QUAND LA TERRE S'ÉCHAUFFE, L'ÉPIDÉMIOLOGIE S'EMBRASE - La Semaine Vétérinaire n° 1289 du 02/11/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1289 du 02/11/2007

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Auteur(s) : Nathalie Devos

Pour les experts du Giec, le réchauffement climatique de la planète est « sans équivoque ». Depuis plusieurs années, les scientifiques notent par ailleurs une progression de certaines maladies humaines ou animales, en particulier à transmission vectorielle, depuis les pays tropicaux vers les zones tempérées.

De nombreux changements apparaissent également en termes de biodiversité et d’écosystèmes de la faune et de la flore. Plusieurs exemples témoignent aujourd’hui de ces évolutions.

Pour les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), le réchauffement climatique de la planète est « sans équivoque. Il apparaît avec évidence dans l’observation de l’accroissement des températures moyennes mondiales de l’atmosphère et des océans, la fonte généralisée de la neige et de la glace, l’élévation du niveau mondial de la mer ». Réunis à Bruxelles en avril dernier, leur rapport(1) a fait couler beaucoup d’encre. Faute de nouvelles mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les experts prédisent que la Terre se réchauffera en moyenne de 1,8 °C à 4 °C d’ici à 2100 par rapport à la période 1980-2000 (jusqu’à 6,4 °C selon les estimations les plus pessimistes). D’après ce rapport, les vagues de fortes chaleurs et les importantes précipitations (favorables aux “explosions épidémiques”) seront probablement plus fréquentes dans le futur. Les cyclones tropicaux, les typhons et les ouragans deviendront, eux, plus intenses.

Mais les perturbations ne seront pas seulement climatiques et environnementales. Outre les graves problèmes de sécurité alimentaire qu’elles risquent d’engendrer, notamment dans les pays pauvres d’Afrique et d’Asie, elles devraient aussi avoir des répercussions en termes sanitaires, tant pour les hommes que pour les animaux.

Une surveillance prioritaire pour six maladies animales, dont quatre zoonoses

En France, la prise de conscience collective du réchauffement climatique s’est accentuée après la canicule estivale de 2003. A la suite de cet épisode, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a interrogé l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa)(2) quant à l’impact d’un éventuel réchauffement climatique sur les maladies animales. Un groupe de travail a alors été chargé d’identifier les différentes affections, notamment vectorielles, et les zoonoses qui pourraient être introduites ou dont l’incidence pourrait évoluer sur le territoire national à la faveur d’un tel changement.

Parmi les affections retenues dans l’étude, le processus d’évaluation mis en œuvre par le groupe de travail a permis d’identifier six maladies animales dont la surveillance est qualifiée de prioritaire. Ces dernières, dont quatre peuvent affecter l’homme, sont notamment transmises par des vecteurs, insectes ou tiques. Il s’agit :

- de quatre arboviroses (maladies virales transmises par des arthropodes vecteurs) : la fièvre de West Nile, la fièvre catarrhale ovine, la fièvre de la vallée du Rift, la peste équine ;

- d’une protozoonose à vecteur : la leishmaniose viscérale ;

- d’une maladie bactérienne : la leptospirose.

Les scientifiques observent depuis plusieurs années un déplacement de certaines maladies, humaines ou animales, à transmission vectorielles depuis les pays tropicaux vers les zones tempérées. Le réchauffement climatique peut en effet agir sur l’augmentation des aires de distribution des vecteurs et des foyers de maladie (en latitude et en altitude), sur la hausse des périodes d’activité des vecteurs au cours de l’année, sur l’accroissement possible de leur densité (mais jusqu’à une température optimale au-delà de laquelle l’effet inverse serait observé), sur l’augmentation de leur longévité et sur la diminution de la durée d’incubation des agents infectieux.

Il faut néanmoins garder à l’esprit que la mondialisation et la multiplication des déplacements humains et animaux favorisent aussi la propagation des maladies à l’échelle planétaire, et que le réchauffement climatique n’en est pas la seule cause.

Par ailleurs, outre les aspects “pathologiques” liés au changement climatique, de nombreuses modifications devraient apparaître (certaines sont déjà perceptibles) en termes de biodiversité et d’écosystèmes de la faune et de la flore.

Divers exemples témoignent aujourd’hui des évolutions sanitaires et des écosystèmes d’ores et déjà observables. Les articles qui suivent en développent certains. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive…

  • (1) L’intégralité du rapport peut être consulté à l’adresse http ://www.ipcc.ch/SPM6avr07.pdf

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1266 du 21/4/2007 en pages 38 à 41.

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