L’attitude des vétérinaires face à la prise en charge du cancer est décryptée - La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008

Oncologie. Enquête en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

La cancérologie vétérinaire est un domaine appelé à se développer.

Selon les estimations, un chien sur quatre et un chat sur six développeront un cancer au cours de leur vie. Ce constat, associé à l’augmentation de l’espérance de vie des animaux de compagnie et à leur médicalisation poussée, fait de la cancérologie vétérinaire une discipline en plein essor.

L’état actuel et les perspectives du secteur de l’oncologie chez les animaux de compagnie ont fait l’objet d’une vaste étude, baptisée Oncology Insight, menée auprès de quatre cents confrères français, allemands, britanniques et américains, généralistes et spécialisés. Vetnosis(1), société indépendante de recherche spécialisée en médecine vétérinaire basée à Edimbourg (Ecosse), est à l’origine de cette enquête. L’étude explore le potentiel de croissance que la cancérologie peut offrir au secteur vétérinaire. En effet, à la question « constatez-vous de plus en plus de cancers dans votre clientèle canine ? », 54 % des confrères interrogés répondent par l’affirmative en France, 50 % aux Etats-Unis, 49 % en Allemagne et 37 % au Royaume-Uni. Le rapport indique également que la plupart des vétérinaires effectuent une analyse histologique quand le diagnostic de tumeur est établi : 83 % des Français déclarent réaliser ces analyses dans la majorité des cas, face à 77 % des Allemands, 74 % des Américains et 64 % des Britanniques. Les auteurs soulignent que cette démarche de recherche de l’origine de la tumeur reflète les avancées dans la compréhension de la pathogénie cancéreuse, le développement de la cancérologie dans les écoles et les universités, ainsi que les efforts de formation continue des confrères.

Référer est un réflexe dans les pays anglo-saxons

Le fait de référer des cas à des vétérinaires oncologues est plus développé aux Etats-Unis (où 98 % des généralistes indiquent l’avoir fait) et au Royaume-Uni (89 %) qu’en Allemagne (77 %) et en France (62 %). La décision de référer repose sur plusieurs facteurs. Les confrères qui réfèrent recherchent avant tout une expertise dans le traitement médicamenteux et la disponibilité des molécules anticancéreuses dans les centres spécialisés (39 % des cas), suivie par une expertise diagnostique (24 %) et chirurgicale (20 %), loin devant une demande de la part du propriétaire (9 %).

Différents défis, en termes de prise en charge du cancer, se posent pour les praticiens. De nombreux protocoles thérapeutiques sont décrits, mais certains d’entre eux nécessitent de lourds investissements. La recherche de bénéfices supérieurs aux risques inhérents au traitement est aussi un challenge pour le vétérinaire.

En outre, le “management” des propriétaires est souvent un point crucial. Beaucoup d’entre eux sont en effet affectés par leur propre expérience de la maladie et peuvent être réticents à traiter le cancer chez leur animal, notamment en raison des effets secondaires chez l’homme. Les praticiens interrogés soulignent l’importance de discuter avec les propriétaires des différences entre les traitements vétérinaires et humains. Pour certains, même le choix des mots compte : les termes « cancer » et « chimiothérapie », en particulier, possèdent une connotation négative pour de nombreuses personnes.

Inciter les firmes de santé animale à développer des spécialités vétérinaires

En dépit des progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années, souvent dus aux avancées de la médecine humaine et au modèle canin utilisé en pathologie comparée pour certains cancers, il n’existe aucune spécialité anticancéreuse vétérinaire. L’utilisation de spécialités humaines est en revanche répandue. Ainsi, 97 % des confrères britanniques ont recours à la chimiothérapie au sein de leur clinique, face à 82 % des Français et 69 % des Américains, et loin devant les Allemands (35 %). Les vétérinaires spécialisés associent majoritairement plusieurs molécules, chez le chien comme chez le chat, ce qui est également pratiqué par les généralistes, en particulier chez le chien (voir graphique 1). De nombreux confrères regrettent de ne pouvoir accéder facilement aux centres qui acceptent des cas référés en cancérologie, notamment aux unités munies d’appareils de radiothérapie. Ils indiquent ne pas être pleinement satisfaits par les options qui leur sont offertes, en particulier pour l’espèce féline (voir graphique 2). Les auteurs de cette étude espèrent que ces données, qui mettent en évidence les carences en termes de thérapeutique anticancéreuse vétérinaire, inciteront les laboratoires pharmaceutiques à investir dans le développement de solutions thérapeutiques susceptibles de combler les besoins médicaux jusqu’à présent non satisfaits.

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