Un aliment fibreux durant la gestation des truies favoriserait l’ingestion post-partum

Les truies sont classiquement rationnées pendant la gestation, afin d’éviter une prise de poids excessive et des difficultés lors de la mise bas, alors qu’elles sont nourries à volonté pendant la lactation pour optimiser leur production laitière. La période de la mise bas constitue donc une phase de transition marquée, d’autant que la nature de l’aliment change également. L’ingestion spontanée des truies hyperprolifiques apparaît souvent insuffisante pour répondre aux besoins nécessaires à la lactation et au maintien de l’état corporel, mais aussi au bon déroulement du cycle de reproduction suivant. La distribution d’un aliment fibreux pendant la gestation réduirait la frustration alimentaire et préparerait les truies à une alimentation post-partum plus conséquente. C’est ce qu’ont mis en évidence des scientifiques de l’unité mixte de recherche “systèmes d’élevage, nutrition animale et humaine” de l’Inra de Saint-Gilles. Dans leur étude, des truies nullipares (croisement large-white x landrace) reçoivent, pendant la gestation, un régime témoin (T) comprenant 3,2 % de fibres ou un régime enrichi en fibres végétales (F) avec 12,4 % de fibres. Tous deux sont distribués de façon isoénergétique. Un enregistrement vidéo continu permet de surveiller les changements de position et le comportement des truies pendant et après la mise bas. La durée de celle-ci, l’intervalle de naissance entre les porcelets puis leur croissance jusqu’au sevrage, à vingt-six jours, sont également mesurés. Après la mise bas, toutes les truies reçoivent, à volonté, un aliment de lactation standard. Leur état corporel est observé durant toute la durée de l’expérience. Les résultats montrent que le déroulement de la mise bas, l’intervalle entre les naissances, les performances de reproduction et le comportement des truies ne sont pas modifiés par le régime fibreux. En revanche, avec ce dernier, la croissance des porcelets est améliorée au cours de la première semaine de vie (+ 13,5 %) et leur poids au sevrage tend à être supérieur.

Les truies nourries avec l’aliment fibreux sont plus maigres à la fin de la gestation, mais cela n’a pas de conséquence majeure sur le déroulement de la lactation.

Des études complémentaires révèlent que l’apport élevé de fibres alimentaires pendant la gestation favorise l’ingestion d’aliment après la mise bas, sous la forme de petits repas plus nombreux, augmentant la prise alimentaire de 420 g/j la première semaine. Elles mettent aussi en évidence la nécessité d’améliorer la palatabilité des aliments riches en fibres car, lors d’un test à double choix, les animaux préfèrent ceux qui sont plus concentrés.

Les auteurs précisent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la durée et le taux de fibres optimal d’un tel régime.

• Source : Inra, En direct des labos, septembre 2007.