2,5 à 2,9 milliards d’euros sont nécessaires à la modernisation des bâtiments d’élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1312 du 25/04/2008

Production porcine

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Sans cet investissement, les élevages porcins français ne pourront conserver leur compétitivité.

La filière porcine française sera de plus en plus exposée à la concurrence internationale. Si la productivité des truies s’est accrue de 3 porcs par an entre 1990 et 2006 (17 en 1990 au lieu de 20,8 en 2006), l’amélioration de la vitesse de croissance et celle de l’indice de consommation marquent le pas. Parmi les causes, l’état du parc de bâtiments est évoqué, car il ne permettrait pas d’optimiser les progrès génétiques et techniques. « Depuis dix ans, nous ne construisons plus grand-chose en production porcine », a commenté Fortuné Le Calvé, président du Comité régional porcin, lors de la conférence « Les bâtiments d’élevage porcin de demain : comment rester compétitif ? », organisée par l’Institut de la filière porcine (Ifip) dans le cadre de l’édition 2007 du Space. Les bâtiments des élevages de porcs sont plus vieux en 2006 qu’en 1994, en raison du manque de rénovation. Ce constat est issu d’une enquête postale et de terrain pilotée en 2006 par l’Ifip à la demande des organisations professionnelles et des chambres d’agriculture. Parmi les 2 964 éleveurs destinataires du questionnaire, 30 % ont répondu, ce qui représente 10 à 12 % du cheptel national. Parallèlement, une centaine de diagnostics ont été réalisés par des spécialistes du bâtiment dans les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire, Aquitaine et Midi-Pyrénées.

En France, la moitié du parc des bâtiments a plus de vingt-cinq ans

3 % du parc des bâtiments d’élevage de porcs a plus de trente-cinq ans. 20 à 25 % des places ont été construites ces dix dernières années. La moitié du parc a plus de vingt-cinq ans (voir graphique). En moyenne, la quarantaine a 21,4 ans, la verraterie-gestante 17,4 ans, la maternité 17 ans, le postsevrage 15,5 ans et l’engraissement 16 ans. Une différence régionale est notée, avec une plus forte proportion de bâtiments de moins de dix ans enregistrée dans les Pays-de-la-Loire et en Basse-Normandie. « Le parc vieillit, mais il est entretenu », a expliqué Christine Roguet, ingénieur à l’Ifip. Les rénovations des bâtiments sont généralement entreprises après quinze ans, ce qui permet de prolonger la durée d’utilisation des bâtiments d’une décennie. Ainsi, les locaux de maternité et de postsevrage ont été massivement rénovés, de même que plus de la moitié des places en verraterie-gestante vieilles de quinze à vingt-cinq ans et plus, ainsi que 80 % de celles qui datent de vingt-cinq ans et plus. Outre les besoins de remise à neuf, un manque de places est noté. Pour le postsevrage, il concerne un élevage sur trois et, pour la partie engraissement, 17 % des élevages. D’autre part, seulement 20 % des « truies en gestation confirmée » sont actuellement élevées en groupe.

La part improductive des investissements a augmenté

L’outil de production est amorti et perd de la valeur. Depuis la fin des années 80, l’investissement par truie est divisé par deux dans les élevages costarmoricains. De plus, l’analyse de ces investissements met en évidence une augmentation de leur part improductive, en l’occurrence les achats des « droits à produire » en zone d’excédent structurel et la mise aux normes.

Au vu de cette analyse, le montant total des investissements nécessaires à la modernisation et à la mise aux normes des élevages de porcs en France est évalué entre 2,5 et 2,9 milliards d’euros (voir tableau). Ce coût prend en compte la rénovation ou la reconstruction des bâtiments, la mise en conformité avec les réglementations sur la protection des animaux (normes de surface et conduite en groupe des truies gestantes confirmées), le rapatriement des places d’engraissement à façon sur les sites de production.

Au regard de l’avantage compétitif des élevages espagnols, allemands et danois, dont le développement repose sur la construction récente d’élevages neufs de grande taille (plus de cinq cents truies), « l’investissement doit reprendre rapidement », a conclu Christine Roguet. Sous l’effet conjugué de la baisse des investissements et du gain de productivité des truies, le désendettement des exploitations depuis dix ans est particulièrement marqué. Ainsi, fin 2006, un nombre croissant d’éleveurs disposaient d’une situation financière solide et de la capacité à relancer les investissements.

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