« Voir comment le travail se déroule ailleurs me permet de juger de ce qui me convient » - La Semaine Vétérinaire n° 1284 du 28/09/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1284 du 28/09/2007

Témoignage d’une jeune consœur, adepte des voyages en Amérique du Nord

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Auteur(s) : V. C.

La Semaine Vétérinaire : Quelles expériences avez-vous de l’étranger ?

Depuis mon entrée à l’école vétérinaire, j’ai multiplié les expériences à l’étranger dans les domaines de la faune sauvage et de la clinique vétérinaire. Je suis partie trois étés comme écovolontaire (programmes concernant les mammifères marins au Canada et les baleines à bosse à Madagascar). J’ai travaillé un été comme auxiliaire spécialisée vétérinaire dans une clinique canine, dans le New Jersey (Etats-Unis). Durant ma T1pro, je suis partie trois mois outre-Atlantique pour des stages en canine (clinique privée au Canada français, universités américaines des côtes Est et Ouest).

S. V. : Pourquoi partir ?

Voyager est pour moi un besoin. Conjuguer voyage et travail permet de s’immiscer réellement dans le pays et sa mentalité. Ainsi, j’évolue d’un point de vue humain et professionnel. Le fait de voir comment le travail se déroule ailleurs me permet de juger de ce qui me convient le mieux. En ne connaissant qu’un seul système, il est impossible de déterminer quels en sont les points positifs et négatifs… Même si cela présente des difficultés : démarches administratives, obtention des places, mal du pays, éloignement de ses proches.

S. V. : Pourquoi choisir l’Amérique du Nord ?

J’ai toujours été attirée par les pays anglophones. Je parle couramment anglais, ce qui intervient dans le choix d’un stage professionnel. Les moyens dont disposent les universités sont généralement meilleurs qu’en France, puisque les frais de scolarité sont élevés (environ 20 000 $ par an) et certaines universités sont privées. En outre, les opportunités pour un spécialiste d’exercer dans son domaine sont beaucoup plus nombreuses qu’en France, où la population est plus réduite et la clientèle moins disposée à investir beaucoup d’argent dans les soins.

S. V. : Quels sont les points positifs et négatifs de l’enseignement aux Etats-Unis et au Canada ?

Chacun tirerait des conclusions différentes des expériences que j’ai vécues. Les points positifs que je retiendrai pour ma part sont le professionnalisme, l’investissement dans le travail, la motivation, la disponibilité des enseignants, la confiance qu’ils portent aux étudiants, la pédagogie des enseignements cliniques, le positivisme, les encouragements, tout comme les reproches s’ils sont nécessaires. Parmi les points négatifs, j’évoquerai un règlement parfois trop strict, une atmosphère trop sérieuse alors qu’un peu d’humour permettrait de créer une ambiance de travail plus agréable encore, un esprit de compétition, un travail administratif fastidieux (papiers officiels pour se protéger des soucis juridiques notamment), le manque de complicité entre les étudiants et l’absence de pause déjeuner !

S. V. : Comment financer de tels séjours ?

Ces expériences sont coûteuses, notamment le transport et les visas. Toute l’année, je mets de côté l’argent de mes petits boulots. Sur place, je ne suis pas rémunérée, mais je reçois en échange de mon travail le gîte et le couvert. Des expériences comme celles-ci valent bien quelques sacrifices. J’ai en outre pu bénéficier d’une bourse pour mon dernier voyage de trois mois durant ma T1pro. Des aides peuvent parfois être obtenues auprès de laboratoires vétérinaires en motivant le projet. C’est un travail de longue haleine !

S. V. : Comment se passe la communication et l’intégration sur place ?

Je parlais correctement anglais avant de commencer ces séjours, mais le vocabulaire spécifique m’a manqué pendant les deux premières semaines. Partir seule permet de faire plus d’efforts pour communiquer et les gens sont globalement compréhensifs. La plus grosse difficulté reste la communication en anglais avec les clients, car il est important de bien se faire comprendre pour éviter toute erreur dans les traitements. Pour ma part, les conversations téléphoniques se sont révélées être la tâche la plus difficile. En ce qui concerne l’accueil de façon générale, il faut plus ou moins faire le premier pas pour établir de vraies relations. Mais il est difficile de porter un jugement, car nos mentalités et nos modes de vie sont éloignés. Lorsque nous allons dans un pays étranger, c’est à nous de nous adapter, ce sont les règles du jeu ! C’est également ce qui en fait le charme. Cela nous oblige à vivre notre quotidien différemment et à prendre du recul.

S. V. : Comment s’obtient l’équivalence des examens ?

Je n’ai pour ma part jamais eu à passer d’examens à l’étranger. Je sais seulement que les équivalences sont compliquées, particulièrement pour l’Amérique du Nord. Un vétérinaire français n’est pas habilité à y exercer, il lui faut repasser des examens d’Etat, des examens nationaux et enfin décrocher un visa et une carte verte. La seule exception est le travail en universités (internat, résidanat, professorat), mais seules certaines acceptent les étudiants étrangers sans équivalence.

S. V. : Y a-t-il une sélection des candidats ?

Pour les stages, tout fonctionne par curriculum vitae, lettre de motivation et autres critères qui nous sont inconnus ! Pour les internats ou résidanats, en Amérique du Nord (Saint-Hyacinthe mis à part), tout est centralisé dans le matching program, où l’étudiant établit une liste de choix d’universités avec son dossier. La sélection est difficile, et être étranger est plutôt un facteur négatif. Les Américains ont peur que nous n’ayons pas le niveau suffisant, tant d’un point de vue professionnel (nos systèmes d’évaluation sont si différents qu’ils ne savent pas à quoi s’en tenir) que linguistique.

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