Des taureaux d’insémination contaminent des troupeaux via leur semence

La situation épidémiologique favorable de la Finlande vis-à-vis du virus de la BVD a permis la recherche de la voie de sa transmission à l’échelle d’un troupeau », expliquent les auteurs d’une étude⁽¹⁾. Dans quelques élevages, les voies habituelles ont ainsi pu être exclues et la semence utilisée pour l’insémination artificielle considérée comme le principal mode de dissémination de l’agent.

Les chercheurs ont testé plusieurs lots de semence vis-à-vis du virus de la diarrhée virale bovine (BVD). Leur étude montre que six génisses de six troupeaux ont été infectées par de la semence issue d’un même taureau. Dans cinq des six élevages, seule la vache inséminée est infectée. Dans le sixième, l’animal met bas un veau qui meurt au bout de dix jours. Trois autres animaux infectés permanents immunotolérants (IPI) naissent quelques mois plus tard.

L’équipe scientifique met en évidence que la souche virale isolée dans le troupeau dont est issu le taureau d’insémination est identique à celle retrouvée dans les lots de semence qui ont servi aux inséminations et à celle détectée chez les veaux IPI nés dans l’un des élevages “receveurs”. La souche virale appartient à un type génétique rarement identifié en Finlande. Par ailleurs, l’expérimentation montre que les taureaux d’insémination en cause sont issus d’un troupeau qui renferme un IPI et qu’ils étaient probablement infectés transitoires lorsque leur semence a été prélevée.

Selon les chercheurs finlandais, la possibilité que les troupeaux qui ont reçu la semence contaminée aient été contaminés par une autre voie est fort improbable, pour trois raisons. Tout d’abord, les élevages concernés n’ont pas acheté d’animaux ou, s’ils l’ont fait, il s’agissait de bovins issus de troupeaux exempts de BVD. Par ailleurs, la maladie est rare dans cette région, et en Finlande en général. En outre, les souches isolées sont identiques. « La mise en évidence de cette voie de transmission aurait sans doute été impossible dans des pays où la prévalence de la BVD est importante », concluent-ils.

• (1) U. Rikula et coll. : « Transmission of bovine viral diarrhoea virus through the semen of acutely infected bulls under field conditions », The Veterinary Record, 2008, n° 162, pp. 79-81.