Quel est, selon vous, l’intérêt de réaliser une thèse de doctorat ? - La Semaine Vétérinaire n° 1300 du 01/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1300 du 01/02/2008

Entre nous

FORUM

Je suis enthousiaste à l’idée d’accroître mes connaissances

Bérengère Fabre, étudiantes à l'école de Toulouse.

J’ai entamé la rédaction de ma thèse consacrée aux « infections du tractus urinaire chez la truie » en septembre dernier. Ce sujet correspond parfaitement à la filière rurale que j’ai choisie. Pour l’instant, c’est intéressant, mais chronophage. J’espère pourtant terminer à la fin de l’année. Je me suis lancée avec entrain, enthousiaste à l’idée d’accroître mes connaissances. L’intérêt est également d’acquérir une méthodologie pour effectuer des recherches bibliographiques. En outre, le thème retenu comporte une partie expérimentale qui va me conduire à travailler en équipe avec d’autres vétérinaires. Passer sa thèse me paraît utile. Toutefois, je débute seulement la rédaction. Peut-être mon opinion sera-t-elle différente dans quelques mois.

Je l’ai passée uniquement pour pouvoir poser ma plaque

Bertrand Guin, praticien à La Clayette (Saône-et-Loire)

Je suis sorti de l’école en 1984 et je n’ai passé ma thèse que trois ans plus tard, sur le « piétin du mouton ». Après cinq années d’études je n’avais qu’une seule envie : travailler. C’est ce que j’ai fait pendant deux ans après mon service militaire. Et puis est venu le moment où j’ai souhaité m’associer. J’ai donc soutenu ma thèse en février 1987, uniquement pour pouvoir poser ma plaque en décembre de la même année. Cette thèse n’avait aucun intérêt scientifique pour moi. Elle était axée “terrain” et plutôt facile à faire. Cela dit, elle ne m’a pas été complètement inutile, car elle me sert encore, vingt ans après, quand je suis confronté à des cas de piétin dans les élevages : je maîtrise toujours le sujet ! Plus globalement, il m’est difficile de dire si la thèse est aujourd’hui utile ou non. Peut-être l’examen de quatrième année suffit-il ? Je constate simplement que les étudiants qui viennent dans ma structure parlent généralement de leur thèse en préparation comme d’une corvée.

Une corvée inutile

Emilie Courtois, praticienne à Bois-d'Arcy (Yvelines).

Chaque expérience est différente, mais franchement, la thèse a été pour moi une corvée inutile. Je l’ai soutenue en 2006 sur le thème de « l’échographie de contraste : synthèse bibliographique et applications potentielles à la médecine vétérinaire ». Si le sujet est intéressant, il ne m’a rien apporté dans ma vie de clinicienne au quotidien. Cela m’aurait été sans doute plus utile si j’avais fait de la recherche. Cette thèse m’a pris un temps précieux. Au bout de six années d’études, j’avais plutôt envie de me lancer à fond dans la vie active. J’ai engagé beaucoup de frais dans l’impression en couleur, les reliures, la location de la salle de soutenance, sans compter – et c’est le plus injuste – qu’il faut continuer à payer les frais de scolarité tant que la soutenance n’a pas eu lieu. C’est du moins ainsi à Maisons-Alfort. A l’heure où l’adaptation de notre cursus aux exigences européennes fait l’objet de nombreux débats, il faut se demander pourquoi les étudiants belges ou espagnols ne passent pas de thèse. Les confrères de ces pays sont-ils moins vétérinaires que nous ?

La thèse intervient sans doute trop tôt dans le cursus

Guy-Pierre Martineau, professeur à l’école de Toulouse

La thèse devrait être une magnifique opportunité de découvrir un domaine ou d’approfondir ses connaissances.

Je suis partagé sur la thèse d’exercice (comme je n’ai pas suivi le cursus vétérinaire français, je ne suis pas passé par cette étape) et certainement ambivalent quant à son positionnement dans le cursus. A mon sens, elle devrait être un outil de spécialisation, une fois les étudiants aguerris dans un domaine.

Actuellement, elle intervient sans doute trop tôt. Les élèves n’ont souvent pas la maturité et le recul nécessaire pour bien déterminer leur sujet. En le choisissant très tôt, ils s’y enferment.

Quoi qu’il en soit, je reconnais aussi que, sans elle, je n’aurais pas l’occasion d’immerger les étudiants dans mon domaine de la médecine et de la production porcine. Par ailleurs, dans un cursus de sept ans, les six mois de thèse constituent un luxe.

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