Quel bilan tirez-vous de la visite sanitaire bovine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1291 du 23/11/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1291 du 23/11/2007

Entre nous

FORUM

Tout le monde doit jouer le jeu et s’impliquer

Bruno Berteloot, praticien à Corbigny (Nièvre).

Pour ma part, j’ai trouvé que les précédentes versions de la visite sanitaire étaient un peu futiles. Je ne peux pas vraiment dire que je les ai vécues comme une corvée, car je les organisais au coup par coup et, bien souvent, je les associais à la visite de prophylaxie. Mais je pense que c’est ajouter encore et toujours des formalités administratives à une profession qui en est déjà submergée. Ces visites ne m’ont rien appris de vraiment nouveau sur les élevages, car en clientèle allaitante, nous sommes souvent en contact avec les éleveurs, que nous commençons maintenant à bien connaître.

La nouvelle version de la visite sanitaire sera beaucoup plus précise. Mais, une nouvelle fois, elle n’aura d’intérêt que si tout le monde joue le jeu, s’implique vraiment. J’entends par là qu’elle doit être réalisée dans un cadre spécifique, avec des éleveurs réceptifs, qui appliqueront les conseils que nous pourrons leur donner. Son extension aux élevages autres que bovins me semble logique dans le cadre d’une épidémiosurveillance concrète et efficace, mais je crois que le risque pour la santé publique, lié aux élevages d’animaux, est plus important dans le domaine industriel. A mon avis, ces visites sanitaires auraient dû donner la priorité à ce type d’élevages.

La nouvelle version sera plus enrichissante

Jacques Paris, praticien à Auxerre (Yonne).

A mon avis, les premières éditions de la visite sanitaire étaient surtout symboliques. Elles m’ont permis de faire le point avec les éleveurs sur quelques éléments essentiels comme la traçabilité, la gestion des médicaments, etc. J’organisais souvent ces visites au même moment que la prophylaxie. En revanche, dans certains cas, elles faisaient l’objet d’un rendez-vous spécifique. J’avoue avoir considéré cela comme une perte de temps, car elles ne m’ont rien appris sur les élevages que je connais pour travailler depuis longtemps avec eux. Il s’agit d’une formalité administrative de plus qui me semble n’avoir qu’un intérêt modéré dans le domaine de la santé publique, où les risques importants sont relativement bien gérés lors des épidémies. Le vétérinaire de terrain a une importance capitale. Il ne faudrait pas perdre de vue que nous sommes avant tout des médecins, pas des enseignants ou des professeurs censés apprendre à tel ou tel éleveur comment conduire son entreprise. Le lycée agricole est là pour ça. En faisant le bilan des précédentes visites sanitaires, j’ai remarqué que les principaux efforts à faire par les éleveurs concernaient surtout leurs bâtiments, notamment pour les pédiluves et les infirmeries, ainsi que les stabulations avec logettes chez les laitiers, qui sont à l’origine de nombreuses affections. La nouvelle version est beaucoup plus complète, ce qui me semble plus intéressant pour que la visite sanitaire ait une importance réelle. Il me semblerait toutefois judicieux qu’elle ne soit pas réalisée par le vétérinaire traitant, mais par un confrère indépendant. Je pense en effet que ce dernier aurait une autorité supérieure vis-à-vis des éleveurs.

La visite est l’ocasion de mieux connaître les pratiques d’élevage

Thierry Virely, praticien à Pouilly-en-Auxois (Côte-d’Or).

La visite sanitaire obligatoire dans les troupeaux bovins m’a semblé particulièrement utile la première année, lorsqu’elle était réalisée indépendamment de la campagne de prophylaxie. Nous avions alors le temps de discuter avec l’éleveur des différents points critiques comme les avortements, la quarantaine, le stockage des médicaments, etc. Pour la deuxième année, la Direction des services vétérinaires (DSV) nous a conseillé de réaliser cette visite au même moment que la prophylaxie, ce qui a considérablement diminué son intérêt. Après avoir passé deux heures dans la stabulation à assister le vétérinaire pour les prises de sang, les éleveurs étaient généralement moins disposés à nous accorder du temps supplémentaire. Ils étaient beaucoup moins réceptifs et, contrairement à la première année, ils n’avaient pas prévu de réserver un moment spécifique à la visite sanitaire.

En résumé, je dirais que cette première mouture n’a pas été une perte de temps. Au contraire, elle a constitué un réel intérêt, car elle nous a permis de rencontrer les éleveurs dans un autre contexte que la stabulation à trois heures du matin, dans le vent et le froid. Nous avons pu nous réunir et prendre le temps de connaître un peu mieux leurs pratiques d’élevage, de discuter de ce qu’il faudrait améliorer… J’ai parfois été surpris par certains d’entre eux, et j’ai découvert qu’il existe une vraie différence entre la réalité de leurs pratiques et celle que j’imaginais. Cependant, il n’est pas vraiment possible de dire que ces visites ont permis une réelle amélioration de la situation. Je crois que, comme avec les étudiants, il faudrait répéter et répéter encore les conseils pour les voir s’appliquer dans les élevages.

Quant à la nouvelle mouture 2007/2008, je n’ai pas encore vraiment eu le temps de l’étudier, mais je crois qu’elle est beaucoup plus complète. Je crains par ailleurs que nous ne soyons désormais perçus par nos éleveurs que comme des “gendarmes”. Il ne me semble cependant pas judicieux qu’un vétérinaire indépendant, autre que celui de l’exploitation, réalise cette visite, car son côté pédagogique disparaîtrait. L’éleveur n’y verrait plus qu’un contrôle supplémentaire. Le praticien habituel a beaucoup plus de possibilités d’intervenir en cas de mauvaises pratiques, car il est censé bien connaître l’élevage et a acquis une certaine confiance de la part de l’exploitant.

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