Le balisage satellite permettra bientôt de mieux connaître la migration des manchots de Magellan - La Semaine Vétérinaire n° 1300 du 01/02/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1300 du 01/02/2008

Conservation des espèces

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : Caroline Goutal*, Pierre Camy**

La cartographie des trajets migratoires devrait contribuer à la création de zones protégées.

Le manchot de Magellan (Spheniscus magellanicus) vit majoritairement sur les côtes du continent sud-américain, à l’endroit même où les récits de l’explorateur dont il tire son nom l’ont décrit pour la première fois. Ses zones de reproduction (voir encadré), au Sud, descendent jusqu’aux alentours du cap Horn du côté du Pacifique et jusqu’aux îles Malouines du côté de l’Atlantique. En dehors de la période de reproduction, il occupe des territoires situés plus au Nord, jusqu’au Brésil et au Pérou. Si la cartographie de ces zones est bien connue, il existe peu de données sur les mouvements effectués lors du passage des aires d’alimentation à celles de reproduction. Pour y remédier, l’université de Washington (Etats-Unis) a récemment décidé de placer des balises satellites Argos sur six manchots issus de deux centres de soins du nord de l’Argentine, afin de suivre leurs déplacements. Ce suivi sera même accessible au grand public par le biais d’Internet(1). En outre, les informations recueillies pourraient, par la suite, donner lieu à la création de parcs marins nationaux ou de zones protégées pour sécuriser la migration.

Les conséquences des activités humaines sur la survie de l’espèce seront évaluées

Ce projet devrait également permettre de déterminer les secteurs dans lesquels ces oiseaux sont susceptibles d’être contaminés par du pétrole, l’une des principales menaces auxquelles ils doivent faire face. En effet, les manchots couverts de ce polluant dépensent beaucoup plus d’énergie qu’en temps normal, notamment pour nager et migrer, ce qui peut les conduire à la mort (20 000 adultes et 22 000 jeunes seraient chaque année victimes de ce phénomène au large de l’Argentine). L’origine de ce pétrole dans l’océan reste inconnue, mais des fuites issues de plates-formes pétrolières et/ou des relargages de carburant par des navires de passage sont fortement suspectés.

Par ailleurs, les scientifiques souhaiteraient modéliser les dépenses énergétiques des manchots lors de leurs mouvements migratoires. Dans l’idéal, afin d’optimiser ces informations, un examen clinique détaillé devrait être effectué à leur arrivée dans la zone de reproduction. Il serait donc possible de calculer l’énergie restante à ce moment de leur cycle, ainsi que celle nécessaire pour assurer une bonne reproduction. Cela pourrait aussi permettre la mise en évidence de dépenses accrues en raison d’une compétition alimentaire importante due au développement de l’industrie de la pêche dans les eaux fréquentées par les oiseaux.

Ce projet pourrait donc faire avancer de façon significative la connaissance de la biologie du manchot de Magellan et permettre la mise en place de nouvelles mesures pour le protéger des menaces dues à l’homme, comme la pêche et la pollution pétrolière. L’espèce est en effet déjà considérée comme « quasiment menacée » par l’International Union for the Conservation of Nature and Natural Resources.

La reproduction

La saison de reproduction du manchot de Magellan se déroule à partir du mois de septembre, lorsque les premiers oiseaux viennent repérer les zones les plus propices à la formation des nids. La ponte ne commence qu’à la mi-octobre et deux œufs sont pondus en moyenne par femelle. Les deux manchots, mâle et femelle, se partagent ensuite la tâche de l’incubation qui dure environ quarante jours. Ainsi, durant les quinze à vingt premiers jours, la femelle couve les œufs, tandis que le mâle part se nourrir, parcourant parfois près de 500 km. Puis il revient et les rôles s’inversent. De la même façon, après l’éclosion, les deux adultes se relaient pour la garde et le nourrissage des jeunes, jusqu’à leur indépendance. Les individus de tous âges quittent le lieu de reproduction vers le mois de mars, une fois la mue terminée.

C. G. et P. C.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr