Gilles Battail, vétérinaire des ventes Fences
Éclairage
UNE JOURNÉE AVEC…
Auteur(s) : Marine Neveux
Avant la mise aux enchères des chevaux d’élevage et de sport, Gilles Battail organise les examens cliniques et le bilan radiographique de chacun d’eux, puis les examine de nouveau sommairement le jour j.
Les ventes Fences(1), organisées par huit associés (Marcel Rozier, Arnaud Evain, Eric Nègre, Bruno Souloumiac, Yves Lemaire, Jean Fourcart, Bernard Demetz et Bernard Lecourtois), sont bien connues dans le milieu équin. Trois ont lieu tous les ans, en présence notamment de Gilles Battail, praticien à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), qui examine tous les chevaux sélectionnés au fil de l’année, les exigences étant fixées par les organisateurs. Pour cette sélection, les éleveurs se rendent en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en France (Normandie, Bretagne, Poitou-Charentes, Nord et Est). Une fois l’heure de la vente arrivée, le prix des sujets proposés s’échelonne de 5 000 à 450 000 €. 10 à 20 % ne trouvent pas preneur.
Les dossiers de tous les chevaux présentés lors des ventes Fences de septembre sont revus par le Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale), classés selon un système d’étoiles et relus par le professeur Jean-Marie Denoix.
« Un score de A à E est affecté à chaque cheval, sachant que ceux des niveaux D et E ne sont pas retenus pour les enchères des ventes Fences », explique Gilles Battail. Quant à ceux des trois premières classes, leurs performances ne sont pas différentes, selon les études réalisées au Cirale. Le bilan radiologique, pour sa part, est calqué sur celui que le centre d’imagerie met en œuvre pour les étalons. Tous les examens réalisés sont à la charge des vendeurs.
Evoluer dans ce secteur particulier permet à notre confrère d’avoir une vision précise des points à améliorer dans le cadre de la vente de chevaux. Ainsi, « la visite d’achat est souvent assortie d’une connotation négative. Le vétérinaire qui la réalise est celui sur lequel repose la décision finale, car il intervient à la fin du processus », souligne-t-il. Cette problématique est en effet régulièrement soulevée au sein de la profession. « Il faudrait qu’une démarche commune se mette en place autour de la visite d’achat, qu’elle soit partagée et mutualisée entre les confrères et qu’une compagnie d’assurances y adhère », estime Gilles Battail. Cela permettrait de lever toute ambiguïté.
La pression est plus légère pour le vétérinaire des ventes Fences. En effet, les organisateurs, qui ont choisi de délivrer des informations à leurs acheteurs, souscrivent une assurance qui garantit aussi la reprise du cheval inapte pendant trois mois et une assurance mortalité de deux mois. Les vendeurs, eux, s’engagent à signaler toute anomalie rencontrée depuis la réalisation des examens.
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