Plus de la moitié des départements français passent en zone réglementée

Caractérisée par des signes cliniques plus prononcés qu’en 2006 et sa diffusion explosive, l’épizootie de 2007 se porte toujours bien. Loin des 54 cas annoncés fin août, ce sont 2 246 cas de fièvre catarrhale ovine qui sont confirmés en France continentale au 28 septembre dernier. Avec l’apparition de nouveaux cas, la Moselle, une partie du Cher, de l’Eure, de la Nièvre et de la Seine-Maritime entrent dans les périmètres interdits et entraînent les zones de protection et les zones de surveillance à s’étendre toujours plus vers l’ouest et vers le sud (^{voir carte}). 54 départements français sont actuellement concernés par le zonage, soient 2 millions d’ovins et entre 6,5 et 7 millions de bovins.

Pour pouvoir reprendre les transports de broutards issus des zones réglementées vers l’Italie, un accord bilatéral a été signé le 24 septembre entre le ministre français Michel Barnier et Gianpaolo Patta, sous-secrétaire d’Etat italien chargé des questions sanitaires et vétérinaires. Le protocole en cours établit une zone tampon supplémentaire de 50 km au-delà des périmètres interdits et fait de la surveillance active, par des prélèvements hebdomadaires sur des cheptels sentinelles, un préalable à la reprise des échanges entre les deux pays.

Les experts britanniques prévoient une hausse significative du nombre de cas

Déjà aux prises avec la résurgence de la fièvre aphteuse qui les prive d’exportations, l’épizootie britannique de blue tongue confirmée par les autorités est un nouveau coup dur pour les éleveurs anglais. Les 11 cas officiellement déclarés au 29 septembre concernent le comté du Suffolk dans le sud-est de l’Angleterre, mais d’autres seraient actuellement examinés dans des comtés voisins. Les experts britanniques prévoient une augmentation significative du nombre de cas dans les prochaines semaines, de quoi raviver les inquiétudes des éleveurs qui ne savent pas encore si leur gouvernement les indemnisera.

Le Royaume-Uni est le dernier pays touché par la maladie, alors que les territoires de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg sont actuellement classés en périmètres interdits et que de nouveaux foyers en Allemagne font craindre une extension à la Suisse. L’Europe du Sud n’est pas non plus épargnée, avec l’apparition de la blue tongue au sud du Portugal. Il ne s’agit cependant pas du sérotype 8 qui sévit au Nord, mais du sérotype 1, également présent en Espagne. En l’absence de vaccins pour ces deux sérotypes, la restriction des mouvements d’animaux et des mesures de désinsectisation demeurent les uniques moyens de contrer l’extension de cette maladie. Devant son ampleur, la Commission européenne va devoir rapidement harmoniser les règles de gestion des échanges communautaires en ruminants sensibles⁽²⁾. Elle devra aussi se confronter aux inévitables conséquences économiques de l’épizootie.

• (1) Note de service DGAL/SDSPA/N2007-8245 du 26/9/2007.

• (2) Voir aussi la note de la DGAL/SDSPA/N2007-8243 réglant le cadre des échanges intercommunautaires de ruminants entre les cinq Etats concernés.