Un nouveau procédé d’électropéroxydation permet de purifier l’eau de boisson en élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1288 du 26/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1288 du 26/10/2007

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Auteur(s) : Karim Adjou

Il détruit les virus et les bactéries qui s’y trouvent et élimine aussi le biofilm des canalisations.

L’eau est le principal constituant des organismes vivants. Ses qualités chimique et bactériologique agissent donc directement sur la santé des animaux. L’eau joue de nombreux rôles importants dans la vie des volailles, comme dans celle de tous les êtres vivants. Elle facilite la transformation biochimique des aliments, permet le transport des substances nutritives et l’élimination des déchets et aide au maintien de la température corporelle dans des limites raisonnables.

De nombreux problèmes rencontrés dans les élevages proviennent de l’eau de boisson ou, plutôt, des micro-organismes (virus, bactéries) qui s’y développent(1). La pollution croissante des réserves d’eau oblige les compagnies de traitement à innover constamment. Les technologies ont d’ailleurs beaucoup évolué, élevant le traitement des eaux au rang des industries de pointe.

Un procédé mis en place initialement dans des hôpitaux à problème de légionnelles

Après plusieurs années d’études et de recherches, en collaboration avec l’Européenne de traitement des eaux (ETE), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et des laboratoires vétérinaires, une nouvelle gamme d’appareils pour le traitement de l’eau a vu le jour : Agri’H2O. Tous les systèmes de cette gamme s’appuient sur le nouveau procédé d’électro-péroxydation. Ce dernier permet de purifier l’eau en détruisant les virus et les bactéries qui s’y trouvent, mais aussi en éliminant le biofilm des canalisations, sans ajout de produits chimiques (brome, chlore, etc.).

Cette technique a été mise en place initialement dans le milieu médical et plus particulièrement dans des hôpitaux qui rencontraient de graves problèmes de concentration en légionnelles dans leur circuit d’eau sanitaire.

Le système permet de traiter n’importe quel type d’eau utilisée dans les élevages (réseau public, puits, rivières, forages, etc.). Les appareils s’installent directement et facilement à l’entrée du circuit d’eau pour un traitement total. Une fois posés, un réglage est effectué manuellement et/ou automatiquement, selon le modèle de l’appareil, pour régler le traitement selon la qualité de l’eau, sa conductivité et sa concentration en bactéries.

Un processus en trois phases : choc électrique, création d’oxydant, élimination du biofilm

Le procédé consiste à faire passer l’eau entre deux électrodes revêtues d’un alliage breveté. Un courant électrique passe d’une électrode à l’autre et permet une interaction entre l’eau et l’alliage. Le processus se déroule en trois phases (voir figure). Tout d’abord, un choc électrique : le courant, en traversant le fluide et en modifiant momentanément le pH, inactive les bactéries et les virus présents dans l’eau. Ensuite, la création d’oxydant : l’alliage de l’électrode réagit avec les minéraux de l’eau sous l’effet de l’électricité. Cette réaction d’électrolyse provoque la création d’un oxydant naturel, qui s’infiltre dans les bactéries et les virus et les détruits. Enfin, l’élimination du biofilm : l’oxydant présent dans l’eau s’attaque au biofilm qui tapisse les canalisations. L’eau est protégée plusieurs jours entre chaque utilisation. Les avantages de ce système sont multiples : purification de tout type d’eau (forages, puits, eau de ville, etc.), destruction de l’ensemble des bactéries et des virus de l’eau de boisson (coliformes, légionnelles, streptocoques, pseudomonas, etc.), éliminination du biofilm des canalisations et traitement de la totalité du circuit d’eau (tuyaux compris). En outre, le procédé ne dégage pas de sous-produits nocifs pour la santé. Il protège efficacement l’eau pendant plusieurs jours entre deux utilisations et conserve tous les minéraux nécessaires à la santé des animaux d’élevage. Enfin, il s’intègre facilement dans les installation et est économique, car il consomme très peu d’énergie et n’utilise aucun autre produit (comme des désinfectants chimiques).

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1270 du 19/5/2007 en pages 50-51.

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