Les flores de barrière chez le porcelet seraient un moyen de lutte efficace contre les diarrhées - La Semaine Vétérinaire n° 1285 du 05/10/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1285 du 05/10/2007

Rencontres de Saint-Malo. Diarrhées néonatales du porc

Actualité

Auteur(s) : Patrick Pommier

Les rencontres porcines de Saint-Malo, traditionnellement organisées par Schering-Plough en septembre, étaient cette année consacrées aux diarrhées néonatales du porcelet. Notre confrère Glenn Songer (université d’Arizona) a présenté la situation nord-américaine, en insistant sur le rôle des clostridies. En Amérique du Nord, le type A de Clostridium perfringens serait responsable de 15 % des cas de diarrhée néonatale. Mais les dernières années sont surtout marquées par la multiplication des isolements de Clostridium difficile. Cette bactérie, signalée pour la première fois chez des porcs conventionnels en 1998, s’est ensuite rapidement répandue dans plusieurs états américains. Elle est aujourd’hui présente dans près de la moitié d’entre eux, mais aussi au Canada, en Australie et en Europe.

L’utilisation de flores de barrière pourrait constituer un moyen de lutte efficace, l’inoculation orale de souches non toxinogènes à des porcelets ayant permis d’observer une moindre mortalité sous la mère, un poids plus élevé au sevrage ainsi qu’une réduction du nombre d’animaux porteurs de toxines.

Chez l’enfant également, l’importance de la flore intestinale est soulignée

Dans le cadre de la médecine comparée, l’importance de la flore intestinale est aussi soulignée par Marie-José Butel, médecin et professeur à l’université Paris-Descartes : chez l’enfant, le tube digestif, stérile à la naissance, est rapidement colonisé par une flore d’origine maternelle et environnementale. Ainsi, pour un enfant né à terme par les voies naturelles et allaité, la colonisation du tube digestif par les entérocoques, les entérobactéries et les staphylocoques commence immédiatement après la naissance, pour atteindre son maximum en moins de quarante-huit heures, âge auquel commence l’implantation de Bifidobacterium, Bacteroides et Clostridium, qui atteindront un palier vers l’âge de cinq jours. Cette colonisation normale peut être plus ou moins perturbée en cas de césarienne, d’allaitement au biberon, d’antibiothérapie ou de naissance prématurée. Dans ce dernier cas, les probiotiques semblent avoir une certaine efficacité pour contrôler les diarrhées.

L’intérêt de la flore de barrière est illustré par le cas spectaculaire d’un nouveau-né infecté dès la naissance par une souche de Salmonella Dublin. A l’issue d’un traitement antibiotique efficace de zéro à dix jours, les salmonelles recommencent à proliférer dans la lumière intestinale, malgré une nouvelle antibiothérapie et bien que les antibiotiques administrés (pendant plus de deux mois) soient efficaces in vitro contre la salmonelle. Celle-ci a ensuite quasiment disparu… dès l’arrêt du traitement ! L’explication réside dans l’examen de l’évolution de la flore intestinale tout au long de cette période : les antibiotiques ont entraîné une réduction drastique des autres entérobactéries, qui n’ont alors plus joué leur rôle régulateur. L’arrêt de l’antibiothérapie est suivi d’une remontée immédiate du nombre de colonies d’entérobactéries et, dans le même temps, de la rapide diminution de celui des salmonelles.

Les animaux doivent, si possible, être transmis vivants pour l’autopsie

La réunion s’est achevée sur un retour à la pratique vétérinaire, avec le point de vue d’un praticien spécialiste en pathologie porcine (René Roche, Poraven) et d’un responsable de laboratoire (Hervé Morvan, LDA 22). Ce dernier a brossé un panorama des différents agents infectieux impliqués dans les diarrhées néonatales et des moyens de diagnostic utilisables au laboratoire. Ceux-ci sont nombreux, mais ne peuvent aboutir à un diagnostic pertinent que si les recherches bénéficient d’une réelle collaboration entre le prescripteur de l’analyse et le laboratoire. Les travaux de ce dernier ne peuvent s’orienter tous azimuts et les recherches doivent impérativement être orientées (anamnèse détaillée et/ou demandes spécifiques, etc.). En outre, les prélèvements doivent être représentatifs (pas de sujets chétifs), de bonne qualité et transmis dans de bonnes conditions. En cas d’affection digestive, la lyse des tissus est en effet rapide : notre confrère a donné l’exemple d’un porcelet reçu au laboratoire moins de six heures après la mort et dont la lyse des villosités intestinales rendait quasiment impossible tout diagnostic histologique. Les animaux doivent donc être transmis vivants, sinon les prélèvements sont à effectuer et à conditionner immédiatement après leur euthanasie.

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