Les conséquences métaboliques de la stérilisation canine sont souvent négligées

Aujourd’hui, quel que soit le sexe, 29 % des chiens sont stérilisés en France, soit plus de deux fois moins qu’au Royaume-Uni. Si la population canine française diminue (- 6 % entre 2003 et 2006⁽¹⁾), la proportion d’animaux stérilisés augmente, en revanche, fortement (+ 53 % chez les mâles et + 32 % chez les femelles sur la même période), a rappelé Fabrice Crépin, directeur marketing international, lors du symposium Royal Canin qui s’est tenu à Paris, le 27 septembre dernier. Si les avantages de la stérilisation sont bien connus, les conséquences métaboliques sont souvent négligées, selon lui. Les besoins caloriques diminuent d’environ 30 %, d’où la réelle nécessité d’adapter le régime alimentaire.

Chez la jeune chienne, la stérilisation chirurgicale est recommandée pour son effet de prévention sur l’apparition des tumeurs mammaires. Elle est également préconisée pour prévenir la récurrence des lactations de pseudogestation, rappelle Alain Fontbonne, maître de conférences à l’école d’Alfort. En effet, en cas de répétitions de ces dernières, le risque d’apparition de tumeurs mammaires est plus important (Verstegen, 2003). En outre, une étude (Sorenno et coll., 2000) montre que les chiennes stérilisées au moment ou dans les deux ans qui précèdent l’exérèse des tumeurs mammaires ont une survie moyenne significativement plus longue que les chiennes non stérilisées.

La stérilisation chirurgicale pourrait être concurrencée par des implants sous-cutanés

Concernant le choix de la méthode chirurgicale (ovariectomie versus ovariohystérectomie), aucun élément ne permet de privilégier une technique par rapport à l’autre, rapporte notre confrère. Des implants sous-cutanés d’agonistes de la GnRH (desloréline, Suprelorin®, la nafaréline, Gonazon®) sont commercialisés en Australie et pourraient être disponibles en Europe prochainement. Ces hormones, qui induisent une véritable castration hormonale (entre six mois et un an selon l’implant) chez le mâle et la femelle, pourront venir “concurrencer” la castration chirurgicale.

La stérilisation précoce des chiots (avant l’âge de trois mois) commence à être pratiquée en Europe. Simple à réaliser, possédant un intérêt indéniable pour limiter la reproduction canine intempestive, cette intervention ne semble pas provoquer d’effets indésirables sur la santé.

Sarah Heath, de l’université des sciences vétérinaires de Bristol (Royaume-Uni), a rappelé que la stérilisation ne peut “jouer” que sur les comportements qui dépendent des sécrétions hormonales et qu’elle ne résoud donc pas tous les troubles de comportement. Le chevauchement, par exemple, n’est pas toujours d’origine sexuelle.

Par ailleurs, Véronique Coxam⁽²⁾ et Vassilia Theodorou⁽³⁾ ont présenté leurs travaux sur les isoflavones de soja, des phyto-œstrogènes qui semblent intéressants pour le métabolisme osseux (prévention de la perte osseuse) et en matière de maladies inflammatoires digestives. Enfin, Marianne Diez, de la faculté belge de Liège, a présenté les points clés de la consultation diététique, en conseillant de commencer la transition alimentaire dans les semaines qui précèdent la stérilisation chirurgicale.

• (1) Etude Facco-Sofres 2006.

• (2) Unité de nutrition humaine (UMR 1019), Inra de Theix.

• (3) Unité de neuro-gastroentérologie et nutrition, (UMR 1054), Inra de Toulouse.