1 517 espèces d’invertébrés exotiques sont répertoriées en Europe

Les invasions biologiques, en particulier d’invertébrés, sont l’une des causes de la diminution de la biodiversité. Jusqu’à présent, aucune appréciation globale de l’importance de la faune exotique déjà établie en Europe n’était disponible. Un projet européen, dénommé Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories in Europe), regroupant quinze institutions des différents Etats membres et conduit entre 2005 et 2008, a cherché à combler cette lacune, tant pour les espèces animales que végétales⁽¹⁾.

Ce travail a permis de mettre en évidence 1 517 espèces exotiques d’insectes, d’acariens, de vers et d’autres mollusques terrestres déjà établies sur le continent européen. Une analyse préliminaire montre par ailleurs une augmentation marquée des arrivées de ces espèces, parallèlement à la mondialisation. En moyenne, 19 espèces exotiques d’invertébrés, en majorité des insectes, se sont ainsi établies chaque année en Europe durant la période 2000-2007, au lieu de 10 entre 1950 et 1975. Elles sont principalement originaires d’Asie et, à moindre échelle, d’Amérique du Nord. Moins de 10 % d’entre elles ont été délibérément introduites pour la lutte biologique ou à des fins récréatives (par exemple pour des élevages de papillons destinés aux collectionneurs). Le commerce des plantes ornementales, sous toutes ses formes, semble la voie privilégiée d’invasion.

La plupart des espèces exotiques se sont installées dans des milieux liés aux activités humaines (champs, parcs et jardins, habitations) plutôt que dans les zones naturelles ou semi-naturelles. En raison du réchauffement climatique, les chercheurs ont aussi mis en évidence l’implantation croissante, au moins dans les secteurs méridionaux, d’espèces d’origine subtropicale, voire tropicale.

L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) s’est proposé d’assurer la gestion et l’actualisation de la base de données qui concerne les invertébrés exotiques. Son exploitation devrait faciliter la gestion des invasions par une meilleure prédiction des caractères susceptibles de faciliter l’établissement d’espèces exotiques, la définition de groupes d’espèces et de marchandises à risque, ainsi que par l’analyse de la susceptibilité des écosystèmes. Un échange d’informations est prévu avec les bases similaires chinoises (Académie des sciences) et nord-américaines (USDA Forest Service). La base de données complète sera librement accessible en ligne, précise l’Inra⁽²⁾

• (1) Cinq équipes de l’Inra ont participé au projet Daisie, l’institut assurant la coordination des études sur les invertébrés terrestres et les champignons au niveau européen.

• (2) http://www.europe-aliens.org.