Les richesses naturelles de la Nouvelle-Calédonie en font une île paradisiaque - La Semaine Vétérinaire n° 1311 du 18/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1311 du 18/04/2008

Biodiversité

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : Caroline Goutal

La faune aviaire néo-calédonienne recèle un grand nombre d’espèces plus étonnantes les unes que les autres, susceptibles de passionner tant les professionnels que les amateurs et les touristes.

La Nouvelle-Calédonie, huitième merveille du monde, appartient toujours à la République française. Petite île de 19 000 km2 perdue dans l’océan Pacifique, à l’est de l’Australie, elle regorge de richesses souvent méconnues du grand public. En effet, réputée pour posséder l’un des plus beaux lagons du monde, elle est également le repère d’une faune et d’une flore, terrestres comme marines, exceptionnelles. La population aviaire notamment regroupe quelque cent vingt-cinq espèces, dont vingt-deux sont endémiques ! Ces oiseaux se trouvent donc au centre de l’intérêt de passionnés et de spécialistes qui ne ménagent par leurs efforts pour permettre leur survie.

Le cagou, emblématique de l’île, est un oiseau qui aboie et ne vole pas

Oiseau endémique de la Nouvelle-Calédonie, le cagou, ou Rhynocetos jubatus, est devenu une figure emblématique de la faune aviaire de l’île. Ce volatile gris de 55 cm environ, dernier représentant de la famille des Rhynochetidae, est un animal atypique, en raison de sa quasi-incapacité à voler, de sa monogamie, de son cri qui rappelle étonnamment le jappement d’un jeune chien ou encore de ses singularités biologiques. Par exemple, le cagou possède trois fois moins d’érythrocytes que la plupart des oiseaux, mais le taux d’hémoglobine à l’intérieur de ses globules rouges est trois fois supérieur. D’un naturel peureux, il peuple les forêts humides de la Grande-Terre et se nourrit d’insectes, de larves et d’escargots. Chassé pour le commerce de ses plumes au début du XXe siècle, il a également été décimé par l’introduction de nouveaux prédateurs sur le territoire et la destruction de son habitat (création de mines de nickel et déforestation). Sa population a alors rapidement décliné et sa situation est devenue critique. Aujourd’hui classé comme espèce en danger par l’Union mondiale pour la nature (UICN), le cagou est désormais protégé par la loi et des mesures de protection sont instaurées. Leur efficacité peut laisser espérer de meilleurs jours pour cet oiseau unique en son genre.

La perruche de la chaîne est une espèce classée en danger d’extinction

La perruche de la chaîne, ou Eunymphicus cornutus, est également une espèce endémique en Nouvelle-Calédonie. Dans les forêts denses et humides de la Grande-Terre, elle est facilement reconnaissable grâce à sa robe caractéristique (dans les tons jaunes, avec des rémiges bleues sur les ailes et la queue, le tout accompagné d’un joli masque noir) et à sa petite houppe, composée de deux plumes noires aux extrémités rouges. Granivore, elle se nourrit préférentiellement des fruits de certains conifères, comme les cônes des kaoris (Agathis lanceolata). Outre dans le parc de la Rivière bleue où elle est protégée comme de nombreux autres oiseaux, cette perruche se rencontre plus particulièrement le long de la chaîne centrale de la Nouvelle-Calédonie, ce qui lui vaut d’ailleurs son nom. Classée comme espèce en danger d’extinction par l’UICN, elle se trouve actuellement au centre des nouvelles mesures de protection gérées par le territoire. Il resterait mille à deux mille cinq cents individus, selon les estimations, ce qui permet d’espérer une survie de l’espèce.

Le corbeau calédonien rivalise avec les primates

Le corbeau calédonien, ou Coryus moneduloides, pourrait de prime abord sembler tout à fait ordinaire. De la famille des Corvidae, il n’est guère différent du corbeau classique, familier de tous. Pourtant, au-delà de son caractère endémique (en Nouvelle-Calédonie, îles Loyauté incluses), il s’agit du seul animal, à l’exception des primates, connu pour sa capacité à fabriquer et à utiliser des outils. De nombreux scientifiques se sont penchés sur cet oiseau exceptionnel. Les études montrent notamment que les corbeaux calédoniens modifient des outils existants pour les transformer en instruments de cueillette. Ainsi, certains d’entre eux ont été observés alors qu’ils confectionnaient des pics pointus pour déloger des larves de cérambycidés (qui se cachent dans les interstices des bancouliers, arbres exotiques trouvés communément sur le territoire). Une autre particularité réside dans leur capacité à fabriquer des instruments à partir de matériaux absents dans la nature. Avant eux, seul l’homme était connu pour posséder une telle aptitude. Par ailleurs, ces oiseaux sont capables de transmettre leurs trouvailles aux congénères du groupe auquel ils appartiennent.

Encore plus impressionnant, ils sont également capables d’utiliser un outil pour interagir avec un autre instrument, afin d’atteindre un objectif. Ainsi, dans une expérience réalisée par des chercheurs néo-zélandais, de la nourriture est placée dans une boîte, hors de portée des oiseaux. Plusieurs bâtons, trop courts pour pouvoir récupérer les aliments, sont mis à leur disposition, séparément. En revanche, ces bouts de bois leur permettent d’en obtenir d’autres, plus longs, placés dans des boîtes différentes. Mis face à ce dispositif, les oiseaux utilisent les premiers bâtons afin de récupérer les plus longs, qui leur permettent d’accéder à la nourriture. Une telle manœuvre relève de l’exploit et permet à ces oiseaux de rivaliser avec les meilleurs résultats obtenus par les primates. Contrairement à son congénère le cagou, le corbeau calédonien n’est pas en danger. Classé comme espèce à préoccupation mineure par l’UICN, son avenir ne semble pas menacé, ce qui lui laisse la possibilité de réaliser de nouvelles performances.

Le kakariki de Nouvelle-Calédonie est une espèce à part entière

Kakariki est un nom Maori qui signifie petit perroquet. A l’origine, il désignait trois espèces de perruches néo-zélandaises du genre Cyanoramphus (famille des Psittacidae) : à front rouge (Cyanoramphus novaezelandiae), à front jaune (Cyanoramphus auriceps) et à front orange (Cyanoramphus malherbi). La destruction de leur habitat et l’introduction de nouveaux mammifères lors de la colonisation du pays par les Européens ont eu un impact catastrophique sur les populations de ces trois espèces. Aujourd’hui en danger, le kakariki semble toutefois avoir bien survécu sur des îles plus isolées comme la Nouvelle-Calédonie. Pourtant, des études récentes sur les ADN mitochondriaux démontrent que la perruche à front rouge de Nouvelle-Calédonie constitue une espèce à part entière, qui pourrait être le fruit d’une longue évolution sur un territoire isolé. Ainsi, le Cynoramphus saisseti, endémique de la Grande-Terre, peuple les forêts denses humides, ainsi que le maquis néo-calédoniens, et se nourrit de fruits et de graines de bois. Chez cet oiseaux de 28 cm en moyenne, les mâles et les femelles sont identiques et présentent de magnifiques couleurs verte et rouge.

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