Les exercices de préparation à une pandémie humaine se mettent en place

Un exercice de coordination hospitalière dans le cadre d’une simulation de pandémie aviaire a été effectué à Bordeaux par la préfecture et le ministère de la Santé, les 8 et 9 novembre derniers. L’hôpital Pellegrin était le théâtre de cet entraînement auquel ont participé neuf autres établissements hospitaliers de Gironde et de Dordogne. Quatre cent vingt figurants ont joué les grippés. Les patients ont d’abord été auscultés par des soignants protégés et masqués, dans une première zone de tri située devant les urgences, le but étant ainsi d’éviter la contamination de l’ensemble du centre hospitalier. Ceux dont l’état semblait plus grave ont été dirigés vers une tente où d’autres médecins tentaient de les soigner.

Un tel barrage filtrant était testé à l’hôpital pour la première fois. Une opération similaire sera organisée à l’échelle nationale en décembre prochain. Elle sera pilotée notamment par la dernière-née des agences sanitaires, l’Etablissement public de préparation aux urgences sanitaires (Eprus), créé cette année et doté de 75 millions d’euros de crédits, doublés par la Caisse nationale d’assurance maladie.

La restriction des libertés publiques doit être prise en compte

Le risque d’une pandémie de grippe aviaire n’est « pas plus important actuellement, mais il s’agit de se préparer. Notre pays se doit de refuser toute improvisation », a déclaré la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, présente à Bordeaux pour l’occasion. Elle a souligné la nécessité « d’informer complètement, tout en apaisant les populations » et relevé l’existence de « questions d’éthique et de restriction des libertés publiques dans la prise en charge d’une pandémie ». Didier Houssin, délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire a, quant à lui, rappelé que « l’épizootie d’influenza aviaire n’est pas maîtrisée. Il existe toujours des foyers récurrents en Indonésie, au Viêtnam et au Bengladesh, d’où la nécessité de se préparer activement ».