Entre nous
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Vers quel secteur d’activité s’orienter ? Comme tous les ans, la question se pose pour l’ensemble des étudiants de ma promotion. Pour moi, le choix est fait. Bien avant l’école, je m’orientais vers la pratique rurale (je suis issu d’un lycée agricole). Ce que j’ai découvert à l’école de Nantes n’a fait que confirmer mon envie. D’abord, mes stages m’ont permis de découvrir la pratique rurale au quotidien. Les vétérinaires qui m’ont encadré m’ont ainsi montré une partie de la richesse du métier qui aborde à la fois la pathologie individuelle et collective. Cette année, les rotations cliniques m’ont permis d’affiner ma réflexion sur mon projet professionnel. Je souhaiterais faire de la rurale pure…
Certains estimeront que je me ferme ainsi des portes, mais ce que je fais en clinique canine ne me passionne pas autant que l’activité dans les exploitations. La relation avec le client est également importante et je la trouve plus “facile” en élevage que dans un cabinet de ville. Néanmoins, la rurale n’a pas que des avantages (gardes, activité “physique”, région de travail pas toujours dynamique, etc.). Mais le plus important reste de se faire plaisir au travail. Face aux contraintes, il existe des compensations. Quoi qu’il en soit, je n’envisage pas l’avenir autrement qu’en exerçant en clientèle rurale (ou mixte) et, si possible, en Bretagne (mais j’irai quand même certainement voir ailleurs avant…).
A mon entrée à l’école de Nantes en 2004, je désirais faire de la rurale. Trois ans et demi plus tard, je n’ai pas changé d’avis et je souhaite faire une dernière année “productions animales”. Le fait d’être fille d’éleveur a sans doute beaucoup contribué à mon envie, même si ma réelle motivation pour m’orienter vers cette filière vient des stages. J’ai essayé, dans la mesure du possible, d’en effectuer plusieurs en bovine. Même s’il est évident que les étudiants ont une image idéalisée du métier, cela permet de prendre conscience des difficultés auxquelles nous serons confrontés. L’enseignement sur les productions animales que nous recevons me semble intéressant et complet, mais ne comble pas le déficit en termes de pratique, souvent ressenti à la sortie de l’école.
Travailler en rurale n’est pas une tâche facile pour un jeune praticien. Cela peut être encore plus ardu pour une femme. Même si la situation évolue, les préjugés sur les praticiennes sont encore nombreux. La motivation et la persévérance permettront de changer les mentalités, car nul doute que les femmes ont leur place en rurale. J’y envisage sereinement mon avenir, malgré tout.
Lors de mon entrée à l’école, je souhaitais exercer en canine. En effet, habitant en banlieue parisienne, c’était la seule image que j’avais du vétérinaire. C’est au cours des semaines à Champignelles (où sont dispensés les cours et les travaux pratiques de pathologie du bétail de l’ENV d’Alfort) et de mes stages que j’ai découvert l’exercice rural. J’ai rapidement été séduite par cet aspect du métier. La relation avec l’éleveur, bien que stressante, me semble beaucoup plus intéressante qu’avec les propriétaires d’animaux de compagnie. Les discussions et les rapports avec les exploitants sont généralement plus francs, ils vont droit au but. En revanche, en cas d’incertitudes sur le diagnostic, il est plus difficile de les cacher. Par ailleurs, le praticien est seul face à l’éleveur, ce qui accroît le stress. En canine, la notion d’anthropomorphisme est de plus en plus présente, surtout en zone citadine, et s’accompagne de troubles comportementaux. Comme les propriétaires tiennent à leurs chiens parfois autant qu’à leurs enfants, il faut être politiquement correct, ce qui n’est pas toujours facile.
En revanche, j’apprécie peu la notion de “vétérinaire pompier”enpratique rurale, appelé en dernier recours après l’utilisation de plusieurs traitements et quand l’animal est à l’article de la mort. Au final, je suis essentiellement intéressée par la zootechnie et le suivi de reproduction, car cela nécessite une approche beaucoup plus technique de l’élevage. L’exploitant ne voit pas uniquement le praticien lorsque ses animaux sont malades. L’objectif n’est pas de “limiter la casse”, mais de l’aider à produire plus et mieux. L’obstétrique m’attire moins. D’une part, je suis moins bien formée dans ce domaine, et d’autre part, effectuer des saisons entières de césariennes me lasserait. C’est pourquoi je préférerais travailler en région laitière. Néanmoins, je suis consciente qu’à la sortie de l’école, les nouveaux diplômés ont pratiqué en médecine canine, mais ne sont pas du tout indépendants en rurale, surtout en obstétrique. Pour mon premier emploi dans ce domaine d’exercice, il faudra donc que je trouve des vétérinaires qui accepter ont de me former un minimum.
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