La filière bovine appelle les éleveurs à davantage de contractualisation et à ne pas spéculer - La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1286 du 12/10/2007

Grand Ouest. Production de jeunes bovins

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

En un an, le prix de la paille a été multiplié par trois et celui du blé a plus que doublé. Cette envolée des coûts laisse présager une hausse du maïs en grains, dont le prix pourrait atteindre 250 à 280 € la tonne.

Alors, à l’heure d’ensiler, plutôt que de rentrer des broutards pour les engraisser, « n’est-il pas plus intéressant de vendre du maïs en grains plutôt que de stocker de l’ensilage ? », s’est interrogé Denis Berranger, éleveur de vaches laitières et allaitantes à Noyal-sous-Bazouges (Ille-et-Vilaine), lors d’une réunion des responsables de la filière des jeunes bovins, le 28 septembre dernier. Dans son élevage, cinq des vingt-cinq hectares de maïs cultivés sont destinés à l’engraissement de dix taurillons et de dix génisses de label limousin. Or les professionnels sont inquiets des stratégies spéculatives à court terme qui pourraient déstabiliser la filière.

Pourtant, le contexte économique actuel est favorable à la production de jeunes bovins. D’une part, la France enregistre un déficit chronique en viande bovine et, d’autre part, le secteur laitier se porte bien, ce qui laisse présager une réduction de la mise sur le marché des vaches de réforme et leur substitution par les jeunes bovins. Les professionnels font le pari d’une inflation du prix de la viande, à l’image de ce qui se passe pour le lait. « Un élevage qui dispose de bâtiments et de main-d’œuvre doit continuer à produire », a souligné Pierre Aubrée, président du groupement bovin Arco, qui a également relevé la nécessaire prise en compte de l’amortissement du bâtiment, des marges de la culture de maïs en grains, de la performance de l’atelier, de la trésorerie de l’exploitation et de l’état des stocks.

« Nous possédons un réel savoir-faire, ce serait une folie de tout casser »

« La filière a fait des efforts, les bâtiments sont aux normes, la traçabilité de nos produits est exemplaire, nous possédons un réel savoir-faire, ce serait une folie de tout casser, a martelé Jean-Louis Hervagault, président de la commission départementale “viande bovine” d’Ille-et-Vilaine. L’an dernier, nous avons vendu notre blé 100 € la tonne et nous avons quand même ensemencé nos terres. Cette année, notre blé s’est vendu entre 150 et 200 € la tonne. » Selon Christian Veillaux, conseiller à la chambre départementale d’Agriculture, « une baisse de production ouvrirait la porte aux importations du Mercosur(1), avec un retour en arrière difficile, voire impossible ». A Terre élevage, « nous avons décidé de contractualiser deux tiers des mises en place, afin de garantir un prix de reprise des animaux », a ajouté son vice-président, Jean-Marc Lalloué. Cependant, le maintien des prix ne doit pas se faire au détriment des naisseurs. Pour Gérard Lehuger, membre de la section bovine de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA 35), « les 25 à 35 % de marge des grandes et moyennes surfaces (GMS) sont inadmissibles ». « Nous ne pouvons plus comprimer les coûts de production, a indiqué Pierre Aubrée. De plus, le marché du jeune bovin est encore une économie de cueillette, avec une vente au plus offrant. Il faut continuer à se structurer et tendre vers davantage de contractualisation. » En Bretagne, 60 % des jeunes bovins seulement sont produits par des ateliers spécialisés.

  • (1) Marché commun des pays d’Amérique du Sud.

La production en chiffres

• 950 000 jeunes bovins sont produits annuellement en France.

• 270 000 sont d’origine laitière.

• 50 % de la production française est exportée vers l’Italie (20 %), la Grèce (18 %) et l’Allemagne (8 %).

• 54 % des jeunes bovins sont produits dans les régions Bretagne (un quart), Basse-Normandie (un quart) et Pays-de-la-Loire (la moitié).

• 36 000 jeunes bovins proviennent d’Ille-et-Vilaine (soit 50 % de la production bretonne).

C. B.-C.

Source : chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine.

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