L’accès Internet mobile utilise des technologies accessibles à tous, mais encore coûteuses

Les technologies de l’Internet mobile commencent avec les matériels de réception. Ainsi, les smartphones (téléphones mobiles couplés à un assistant personnel ou PDA) incluent des logiciels de navigation sur le Web optimisés pour l’écran des téléphones, de même qu’un logiciel client de courriels. Ils ne sont pas adaptés à un usage intensif, en raison de la petite taille de leur clavier alphanumérique. En outre, la miniaturisation de ces modèles limite l’autonomie de la batterie et la taille de l’écran.

Le PC portable, beaucoup plus encombrant, est d’abord un ordinateur complet, et non un outil de communication mobile. Pour lui permettre d’accéder aux réseaux de téléphonie mobile, il est nécessaire de lui ajouter une carte PCMCIA ou une clé USB, fournie par l’opérateur téléphonique auprès duquel un abonnement spécifique est en outre à souscrire.

Trois principaux réseaux de téléphonie mobile à l’échelle mondiale

Les réseaux de téléphonie mobile se sont développés au sein de chaque pays avec des normes parfois totalement incompatibles entre elles, et des bandes de fréquences différentes d’un pays à l’autre. Il est cependant possible de distinguer trois grandes familles : en Europe la technologie GSM (global system for mobil communication), en Amérique le CDMA (mode d’accès multiple à répartition par code) et au Japon le PDC (personnal digital cellular). Ces trois normes, dites de seconde génération (ou 2G), véhiculent des informations numériques sur le réseau mondial.

Les réseaux de téléphonie mobile sont de type cellulaire, c’est-à-dire que tous les téléphones portables situés dans une même zone géographique (ou cellule) se connectent sur la même antenne relais locale (ou station de base) et se partagent la bande passante de celle-ci. Afin de pouvoir véhiculer des données (et pas seulement de la voix numérisée), le GSM a évolué en GPRS (general packet radio system, norme 2,5G), puis en EDGE (enhanced data for global evolution, norme 2,75G). Récemment, la troisième génération (3G) a fait son apparition, avec notamment l’UMTS (universal mobile telecommunication system) en Europe. L’ultime génération (ou 3,5G/3G+), qui utilise la technologie HSDPA (high speed downlink packet access), est la toute dernière disponible à l’heure actuelle en Europe et au Japon.

Du côté des caractéristiques techniques des réseaux 2G et 3G européens, il apparaît que les fréquences GSM sont incompatibles avec les Etats-Unis (sauf mobile multibande) et que le débit fourni évolue selon les générations successives (^{voir tableau 1}).

L’accès à l’Internet en WiFi utilise le réseau local sans fil

La technologie WiFi (Wireless Fidelity) constitue une autre solution d’accès à l’Internet à partir d’un ordinateur portable. Il s’agit d’un réseau local sans fil (WPAN) avec des points d’accès (hot spot en anglais), ce qui diffère radicalement de la téléphonie sans fil GSM à réseau cellulaire (WWAN, réseau étendu sans fil). Les hot spot sont situés dans les points de passage fréquentés comme les gares, les aéroports, les hôtels, les restaurants, certains services publics de grandes villes, etc. Contrairement au GSM (cellules de quelques centaines de mètres à 35 km au maximum en 900 MHz), la portée de ce réseau est beaucoup plus restreinte (100 m environ) et ne vise pas à couvrir tout un pays, mais seulement quelques lieux de passage où il autorise un débit très élevé (^{voir tableau 1}).

Les ordinateurs portables récents sont tous équipés d’une carte d’accès WiFi intégrée. Pour les plus anciens, il est possible de brancher une clé USB WiFi pour rendre le PC compatible.

L’utilisation pratique requiert du matériel et l’abonnement à un opérateur

En pratique, les smartphones employés pour une navigation sur l’Internet doivent supporter plusieurs réseaux 2G (GPRS/EDGE), voire 3G (UMTS). Dans le cas des ordinateurs portables communicants, la carte d’accès PCMCIA ou USB est fournie par l’opérateur de téléphonie choisi.

L’abonnement téléphonique s’effectue auprès d’un des trois opérateurs français (Orange, SFR, Bouygues Telecom) ou d’un revendeur de type Fnac mobile, NRJ mobile, qui utilise l’un des trois réseaux opérateurs en vertu d’accords commerciaux.

Pour les smartphones, il s’agit d’une option au contrat de téléphone mobile (option “Data”, “Internet Access”, etc.) qui s’ajoute au forfait téléphonique pour un coût d’environ 10 c par mois. La consommation “Data”, mesurée en kilo-octets, est déduite d’un crédit mensuel. Au-delà, le kilo-octet supplémentaire est facturé hors forfait. Pour les ordinateurs portables, un contrat spécifique est ouvert lors de la délivrance de la carte d’accès (PCMCIA ou USB), qui inclut elle-même une carte SIM (subscriber identity module) destinée à la gestion de la facturation.

Côté contrats (^{voir tableau 2}), Bouygues ne propose que la 2G (GPRS/EDGE), contrairement à Orange et SFR, dont les offres comprennent la 3G+ (en option au contrat 3G standard). Si la couverture 2G est correcte (98 % de la population), la 3G est restreinte à 60 % de la population et la 3G+ est limitée aux grandes villes. Selon la situation géographique, le logiciel interne recherche les réseaux du plus rapide au plus lent (3G+, 3G, EDGE, GPRS, GSM), afin d’assurer une connexion continue à l’Internet.

A l’étranger, avec l’option internationale, le smartphone ou la clé Internet recherchent un réseau partenaire de l’opérateur (un opérateur local ayant signé un contrat de partenariat avec Orange, par exemple).L’authentification se réalise automatiquement à l’aide du numéro IMEI (international mobile equipement identity) du téléphone et donne accès au réseau local du pays visité. Cependant, toute consommation “Data” à l’étranger est hors forfait, facturée au prix fort par kilo-octet consommé et augmentée des frais de roaming (itinérance). La facture grimpe alors très vite…

Finalement, l’accès mobile illimité, équivalent à une connexion fixe de type ADSL, est encore loin, que ce soit en termes de débit (même si la 3G est qualifiée de “haut débit mobile”), mais surtout de prix, qui reste le facteur limitant à son utilisation. De plus, lors de la première souscription, il est souvent difficile d’évaluer quantitativement ses besoins en volume. Le critère à prendre en compte dans le choix du forfait est entre autres la taille des documents à transmettre par l’Internet (^{voir tableau 3}). Le faible volume autorisé par ces forfaits proscrit certaines utilisations telles que le streaming audio/vidéo, la vidéo à la demande, le téléchargement, etc. Cependant, les offres d’accès à l’Internet mobile étant encore récentes, il est probable qu’elles mûriront commercialement vers une baisse des prix.