Baptême du feu réussi pour le congrès vétérinaire de l’Europe du Sud

Une véritable ambiance méditerranéenne entourait cette première édition de la Southern European Veterinary Conference (conférence vétérinaire de l’Europe du Sud, SEVC), qui s’est tenue à Barcelone (Espagne) du 19 au 21 octobre. Cet événement ambitieux est le fruit d’une collaboration étroite entre l’association espagnole d’animaux de compagnie (Avepa) et la North American Veterinary Conference (NAVC), dont le congrès d’Orlando est connu comme le plus grand rendez-vous de formation permanente vétérinaire au monde. La SEVC sera donc un congrès annuel qui se tiendra en octobre à Barcelone. Les nombreux vols directs peu onéreux, le choix d’hôtels à prix raisonnables, la plage et le vieux centre-ville à deux pas offrent des conditions fort agréables. Mais attention, la présence active des conférenciers y est étroitement surveillée par le biais de lecteurs de code à barres à chaque entrée de salle. Big brother surveillerait-il vos points de formation ? Non, il s’agit uniquement de logistique et de statistiques, rassurent les organisateurs.

Conférences, ateliers, travaux pratiques, master classes et tables rondes

Le programme scientifique regroupait 170 présentations réparties sur plusieurs sessions, jusqu’à 11 en parallèle (y compris un jour et demi de formation en équine), et était complété par quatre symposiums précongrès (Affinity sur la nutrition, Royal Canin sur l’obésité, Merial sur l’ostéoarthrite et Bayer sur la prévention). Le samedi après-midi, une session extraordinaire de l’Advisory Board on Cat Diseases (comité d’experts européen sur les maladies félines) a présenté un synopsis de ses recommandations sur la vaccination et la prévention des maladies infectieuses félines adoptées jusqu’alors.

Le samedi était aussi l’occasion pour l’Avepa de tenir ses élections, et Maite Verde, professeur en dermatologie à la faculté vétérinaire de Saragosse, était annoncée comme nouvelle présidente de l’association espagnole, en remplacement d’Ignacio Alvarez.

Tandis que l’influence espagnole était forte – par la douceur du temps, mais aussi par le nombre important des intervenants et des exposants hispaniques –, le format du congrès était clairement calqué sur celui de sa “grande sœur” américaine, enrichi par des ateliers (4), des travaux pratiques à l’école vétérinaire (9), des master classes (13) et des tables rondes lors du déjeuner (« meet-the-professor luncheons », 4).

Lancement espagnol du premier traitement oral contre la leishmaniose canine

L’exposition commerciale accueillait quelque 75 stands, dont la majorité s’adressait aux praticiens espagnols. Virbac y fêtait le lancement espagnol de Miloforan® (miltefosine), le premier traitement oral pour chiens contre la leishmaniose. Le produit est attendu « dans un avenir proche » en France et en Italie.

Le pourcentage de congressistes non espagnols était plus élevé que prévu. Parmi plus de 4 000 participants au congrès, selon les organisateurs, – toutes catégories confondues – il y avait environ 2 000 congressistes payants d’Espagne et quelque 750 d’autres pays. Parmi la centaine d’intervenants, 42 étaient espagnols et quatre français (nos confrères Dominique Heripret, Philippe Moreau, Patrick Pageat et Alain Régnier).

Lefaitquelecontingentétrangerétaitplus important que prévu pourrait expliquer en partie le manque de programmes et proceedings en langue anglaise. Parmi les autres petites difficultés de cette première édition hispano-européenne figuraient les longues queues à l’enregistrement, le programme pour les auxiliaires exclusivement en espagnol, le manque de flexibilité pour la caution des écouteurs nécessaires à la traduction, seulement proposés en échange de cartes d’identité (et peu importe que dans certains pays, comme au Royaume-Uni, celles-ci n’existent pas), le manque d’un support écrit en anglais des présentations en espagnol ; les ateliers qui étaient tenus en parallèle avec le programme général (pour le quel il fallait néanmoins s’inscrire !) et les interventions plutôt longues (et nombreuses) lors de la cérémonie d’ouverture.

Cependant, l’impression générale reste celle d’un congrès sympathique et bien visité. Hasta el año próximo (du 17 au 19 octobre 2008).