La majorité des confrères sont défavorables aux franchises de cliniques - La Semaine Vétérinaire n° 1298 du 18/01/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1298 du 18/01/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

L’ouverture du capital de la profession est un sujet qui suscite souvent des réactions controversées. Les uns y voient un risque d’émergence de chaînes vétérinaires façon “MacDo”, d’autres l’interprètent comme une opportunité, à condition que cela se fasse dans un cadre précis. Globalement, les confrères et les consœurs qui ont répondu au sondage sur Planete-vet.com se répartissent à égalité dans les deux camps. Ils partagent d’ailleurs leurs interrogations avec d’autres professionnels. En effet, le débat est aussi d’actualité chez les pharmaciens depuis mars dernier, date à laquelle l’Union européenne a mis en demeure la France de justifier la non-ouverture du capital des pharmacies. Selon l’Association nationale des étudiants en pharmacie (ANEPF) notamment, cette ouverture aurait des conséquences dramatiques, en raison de la constitution de chaînes d’officines. A contrario, d’autres professions de santé ont franchi le pas. Ainsi, chez les médecins, 25 % du capital des sociétés d’exercice libéral (SEL) peuvent être détenus par des non-médecins, certaines catégories d’associés étant toutefois exclues(1).

Chez les vétérinaires, les craintes soulevées par cette éventualité concernent surtout la liberté de prescription, qui pourrait être entamée, et la perte d’indépendance. Certains imaginent déjà l’emprise des marques, l’apparition de “sous-vétérinaires” et la transformation de la médecine vétérinaire, donc de la santé publique, en bien de consommation. En revanche, d’après ceux qui y sont favorables, l’ouverture du capital faciliterait l’installation et les investissements, indispensables. Ils sont toutefois conscients du challenge à relever, à savoir éviter les conflits d’intérêt et garantir l’indépendance du praticien.

Les discussions pourraient s’ouvrir, d’une part sur les associés autorisés à entrer dans le capital (faut-il exclure les industriels du médicament, les éleveurs, etc. ?), d’autre part sur la portion à céder en termes de pourcentage (un investisseur majoritaire est-il envisageable, faut-il créer des critères d’exclusion ?). Les réponses à ces interrogations pourraient avoir un impact important sur le futur profil de la profession. Mais au fait, cette dernière est-elle suffisamment intéressante pour un investisseur, financièrement parlant ? Si tel n’est pas le cas, l’intérêt de prendre part au capital d’une clinique vétérinaire serait alors davantage lié à l’ambition de contrôler un pan de la médecine et de la prescription.

  • (1) Voir le courrier des lecteurs en page 9 de La Semaine Vétérinaire n° 1295 des 21 et 28/12/2007.

réactions Internet

Comment conserver sa liberté de prescription ?

La participation de non-vétérinaires au capital peut avoir un intérêt pratique pour un confrère qui veut associer un proche, soit dans un but patrimonial, soit pour obtenir une participation financière supplémentaire ou une caution, au risque que cela devienne une exigence des banques.

En revanche, dans tout autre type de participation, l’investisseur viserait un intérêt financier direct ou indirect : direct par la récupération des bénéfices, indirect en imposant des choix en matière de médicaments, par exemple, ou en faisant main basse sur les grosses structures leader d’opinion qui orienteraient alors leurs recherches vers certains traitements, etc., entraînant l’ensemble de la profession par leur renommée. La liberté de prescription et de choix du praticien reste évidemment théorique devant les puissances de l’argent.

Vincent Coupry

Un grand Monopoly

L’idée d’un système franchisé pourrait a priori paraître séduisante et permettre aux adhérents de bénéficier de l’infrastructure d’un grand groupe pour un coût raisonnable. Mais sommes-nous prêts à renoncer à notre liberté de prescription et de décision au profit d’une aide à l’installation ? Dans la grande distribution, les intérêts du franchisé passent souvent bien après ceux du groupe : études de marché biaisées, concurrence entre franchisés, etc. Les adhérents sont parfois envoyés au “casse-pipe” et se retrouvent en grande difficulté, pieds et mains liés par les contrats signés. Dans ce grand Monopoly, la rentabilité et les intérêts du professionnel sont sacrifiés pour occuper le terrain. Cette forme d’exercice est plus adaptée à une activité commerciale. Or nous ne sommes pas des commerçants. Notre cœur de métier est constitué d’actes, pas de vente.

Pascal Brun
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