Le risque d’infestation par Cryptosporidium est majeur chez les veaux âgés d’une à trois semaines

Des chercheurs réalisent une étude pour estimer la prévalence et les facteurs de risque associés à l’infestation des jeunes veaux par Cryptosporidium spp⁽¹⁾. Quarante et une exploitations sont incluses dans l’expérimentation qui se déploie dans le nord-ouest de l’Angleterre. Un suivi est réalisé durant trois semaines. Deux cent quinze échantillons de fèces prélevés chez des jeunes animaux sont analysés. Soixante se révèlent positifs vis-à-vis du parasite (test PCR). Les résultats mettent en évidence l’âge comme principal facteur de risque. En effet, les veaux de huit à vingt et un jours sont plus susceptibles d’être infestés que ceux âgés de moins d’une semaine. La zone de couchage influence également le risque d’infestation. Celui-ci est plus élevé lorsque l’épaisseur du couchage est comprise entre 11 et 15 cm par rapport à une épaisseur inférieure à 5 cm. « Ces résultats suggèrent que les stratégies de lutte contre le parasite devraient être ciblées sur les veaux de moins de trois semaines », concluent les scientifiques.

En France, Cryptosporidium parvum est isolé dans plus d’un tiers des diarrhées néonatales des veaux. Dans la moitié des cas, il est identifié seul. Le protozoaire est responsable de diarrhée chez de jeunes animaux. Sans traitement, le taux de mortalité varie de 5 à 10 %. Il peut s’élever à 30 % à la fin de la saison de vêlage.

Plus largement, la cryptosporidiose est reconnue comme une cause majeure des entérites néonatales des ruminants. Les chevreaux, suivis des veaux, sont les nouveau-nés les plus sensibles à l’infection. Une multiplication asexuée se déroule chez l’animal, suivie d’une reproduction sexuée du parasite. Se surajoutent des phénomènes d’auto-infection et de rétro-infection, qui participent à l’augmentation exponentielle du nombre de parasites produits chez l’animal et rejetés dans le milieu extérieur. Le cycle dure quatre jours. Les oocystes rejetés dans les fèces sont sporulés, donc directement infectieux pour un autre individu. Leur résistance est particulièrement élevée dans le milieu extérieur.

• (1) E. Brook et coll. : « Prevalence and risk factors for Cryptosporidium spp. infection in young calves », Veterinary parasitology, 2008, vol. 152, n° 1-2, pp. 46-52.