La structure a su intégrer les attentes sociétales en élargissant sa mission aux NAC - La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008

La clinique des oiseaux, de la faune sauvage et du gibier de l’école de Toulouse

Éclairage

UNE JOURNÉE À…

Auteur(s) : Bérengère Fabre

Créée en 1999, la clinique des oiseaux, de la faune sauvage et du gibier de l’ENVT gère désormais un pôle dédié aux nouveaux animaux de compagnie, à destination d’une clientèle à croissance exponentielle.

8 h 30, mardi matin

Les portes de la clinique s’ouvrent. La journée débute par les soins aux animaux hospitalisés, réalisés par les étudiants en dernière année de deuxième cycle. Ils sont notamment encadrés par leurs aînés, les T1 pro, qui ont choisi de consacrer leur ultime année de formation à la faune sauvage et aux nouveaux animaux de compagnie. Pour les étudiants de D3, les objectifs de ces deux semaines cliniques sont multiples. Il s’agit notamment de s’exercer à la contention et à la manipulation, au sexage, à l’administration de traitements et de prendre connaissance de quelques particularités physiologiques des espèces hospitalisées. La capacité d’accueil des hôpitaux est importante, aussi bien en termes quantitatifs (nombre de places) que qualitatifs (cages d’hospitalisation à destination des mammifères, des oiseaux, terrariums, box pour les grands animaux ou les animaux à isoler, etc.).

9 h : début des consultations

Le premier animal présenté est un cobaye souffrant d’une hernie inguinale. Tiny Lateur, unique chargée de consultation de la structure, décide de l’hospitaliser afin de réaliser une réduction chirurgicale dans l’après-midi. Au fil de la journée, les cas se succèdent dans cette clinique ouverte toute l’année et qui assure les urgences même en période de vacances scolaires estivales. La médecine préventive, la dermatologie et la dentisterie prédominent. Mais la structure reçoit aussi de nombreux cas référés de médecine et de chirurgie. Du côté de la faune sauvage, la traumatologie est prépondérante, en particulier chez les oiseaux. Le recours à l’imagerie est souvent nécessaire. Sa visée est double : diagnostique et pronostique.

La clinique dispose de volières qui permettent de gérer au mieux la période de convalescence des oiseaux blessés et de ménager ainsi une bonne transition entre la captivité et le retour à la vie sauvage. La réintroduction dans le biotope originel se fait généralement en accord avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et la Direction régionale de l’environnement (Diren). La clinique est le seul centre de soins destiné à la faune sauvage agréé dans le sud-ouest de la France. Faire face aux nombreuses sollicitations relatives à la législation sur les différentes espèces issues de la faune sauvage fait également partie des activités quotidiennes de ses responsables.

14 h : chirurgie et examens complémentaires

Outre les consultations, les après-midi y sont largement consacrés. Pour cela, la clinique dispose notamment d’un bloc chirurgical et d’un laboratoire qui permet d’effectuer l’ensemble des examens complémentaires de première intention, sauf ceux d’imagerie. La force de la structure réside aussi et surtout dans sa collaboration avec les autres services de l’école, tirant ainsi le meilleur parti des compétences et du potentiel de chacun : imagerie, laboratoire, ophtalmologie, chirurgie, dermatologie, parasitologie, bovine, équine, etc.

18 h : contre-visite

Ce jour-là, les activités de soins reprennent avec un blaireau âgé d’un mois retrouvé en périphérie de l’agglomération toulousaine qu’il faut nourrir au biberon, une tortue atteinte d’une affection respiratoire chez qui des balnéations sont pratiquées, une chouette anorexique qui doit être gavée, un lapin à traiter pour cause de conjonctivite récidivante, etc.

19 h - 19 h 30 : fin de la journée

Le personnel de garde prend le relais. Peut-être n’y aura-t-il aucun appel cette nuit. Dans le cas contraire, nul ne saurait prédire qu’elle sera l’espèce présentée…

La clinique en chiffres

• 890 consultations de NAC en 2006, 913 en 2007 (concernant majoritairement des mammifères et, dans une moindre mesure, des oiseaux et des reptiles).

• 406 animaux de la faune sauvage recueillis (accidentés ou orphelins) en 2006, 468 en 2007 (prédominance de rapaces chez les oiseaux, de chevreuils chez les mammifères et de tortues chez les reptiles).

• 100 autopsies d’animaux sauvages, dont 30 autopsies de gibier, en 2006.

Historique, fondation et perspectives d’évolution

La clinique des oiseaux, de la faune sauvage et du gibier a été fondée en 1999, à destination des espèces aviaires et sauvages en premier lieu. Son organisation est coordonnée par le professeur Jean-Yves Jouglar, agrégé de pathologie du bétail et des animaux de basse-cour, titulaire du certificat de capacité pour la détention d’espèces sauvages.

La consultation destinée aux nouveaux animaux de compagnie (NAC) était jusqu’alors assurée par Jaques Ducos de Lahitte, agrégé de parasitologie, deux fois par semaine, dans le cadre des activités de la clinique canine. La création des nouvelles infrastructures a permis de répondre aux attentes du public en offrant un éventail de services toujours plus large, via la réalisation des consultations du lundi au vendredi et l’instauration d’un service d’hospitalisation permanent.

Ainsi, le nombre d’animaux pris en charge augmente d’année en année dans le cadre des deux missions de la structure (NAC et faune sauvage). Ses interactions avec des partenaires extérieurs sont multiples et concernent en particulier des praticiens libéraux, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, les fédérations de chasseurs et les parcs zoologiques.

B. F.

Enseignement et formation

La clinique ouvre ses portes à ceux qui se destinent à travailler, de près ou de loin, avec les NAC ou la faune sauvage, ou qui y accordent un quelconque intérêt. Elle accueille ainsi régulièrement des stagiaires qui sont futurs fauconniers, auxiliaires, soigneurs en parcs zoologiques, etc. Par ailleurs, cette année, la formation théorique des étudiants vétérinaires débute dès le deuxième cycle, sur les thèmes des rongeurs et des lagomorphes. Cette volonté de mieux préparer les futurs praticiens à l’évolution du concept d’animal de compagnie est réaffirmée en troisième cycle. En effet, trois sessions d’enseignement optionnel, auxquelles participent de nombreux intervenants extérieurs, sont ouvertes aux étudiants des quatre écoles (rongeurs-lagomorphes, oiseaux-reptiles, primatologie). En outre, en raison de la difficulté à connaître l’ensemble des spécificités de chaque espèce, un fonds documentaire conséquent est mis à la disposition de chacun au sein même de la clinique.

B. F.
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