« La part de marché des pharmaciens est largement sous-estimée » - La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1305 du 07/03/2008

Entretien avec Alain Bressand, président de l’AIEMV

À la une

Auteur(s) : Eric Vandaële

La Semaine Vétérinaire : Les données de l’Association interprofessionnelle d’études du médicament vétérinaire (AIEMV) sont considérées comme des statistiques officielles de ventes des médicaments vétérinaires. Représentent-elles les chiffres d’affaires des laboratoires, des centrales, des ventes au public ?

Alain Bressand : Les statistiques de l’AIEMV ne sont pas les statistiques officielles de vente du marché vétérinaire. Elles n’ont jamais eu cette prétention. Elles ont des limites liées à leur origine et à leur champ : elles proviennent des grossistes-répartiteurs adhérents à l’association et sont complétées par les données des fabricants adhérents. Or cela ne représente pas la totalité des données. Il manque notamment celles qui concernent les ventes en pharmacie vétérinaire par les non-adhérents, notamment les laboratoires dont les gammes sont destinées à ce circuit officinal (Clément-Thékan, Biocanina, etc.).

En outre, la valorisation des données est arbitraire. Elle correspond à une quantité valorisée au prix hors taxes fabricant moins 10 %. Les “chiffres d’affaires” et les parts de marché des fabricants sont calculés sur les mêmes bases. Ils sont donc déconnectés des réalités, parmi lesquelles les remises consenties. De plus, ces statistiques représentent les ventes des grossistes-répartiteurs vers les ayants droit, et en aucun cas les ventes réelles aux propriétaires des animaux.

Au départ, leur objectif et leur intérêt sont limités à une utilisation interne par les adhérents, qui en connaissent parfaitement les contraintes et savent les employer. L’AIEMV publie annuellement ces statistiques qui doivent surtout être regardées dans leur dynamisme par rapport aux années précédentes.

S. V. : Outre le communiqué annuel de l’AIEMV, comment accéder à une vision économique des ventes de manière un peu plus précise, notamment pour des rapports d’étude ou des thèses vétérinaires ?

A. B. : Les données statistiques de l’AIEMV sont la propriété des adhérents, statutairement liés par une clause de confidentialité totale qui leur en interdit la publication et l’utilisation autre qu’interne à leur propre structure.

Je crois que le Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire réfléchit actuellement à la publication des chiffres d’affaires des différents marchés sur d’autres bases.

S. V. : Les chiffres de l’année 2007 font apparaître une croissance record, inégalée depuis au moins dix ans. Selon vous, est-elle bien réelle en termes de ventes ou traduit-elle une progression des remises commerciales qui induisent une plus forte consommation ? Une telle croissance est-elle observée dans les autres pays européens ?

A. B. : Les chiffres indiquent une forte croissance qui n’est pas uniquement liée aux modifications de tarifs. Quant à en conclure qu’elle est associée à une progression des remises commerciales, rien, dans les données disponibles, ne permet de faire cette interprétation, puisque nous ne suivons pas ce paramètre.

Dans les autres pays, les données proviennent du Centre européen d’études de santé animale (CEESA) et ne sont disponibles, une nouvelle fois de façon confidentielle, que pour les seuls adhérents de l’organisme et selon un délai nettement supérieur au nôtre.

S. V. : La plus forte progression concerne les antiparasitaires (+ 20 % pour les APE). Comment cela s’explique-t-il ?

A. B. : Par l’apparition de produits nouveaux qui engendrent une concurrence plus forte sur ce marché. On peut s’interroger sur les ventes grand public que l’AIEMV ne recense pas.

Nous ne suivons pas non plus la démographie des parasites externes !

S. V. : Selon les données de l’AIEMV, le praticien libéral distribue plus de 75 % des produits vétérinaires, avec une croissance de près de dix points en 2007, et les pharmaciens moins de 7 %. Ces parts de marché vous paraissent-elles en conformité avec celles des différents ayants droit pour le seul médicament vétérinaire ? Dans le cas contraire, comment les interpréter ?

A. B. : Comme j’ai pu le dire précédemment, une large partie des ventes en pharmacie nous échappe et nous touchons donc aux limites de nos statistiques. Les parts de marché relatives des différents ayants droit sont donc clairement faussées sur ce point précis. La part de marché des pharmaciens est largement sous-estimée.

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