L’actuelle épizootie de fièvre catarrhale ovine atteint une envergure déroutante - La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1294 du 14/12/2007

Journées 3R. 14e édition des Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants

Actualité

Auteur(s) : M. B.

Les 14e Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants (journées 3R) se sont tenues les 5 et 6 décembre derniers à la Cité des sciences de La Villette, à Paris. Organisées depuis 1994 par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut de l’Elevage, ces journées permettent la diffusion des derniers travaux de recherche dans les secteurs de l’élevage des ruminants et de leurs productions. La session consacrée à la santé s’est achevée, cette année, par une communication d’actualité sur l’épizootie de fièvre catarrhale ovine. A cette occasion, notre consœur Barbara Dufour (ENV d’Alfort), qui présidait la séance, a rappelé que, « depuis plus de soixante-dix ans, il n’y a pas eu d’épizootie de cette envergure dans les troupeaux européens ».

Le rôle joué par les vecteurs a surpris tous les spécialistes

Cette communication était présentée par Renaud Lancelot, vétérinaire et épidémiologiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Notre confrère a insisté sur la difficulté de la gestion de cette épizootie en Europe. « Le rôle joué depuis l’année dernière par les vecteurs, les Culicoides, a surpris tous les spécialistes », a-t-il souligné. Le vecteur le plus étudié jusqu’ici, Culicoides imicola, n’est pas responsable de la transmission du virus dans le nord de la France ou dans les Pyrénées-Atlantiques. « Selon les estimations, il existe plus de mille espèces de Culicoides en Europe », a expliqué notre confrère. Beaucoup pourraient intervenir dans la transmission et les recherches en cours n’ont pas encore permis d’éclaircir cette question. Renaud Lancelot a surpris l’auditoire en révélant que tout le fastidieux travail d’identification des vecteurs, récoltés dans les pièges mis en place dans l’Hexagone, est actuellement assuré par l’unique spécialiste de la taxonomie des Culicoides en France, en l’occurrence Jean-Claude Delécolle, de l’université de Strasbourg. La lutte antivectorielle elle-même pâtit du manque de connaissances sur la biologie et l’écologie des espèces européennes de Culicoides. Selon Renaud Lancelot, l’effet de la désinsectisation sur la diffusion de l’infection reste à démontrer. En revanche, « des enquêtes sont en cours pour tenter de vérifier que dans les élevages désinsectisés, l’impact clinique et économique serait moins marqué que dans ceux où aucune désinsectisation n’a été effectuée ». L’épidémiologiste a évoqué l’ambiguïté de la notion de “période d’inactivité” du vecteur, les Culicoides pouvant rester actifs l’hiver, comme le montrent les dernières données de la surveillance entomologique.

Tout le monde n’aura pas accès au vaccin l’an prochain

Cette communication, très suivie, a fait l’objet de nombreuses questions des participants, notamment au sujet de la vaccination. Notre confrère Stephan Ziantara (Afssa), qui a collaboré à cette présentation, est intervenu pour dire qu’il lui semblait prématuré de discuter les termes d’une stratégie vaccinale. La plupart des laboratoires qui développent les vaccins contre les sérotypes 8 ou 1 n’ont pas encore fourni les éléments nécessaires aux évaluations pour les autorisations temporaires d’utilisation (ATU). En outre, si pour l’Europe le chiffre de 120 millions de doses nécessaires est avancé, personne n’est encore en mesure de dire combien seront disponibles l’an prochain, « y compris les producteurs eux-mêmes », a déclaré Stéphan Ziantara. Barbara Dufour a conclu la session dédiée à la santé des journées 3R en s’adressant à l’assistance : « Il faut le dire pour s’y préparer : il y a peu de chance d’avoir suffisamment de doses pour répondre à toutes les demandes l’année prochaine. Si on en obtenait 10 %, ce serait déjà extraordinaire de la part des producteurs. Il vaudrait mieux que vous repartiez de cette salle en vous disant que tout le monde n’aura pas accès au vaccin en 2008 ».

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