POUR AVANCER, IL FAUDRA ADDITIONNER LES FORMATIONS - La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1282 du 14/09/2007

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Auteur(s) : Marine Neveux

Entre l’effet de mode et la nécessité, allant jusqu’à devenir un enjeu pour défendre une profession, la formation ne laisse pas indifférent. En témoignent l’actualité ou encore les discussions parfois animées des confrères autour de cette problématique.

Les recommandations de l’Europe, mais aussi la loi de 2004 avec le droit individuel à la formation pour les salariés, lui ont donné un nouveau souffle. Pourtant, et depuis longtemps, les vétérinaires se forment, par obligation déontologique.

Pour définir les contours de la formation vétérinaire, un groupe de travail, mis en place sous l’égide du professeur Francis Fiéni, a élaboré un cahier des charges pour l’agrément des organismes et un système de cotation des enseignements. La gestion de la formation continue vétérinaire a été confiée au Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire (CNVFCC) qui est chargé de la structurer (voir encadré en page 32). Ses exigences sont calquées sur les normes européennes et il est demandé aux vétérinaires d’acquérir dix crédits de formation continue (CFCECTS, voir ci-dessous) sur cinq ans (soit quarante heures par an). Les CFC sont assortis de coefficients d’apprentissage et de connaissances(1) (voir tableau ci-dessous). Cette formation continue n’est actuellement pas obligatoire. Elle est néanmoins déjà accueillie de façon contrastée par les confrères(2). « Je n’ai pas attendu de telles dispositions pour me former ! Pourquoi faut-il toujours que la France trouve nécessaire d’obliger, d’interdire, de sanctionner ? », s’interroge un praticien en Haute-Saône.

« La formation est indispensable face aux évolutions technologiques actuelles, estime pour sa part Olivier Aynaud, secrétaire général de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL). En outre, il faut pour le patient un environnement sanitaire rassurant, et cela demande information et formation. Il revient aux professionnels de montrer qu’ils sont suffisamment responsables, et de faire la démarche en amont pour structurer leur système de formation, afin de ne pas le subir, mais d’en être les acteurs. »

La réponse à une évolution de la société, de plus en plus exigeante

La formation s’inscrit aujourd’hui dans une évolution sociétale. Elle pourrait même devenir un enjeu important pour plusieurs professions, désireuses de préserver leur monopole, au sens de monopole de compétences.

« Dans l’évolution actuelle de la société, il est normal qu’un professionnel montre qu’il suit l’évolution scientifique de sa profession. Dans les entreprises, il existe déjà des logos de certification, pourquoi ne pourrait-on pas envisager des référentiels au sein de chaque métier ? C’est une notion à transmettre aux jeunes », poursuit Olivier Aynaud.

En outre, les critères de la formation continue sont importants pour contrer la tendance à la “judiciarisation” croissante de la relation entre les professionnels et leurs patients. Mais « ajoutée à la radioprotection, au droit du travail, aux contraintes de la gestion d’une très petite entreprise, l’exercice en clinique s’apparente au parcours du combattant ! », ironise un confrère exerçant à Paris. « Cela offre un rempart à la méfiance croissante de la clientèle et permet de justifier objectivement de la qualité du service rendu », répond une consœur. Comme dans d’autres professions, des interrogations alimentent le débat : en cas d’action intentée en responsabilité civile, le juge ira-t-il jusqu’à pointer un éventuel déficit en formation ? La prise en charge de cette dernière par la profession n’est-elle pas le gage de la valorisation d’une image responsable auprès du public ?

La formation continue s’organise donc, depuis quelques années, au sein de la profession vétérinaire, et plus largement d’autres professions, dont celles de santé (voir article en page 33). Plusieurs associations professionnelles vétérinaires ont même anticipé le procédé qui consiste à délivrer des points ou des crédits d’heures pour leurs formations (Afvac, Avef, SNGTV). Avec le système dévoilé en juin dernier aux confrères, il apparaît donc que l’enregistrement de ces crédits s’effectuera sur un mode déclaratif auprès du CNVFCC et du Conseil supérieur de l’Ordre (ce sont les organismes agréés qui devront transmettre directement les informations à l’Ordre).

La disponibilité et les contraintes financières sont pointées du doigt

Les confrères ont déjà l’habitude de se former. Néanmoins, ils reconnaissent l’existence de deux freins majeurs à cette démarche : l’impact financier et le manque de disponibilité. « Il est en effet intolérable d’imposer des formations dont le coût global (formation, mais aussi hébergement, remplacement et transport) est important pour les très petites entreprises que sont en majorité les structures vétérinaires. En outre, cette formation continue obligatoire devrait être dispensée par les écoles vétérinaires, et non par des organismes associatifs ou privés dont on ignore le budget de fonctionnement », estime un praticien exerçant dans le Nord.

Les conséquences financières pour la profession seront aussi à considérer, d’autant que la prise en charge par le Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIF-PL) s’essouffle, en raison des obligations de formation continue croissantes dans plusieurs secteurs.

En France, le dispositif va se mettre en place au début de l’année prochaine, sur un mode déclaratif et sur la base du volontariat. Le CNVFCC envisage la quantification de la formation sous la forme de “crédits de formation continue”. Charge ensuite à l’Ordre de recueillir ces informations. La base informatique d’enregistrement individuel des CFC sera opérationnelle en 2008.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/6/2007, en pages 14 et 15.

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1257 du 17/2/2007 en page 9 et le récent sondage en ligne sur Planete-vet.com.

Calcul des CFC

Equation de calcul des crédits de formation continue (CFC) exprimés en ETCS (European Credit Transfer System), ou CFCECTS : nombre de CFCECTS = nombre d’heures effectives de formation x coefficient d’apprentissage x coefficient de connaissances / 20.

M. N.

Composition du CNVFCC

Le Conseil national vétérinaire de la formation continue et complémentaire (CNVFCC) est présidé par notre confrère Christian Rondeau.

Il réunit les écoles vétérinaires, l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), la Société française d’études et de recherches en ophtalmologie vétérinaire (Sferov), l’Association vétérinaire équine française (Avef), les syndicats, l’Ordre et Qualitévet.

M. N.
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