« FVI a pour vocation d’être un outil pour tous les vétérinaires, y compris les libéraux » - La Semaine Vétérinaire n° 1307 du 21/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1307 du 21/03/2008

Entretien. Philippe Chartier, directeur de France vétérinaire international

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

France vétérinaire international (FVI) vient de publier son rapport annuel d’activité pour l’année 2007.

France vétérinaire international (FVI) est un groupement d’intérêt public (Gip) chargé de coordonner l’offre française de formation et de coopération technique vétérinaire vis-à-vis des partenaires extérieurs. Le directeur de sa cellule de gestion, Philippe Chartier, fait le bilan de l’an passé et livre ses perspectives pour cette année.

La Semaine Vétérinaire : Quelle est la spécificité de FVI, en termes d’adhérents ?

Philippe Chartier : C’est, à ma connaissance, le seul Gip du secteur agricole qui associe les compétences des partenaires publics et privés. En effet, fin 2006, deux structures privées ont rejoint FVI. Il s’agit de l’association Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) et du collectif Coopération vétérinaire privée française à l’international (CVPFI), qui regroupe, via les instances professionnelles et les syndicats, les vétérinaires libéraux, les vétérinaires salariés d’entreprises et les vétérinaires conseils, ainsi qu’une organisation non gouvernementale, Coopération et échanges vétérinaires Est-Ouest (Ceveo). FVI souhaite promouvoir au niveau international le modèle sanitaire français, ce qui passe par une action conjointe des compétences propres aux secteurs public et privé.

S. V.: Quelles actions, menées en 2007, illustrent cette coopération entre public et privé ?

P. C. : Par exemple, lorsque la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a demandé à FVI d’identifier des experts auprès de l’Union européenne afin de constituer une équipe vétérinaire d’urgence susceptible d’intervenir en cas de crise sanitaire, nous avons proposé une liste mixte de confrères du secteur privé et de l’administration à même de répondre à cette requête. Le Gip a également organisé avec AVSF une journée sur l’épidémiosurveillance, en novembre dernier, à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Elle a mobilisé tous les représentants de la profession impliqués dans la structuration des réseaux d’épidémiosurveillance sur le plan international. Deux projets concernent en outre des missions de terrain conjointes avec la CVPFI, l’un au Liban (malheureusement suspendu en raison du contexte politique du pays) et l’autre au Laos.

S. V.: Comment coordonner les projets des différents adhérents sans pour autant mener des actions en doublon ?

P. C. : Une charte de fonctionnement a été validée l’an dernier. Elle est essentielle à la bonne marche de la structure, car les adhérents pourraient, sur certains projets, être mis en concurrence. Cette charte garantit une transparence et une cohésion entre les membres. FVI ne se substitue, en aucun cas, aux opérateurs publics et privés. Son objectif est avant tout d’être un médiateur, pour faire travailler ensemble des personnes d’horizons divers, même si, au besoin et avec l’accord de ses adhérents, le Gip peut intervenir en son nom propre.

S. V.: FVI propose un stage de préparation aux missions à l’étranger. En quoi consiste-t-il ?

P. C. : Ce stage s’adresse à ceux qui envisagent pour la première fois une mission de courte durée à l’étranger et qui relèvent du secteur public (en cas de demande effective, nous pourrions toutefois l’ouvrir aux confrères du secteur privé). Il permet d’aborder plusieurs problématiques telles que la présentation de la politique internationale de la France et des principaux bailleurs de fonds multilatéraux (Union européenne, Banque mondiale), les différences culturelles entre les pays, les recommandations pratiques selon la mission et la destination, etc. Il est aussi l’occasion d’examiner plus particulièrement quelques opérations déjà réalisées (préparation d’une réponse à un appel d’offres, par exemple) et de lever certaines craintes relatives à ce type de missions. Le stage permet ainsi de faire connaître des confrères potentiellement intéressés par des actions internationales.

S. V.: Quelles sont les perspectives de FVI ?

P. C. : FVI a pour vocation d’être un outil pour la profession vétérinaire en général. La demande d’expertise internationale autour de ce corps de métier est soutenue et le contexte sanitaire récent l’illustre bien. Notre ambition, à long terme, est d’offrir un soutien aux agents, aux structures et aux confrères, de quelque horizon qu’ils soient, qui souhaitent développer et valoriser leur expertise au niveau international. FVI envisage également de recourir aux services des jeunes retraités désireux de se lancer dans une mission à l’étranger et, parallèlement, de resserrer ses contacts avec les associations d’étudiants vétérinaires.

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