La fréquence des oxalates de calcium dépasse maintenant celle des struvites

Les auteurs⁽¹⁾ d’une étude rétrospective, d’une ampleur rare en médecine vétérinaire, se sont penchés sur l’évolution de la composition des calculs soumis à leur laboratoire. 275 000 calculs canins ont été analysés à l’école vétérinaire du Minnesota entre 1981 et 2006.

En 1981, les calculs d’oxalate de calcium représentent 5 % de toutes les analyses, au lieu de 78 % pour ceux de phosphate ammoniaco-magnésien (struvite). L’étude montre une augmentation progressive du taux des premiers au détriment des seconds (^{voir graphique}). Ainsi, en 1993, elle met en évidence 31 % de calculs d’oxalate de calcium et 51 % de struvite. La tendance s’inverse à partir de 2004, avec 41 % de calculs d’oxalate de calcium pour 39 % de struvite.

Une hypothèse est avancée pour expliquer la raréfaction des calculs de struvite, qui subiraient une dissolution via des aliments calculolytiques mis sur le marché dès 1983. Cette explication n’est pas satisfaisante, car si la fréquence de l’oxalate de calcium augmente, celle des autres types de calculs (purine, phosphate de calcium, cystine, silice, etc.) reste constante. Seule l’incidence des calculs dits composés croît un peu. D’autres pistes, comme des changements d’ingrédients dans l’alimentation ou l’évolution de certaines races, sont avancées.

Cette étude est particulièrement intéressante, car elle permet de peaufiner le diagnostic, la prévention et le traitement des urolithiases.

• (1) C.A. Osborne et J.P. Lulich : « Perspectives : analysis of 275 000 uroliths », DVM Newsmagazine, 2006, pp. 60-63.