pas d’inconvénient particulier et ceux qui pourraient être évoqués sont les mêmes pour tous les types de production.

La courbe démographique des éleveurs entraînera, dans les années à venir, des restructurations.

Cela signifie forcément moins d’éleveurs et, peut-être, moins de vétérinaires.

D’où la nécessité d’être suffisamment technique et spécialisé pour répondre à une demande qui sera de plus en plus exigeante.