« Améliorer la gouvernance des services vétérinaires mondiaux est une priorité » - La Semaine Vétérinaire n° 1298 du 18/01/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1298 du 18/01/2008

OIE. Présentation des vœux de Bernard Vallat

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Parce que le monde change, des stratégies appropriées pour préserver la santé animale et publique deviennent cruciales, a rappelé Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en préambule de la présentation de ses vœux à la presse, le 10 janvier dernier.

En premier lieu, la demande en protéines animales devrait s’accroître de moitié en 2020, particulièrement dans les pays en développement. A cette date, selon les estimations, la population atteindra plus de 7,5 milliards d’habitants (6 milliards environ aujourd’hui). La production de denrées animales va donc augmenter. Or la production de denrées saines est indissociable de la préservation de la santé des animaux. Par ailleurs, plusieurs facteurs (plus ou moins liés) influencent l’émergence ou la réémergence de maladies animales (et humaines). Certains se feront plus menaçants dans les vingt prochaines années, souligne notre confrère. Parmi les plus “médiatisés” figurent la globalisation des échanges (donc celle des microbes), le réchauffement climatique et ses conséquences sur la modification des écosystèmes et l’adaptation des agents pathogènes (par laquelle certaines maladies, comme la fièvre catarrhale ovine, ne sont plus “exotiques” à proprement parler), le comportement de l’homme vis-à-vis de son environnement et l’usage irraisonné des terres, qui menacent la biodiversité et la santé. L’émergence du virus Nipah (zoonose) en Malaisie en 1999 provient d’ailleurs de cette utilisation irréfléchie. En effet, à la suite de la déforestation qui les a chassées de leur habitat, les chauves-souris ont contaminé les porcs, puis ces derniers ont contaminé les hommes. Le commerce illicite d’animaux sauvages qui véhiculent des agents pathogènes dangereux (connus ou inconnus) et menacent la biodiversité prend également de l’ampleur. L’an passé, il a concerné quelque 4 millions d’oiseaux, 640 000 reptiles et 40 000 primates. La pauvreté, les guerres, les famines, le manque de volonté politique de certains dirigeants de prendre en considération ces priorités pour l’avenir, mais aussi le bioterrorisme (qui fait partie des mandats de l’OIE), complètent la liste des menaces pour la santé animale et publique.

“Performances, vision et stratégie” est un outil d’évaluation des services vétérinaires

Face à ces défis, le rôle des acteurs internationaux que sont l’OIE, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Codex alimentarius, la Convention sur les armes biologiques, ainsi que des organisations régionales (comme la Commission européenne) est fondamental.

A l’occasion de ses vœux, Bernard Vallat a en outre insisté sur les points cruciaux qui permettent de lutter contre l’émergence de maladies animales :

- les réseaux de surveillance territoriaux (qui ne doivent pas être limités aux frontières, notamment pour les pays insulaires). Faisant intervenir éleveurs et vétérinaires (privés et officiels), ils sont la clé d’une détection précoce ;

- la notification rapide des maladies et la transparence de la part des pays. Cela suppose une bonne gouvernance, une législation et des ressources adaptées (financement et laboratoires de diagnostic) ;

- une réaction rapide de la part des décideurs : isolement des animaux, vaccination lorsqu’elle se révèle appropriée, en s’assurant de disposer d’un stock stratégique de vaccins, mais aussi indemnisation des éleveurs touchés pour éviter les sous-notifications.

Bien entendu, tout cela n’est valable que si les pays disposent de services vétérinaires de qualité. Partout dans le monde, ces derniers devraient systématiquement exercer leurs activités en s’appuyant sur des principes scientifiques rigoureux et être techniquement indépendants et à l’abri des pressions extérieures, a souligné Bernard Vallat. Depuis 2006, l’OIE propose à ses cent soixante-douze pays membres d’évaluer leurs services vétérinaires, entendus au sens large (ensemble des acteurs de la santé animale, publics et privés). Elle a mis au point un outil d’évaluation, baptisé “Performances, vision et stratégie” (PVS), fruit d’une collaboration avec le Mécanisme pour l’élaboration des normes et le développement du commerce (Standards and Trade Development Facility, ou STDF) de l’OMC. Il intègre à présent la totalité des normes du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE. « L’une des priorités de notre organisation cette année sera d’améliorer la gouvernance des services vétérinaires des pays membres », a conclu Bernard Vallat.

  • Source : OIE.

Repères

• 60 % des agents pathogènes pour l’homme sont d’origine animale.

• 80 % des agents pathogènes des animaux peuvent affecter plusieurs espèces animales.

• 75 % des maladies émergentes dans le monde sont zoonotiques.

• 80 % des agents pathogènes susceptibles d’être utilisés lors d’attaques bioterroristes sont d’origine animale.

• Les maladies se propagent dorénavant à travers le monde plus rapidement que leur période d’incubation.

N. D.
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