Le Cirad met au point un outil d’évaluation des systèmes de surveillance des maladies

Les réseaux de surveillance constituent un outil indispensable à la gestion des maladies animales. Encore faut-il qu’ils soient évalués afin de les rendre plus performants. Le Cirad adapte actuellement, pour les pays du Sud, une nouvelle méthode d’évaluation, objective et peu coûteuse », annonce le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) sur son site Internet. Il s’intéresse depuis un an à cette nouvelle technique qui utilise les outils de l’analyse du risque pour quantifier les performances d’un réseau. Chaque composante, par exemple la surveillance ciblée dans les zones à risque ou celle appliquée dans les abattoirs, peut être évaluée de façon indépendante et comparée aux autres selon leur sensibilité de détection. Au terme de l’étude, toutes les composantes sont regroupées et un niveau de confiance global, pour une période donnée, est associé au réseau de surveillance étudié. A priori, cette méthode est peu coûteuse, puisque seules des données déjà disponibles ou facilement mobilisables sont utilisées. Si elle permet de démontrer la fiabilité d’un réseau, elle pointe également ses failles. « En révélant les étapes critiques du système qui nécessitent une amélioration, le modèle permet aux services vétérinaires une allocation raisonnée de leurs moyens budgétaires et humains », précise le Cirad.

« Un arbre de scenarii est constitué, qui représente le cheminement de l’information dans le réseau : un éleveur reconnaît la maladie ou pas, il la déclare ou pas, rapidement ou pas, les services vétérinaires locaux confirment la maladie ou pas, etc. A chaque étape est attribuée une probabilité – ou plus précisément une distribution de probabilités – de survenue pour chaque événement. Cela permet de calculer la sensibilité de détection du système de surveillance, à un moindre coût, et de modéliser de façon stochastique le réseau. Il s’agit d’une évaluation quantitative, donc plus objective », explique Flavine Moutard, épidémiologiste au Cirad.

Le Cirad adapte actuellement cette méthode d’évaluation aux pays en développement, en partenariat avec Ausvet⁽¹⁾. Elle est d’ores et déjà appliquée en France à l’évaluation de la surveillance de la fièvre catarrhale ovine.

• (1) http://www.ausvet.com