La lutte contre les infections chroniques porcines relève de plus en plus du cas par cas - La Semaine Vétérinaire n° 1309 du 04/04/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1309 du 04/04/2008

Production porcine. Rencontres internationales à Loudéac

Actualité

Auteur(s) : Patrick Pommier

Les organisateurs des Rencontres internationales de production porcine (RIPP), qui se sont tenues à Loudéac (Côtes-d’Armor) le 28 mars dernier, ont une nouvelle fois réussi la gageure de trouver des thèmes et des intervenants capables d’intéresser à la fois les éleveurs, les techniciens et les vétérinaires. Deux sujets ont constitué les points forts de cette dixième édition : la lutte contre le mycoplasme et l’analyse des frais de santé en France, ainsi que chez plusieurs voisins européens.

Concernant le second sujet, Claudie Guyomarc’h, des Chambres d’agriculture de Bretagne, a présenté la situation des élevages naisseurs-engraisseurs bretons en 2005, données comparables à celles obtenues par l’Institut du porc pour 2005 et 2006, a-t-elle précisé. Ramené à 100 kg de carcasse, le montant total moyen s’établit à 6,58 €. Bien entendu, ce chiffre est variable selon les élevages, 10 % d’entre eux présentant des coûts inférieurs à 4 € et 23 % des coûts supérieurs à 8 €. Le volet préventif représente 55 % de ce montant, le curatif (supplémentations médicamenteuses en premier lieu, mais aussi traitements injectables) 44 %. Le 1 % restant correspond aux postes “analyses” et “honoraires”.

Les points les plus discriminants se rapportent à l’éleveur et à ses pratiques

Les nombreux chiffres présentés montrent que les dépenses curatives et préventives ne se substituent pas les unes aux autres (les élevages qui dépensent le plus en prévention sont aussi ceux qui dépensent le plus en traitements, et inversement) et que le montant des frais de santé n’est pas corrélé aux performances technico-économiques de l’élevage. Les points les plus discriminants se rapportent à l’éleveur et à ses pratiques (conduite d’élevage, prise en compte du confort et du comportement des animaux, respect des pratiques d’hygiène). Dans certaines situations, la tâche de l’éleveur peut prendre un caractère particulièrement contraignant et demander beaucoup de motivation, par exemple dans le cas d’une démarche d’éradication. Arnaud Lebret (Porc Spective) a ainsi abordé quatre cas réussis d’éradication du syndrome dysgénésique respiratoire porcin (SDRP). Le point le plus remarquable est l’utilisation, pour obtenir ce résultat, d’un protocole étroitement adapté à la situation individuelle (sanitaire, géographique, épidémiologique) des élevages, donc différent pour chacun d’eux. Comme en ont témoigné les éleveurs, les quatre démarches avaient toutefois un point commun : elles nécessitaient une forte implication des exploitants et de leurs salariés, car le strict respect de la marche en avant ou le changement systématique de tenue avant de passer d’une salle à l’autre implique de fortes contraintes et une remise en cause des pratiques habituelles de travail.

Cette adaptation “à la carte” des programmes de lutte contre les infections chroniques a également été au centre de l’intervention de Philippe Le Coz (Selvet Conseil). Sans proposer de solution toute faite, notre confrère a soulevé des questions sur l’avenir de la vaccination contre le mycoplasme. Sans remettre son principe en cause, il a rappelé l’existence des nombreux protocoles vaccinaux déjà préconisés (une ou deux doses, injections à une semaine d’âge, au sevrage, à l’entrée en engraissement, etc.) ou envisageables (hors AMM pour le moment) comme la vaccination des cochettes et des truies. Celle-ci risquerait fort d’interférer avec le niveau des anticorps colostraux et, peut-être, avec la prise vaccinale des porcelets lors d’injection précoce. D’ores et déjà, la réalisation de profils sérologiques chez des reproducteurs et des porcs charcutiers peut apporter des informations intéressantes sur l’homogénéité de la contamination et la circulation du mycoplasme dans l’élevage, et orienter le choix d’un protocole de vaccination. Le vétérinaire revient ainsi sur le devant de la scène dans son rôle de conseiller, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

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