Le travail du cheval d’endurance passe par le contrôle de l’hyperactivité émotionnelle - La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1301 du 08/02/2008

Principes d’entraînement

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Gwenola Touzot-Jourde

Il repose sur un conditionnement physique long, rigoureux, et sur une adaptation mentale essentielle.

Le développement de la discipline d’endurance s’est accompagné d’un allongement progressif des distances parcourues par les chevaux, repoussant toujours plus loin les limites physiques de l’animal. Si n’importe quel cheval plus ou moins entraîné est capable de parcourir 30 à 40 km sans difficulté, les distances plus longues, jusqu’à 160 km actuellement, ne sont à la portée que de chevaux sélectionnés et entraînés de manière professionnelle.

La tension nerveuse et musculaire occasionnée par une attention de chaque instant aux stimuli extérieurs est à l’origine d’une dépense d’énergie considérable et nuisible à la performance sportive. Il s’agit donc de mettre le cheval face à des situations et des environnements aussi variés que possible, susceptibles d’être rencontrés en course. Il faut lui apprendre à bien voyager en van ou en camion, à s’acclimater rapidement à un changement de lieu de vie et à être indépendant en combattant son instinct grégaire. Il doit devenir un excellent cheval d’extérieur et, comme son cavalier/chevalier, « sans peur et sans reproche ». L’objectif est d’obtenir un animal capable de se concentrer sur la course, tout en restant décontracté. Il convient également de l’habituer progressivement aux longs efforts sans le dégoûter. Des épreuves de randonnée sont incluses dans les programmes d’entraînement pour donner confiance au cheval, en lui imposant un long travail agréable sans stress physique et une découverte du milieu extérieur. La durée de chaque séance est toujours supérieure à quatre-vingt-dix minutes pour habituer le cheval à l’effort prolongé. Le mettre en situation de course précocement (20, 30 ou 40 km) permet davantage de travailler le “mental” du cheval que d’améliorer sa condition musculaire.

Le cheval d’endurance est un athlète complet qui acquiert sa musculature en extérieur

Le travail du cheval d’endurance vise à développer souplesse, équilibre, proprioception et masses musculaires. Un dressage classique permet d’assouplir l’animal, de le mettre en équilibre et de travailler ses allures. La musculature du cheval d’endurance s’acquiert en extérieur, au pas actif en dénivelé. Cette allure présente l’avantage de protéger le système articulaire, surtout sur des sols irréguliers. Elle développe aussi la proprioception, qui est essentielle à la prévention des accidents ostéo-articulaires, surtout quand la fatigue s’installe. Pour optimiser le système cardiovasculaire et la perfusion musculaire et cutanée (importante pour la thermorégulation), le pas actif en dénivelé, pendant quatre-vingt-dix minutes à trois heures, est un exercice intensif qui peut être associé à de courtes phases de trot à allure modérée, sur terrain plat (en particulier chez les jeunes chevaux) ou en faible dénivelé. Des galops lents (300 m/min), dans le calme, de cinq à quinze minutes sur terrains choisis, peuvent être ajoutés au programme.

Le cheval commence l’entraînement à quatre ans, mais n’est prêt qu’à sept ans

A quatre ans commence le travail classique de dressage accompagné de sorties en extérieur et de randonnées. Ce travail de base doit permettre au cheval de courir des épreuves de 20 à 40 km.

A partir de cinq à six ans, l’entraînement doit lui ouvrir des courses de 60 km et repose sur trois à quatre sorties en extérieur par semaine au pas actif en dénivelé, de quatre-vingt-dix minutes à trois heures au maximum, avec quelques phases de trot ou de galop. Il est important d’augmenter l’intensité du travail progressivement et de l’adapter à l’état physique et mental du cheval. Il ne doit pas assimiler le travail à une expérience désagréable.

Vers six à sept ans, les courses de 90 km sont accessibles. Une préparation à la course en plus de l’entraînement, quatre fois par semaine, est nécessaire. Il s’agit, trois semaines avant la compétition, de faire sur un terrain choisi (hippodrome, sable non profond, chemins stabilisés souples) un galop long de quatre-vingt-dix minutes, lent (cent foulées par minute, soit 300 m/min) et continu, avec un arrêt à mi-parcours pour contrôler médicalement le cheval. Ce travail est suivi de quelques jours de repos avant la reprise des sessions au pas actif jusqu’à la course.

A partir de sept ans, il est possible d’aborder les courses de 130 km et dès huit ans de 160 km. Les sessions au pas actif en dénivelé sont toujours entreprises quatre fois par semaine. A cela s’ajoute, toutes les quatre semaines, un galop lent comme précédemment, mais plus long de deux à trois heures, toujours avec une interruption à mi-parcours pour un contrôle médical du cheval. Ce gros travail est suivi de deux à trois jours de repos et de promenades au pas. Il convient de bien planifier les courses et les entraînements, car le dernier galop se fait toujours trois semaines avant la course. Il est conseillé de réaliser les premières sessions de galop avec un professionnel, lorsque le cavalier et le cheval sont débutants. Ce travail intensif long et cyclique permet au cheval d’atteindre un plateau de forme qui peut être maintenu durant trois à quatre mois. Il est alors envisageable de diminuer le travail entre deux compétitions, tout en conservant le long galop une fois par mois ou, au minimum, trois semaines avant la course.

Un entraînement rigoureux et progressif permet à un cheval d’endurance d’atteindre le plus haut niveau. Le programme décrit est à adapter à chaque animal. Le cavalier doit être à l’écoute de sa monture s’il veut développer chez elle un mental de gagnant et le don du surpassement.

CONFÉRENCIER

Jean-Louis Leclerc, entraîneur national d’endurance

Article réalisé d’après la conférence « Comment amener un cheval à un haut niveau en endurance équestre ? » présentée lors des journées de l’Avef organisées à Deauville du 18 au 20 octobre 2007.

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