Est-il possible d’embaucher un salarié étranger ? - La Semaine Vétérinaire n° 1283 du 21/09/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1283 du 21/09/2007

Droit du travail

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Sophie Czuwack

Si les ressortissants de l’Espace économique européen bénéficient d’un libre accès au travail en France, il n’en va pas de même pour les autres nationalités.

1 QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI D’UN SALARIÉ ÉTRANGER ?

L’embauche d’un travailleur étranger est très réglementée et obéit à une multitude d’obligations pour l’employeur, selon la nationalité du candidat et son lieu de résidence (en France ou à l’étranger). Si toutes les règles normalement applicables à l’embauche demeurent valables, des obligations particulières s’ajoutent lorsqu’il s’agit d’un salarié étranger. Celles-ci exigent de l’employeur le respect de certaines règles déclaratives ou la vérification des titres dont le demandeur d’emploi est détenteur. L’employeur est tenu de respecter ces obligations sous peine d’être poursuivi pénalement.

2 QUELS SONT LES DIFFÉRENTS CAS D’EMBAUCHE ?

Soit l’employeur fait venir un salarié de nationalité étrangère pour l’embaucher en France, soit un salarié étranger séjourne déjà régulièrement en France et l’employeur souhaite l’embaucher. Lorsque le salarié est un ressortissant d’un Etat membre de l’Espace économique européen (les quinze anciens Etats membres de l’Union européenne, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège), une autorisation de travail n’est pas nécessaire. S’il s’agit d’un ressortissant de l’un des nouveaux pays membres de l’Union (sauf ceux de Chypre et de Malte qui ne sont plus soumis à autorisation), il lui faut pour le moment encore une telle autorisation (jusqu’au 1er mai 2009).

3 QUELS SONT LES RÈGLES LORSQUE L’ÉTRANGER RÉSIDE EN FRANCE ?

Soit il détient une autorisation de travail, soit il n’en possède pas. Dans le second cas, il appartient au futur salarié d’en obtenir une auprès de la préfecture de son domicile. Dans le premier cas, l’étranger est titulaire d’un titre de travail ou d’une carte de séjour en cours de validité (ce que doit vérifier l’employeur) et qui lui permet de travailler.

4 QUELS SONT LES RÈGLES LORSQUE L’ÉTRANGER NE RÉSIDE PAS EN FRANCE ?

Il appartient dans ce cas à l’employeur de déposer une demande d’introduction de travailleur étranger auprès de l’ANPE. L’administration vérifie alors que le poste ne peut pas être pourvu par un demandeur d’emploi. L’ANPE transmet ensuite la demande à la Direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFFP) du lieu du travail qui octroie l’autorisation de travail sous la forme d’une carte de séjour temporaire, d’une carte de travailleur saisonnier ou d’une carte de séjour “compétences et talents” valable trois ans et renouvelable une fois.

5 SI L’ÉTRANGER DISPOSE D’UN TITRE POUR TRAVAILLER EN FRANCE, EST-CE SUFFISANT ?

Dès lors que l’étranger dispose d’un titre de travail, il peut être embauché par l’employeur dans le cadre d’une activité professionnelle, pour la durée et dans la zone géographique indiquées sur ce titre. Le salarié étranger et son employeur sont alors soumis aux règles contenues dans le Code du travail et, si une convention collective existe, elle s’applique également. L’étranger ne doit subir aucune discrimination liée notamment à sa nationalité, à sa race ou à ses opinions politiques.

6 UNE VISITE MÉDICALE EST-ELLE REQUISE ?

Cette visite est obligatoire pour le salarié qui séjourne déjà en France, ainsi que pour celui qui résidait à l’étranger. Il appartient à l’employeur de vérifier que le salarié a effectivement subi la visite médicale obligatoire : l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations délivre un certificat qui atteste du suivi du contrôle médical.

7 LE CONTRAT DE TRAVAIL DOIT-IL COMPORTER DES MENTIONS PARTICULIÈRES ?

Il doit contenir les dispositions normalement requises pour être valable. En outre, il peut être traduit dans la langue du salarié étranger embauché qui en fait la demande. Le salaire versé au travailleur étranger doit être identique à celui qui est versé habituellement aux travailleurs nationaux. Il doit être conforme aux minimums qui pourraient être prévus dans une convention collective et, en aucun cas, être inférieur au Smic.

CONSEILS PRATIQUES

Recruter un stagiaire étranger. Un étudiant étranger est autorisé à travailler en France, dans la limite d’un mi-temps annuel, s’il est muni d’une carte de séjour “étudiant”, dont la durée de validité est limitée. Il est possible de l’embaucher à la fin de ses études s’il obtient un changement de statut auprès de la préfecture pour travailler en tant de salarié. Cette autorisation est délivrée si ses compétences spécifiques répondent aux besoins de l’employeur et justifient la promesse d’embauche.

Insciption à l’Ordre national des vétérinaires. Un vétérinaire étranger ne peut exercer son activité en France, à moins qu’il soit ressortissant d’un Etat membre de l’Union européenne ou d’un Etat de l’accord sur l’espace économique européen et qu’il présente un titre, un diplôme ou un certificat l’autorisant à pratiquer la médecine ou la chirurgie vétérinaire en France. Ce titre doit avoir été enregistré auprès du ministère de l’Agriculture et permet au vétérinaire étranger, dès la délivrance du certificat d’inscription au tableau de l’Ordre, de travailler en cette qualité en France.

Des coûts supplémentaires. Lorsque l’employeur fait venir un étranger en France et qu’il lui permet d’obtenir une autorisation de travail dans le cadre de la procédure d’introduction ou de changement de statut, il doit verser une redevance à l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations (ANAEM). En aucun cas, il ne peut prélever une part sur le salaire versé au salarié étranger pour se faire rembourser le montant de cette redevance. Son montant s’élève à 168 € pour l’emploi d’un salarié étranger en CDD. En CDI, la redevance passe à 893 € si le salaire est inférieur à 1 525 € et à 1 612 € s’il est supérieur à 1 525€.

Les sanctions du non-respect des obligations légales d’embauche d’un étranger. Ces sanctions sont lourdes et figurent dans le Code du travail. Le fait d’engager un étranger non muni des titres nécessaires pour travailler en France peut être puni de cinq ans d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. En outre, l’employeur peut être interdit d’exercer pendant cinq ans au maximum, la décision de condamnation peut être publiée ou diffusée, les locaux dans lesquels le délit a été commis peuvent être fermés.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr