La zone réglementée française fait tache d’huile

Les compteurs s’affolent. En effet, près de 3 000 foyers de fièvre catarrhale ovine ont été déclarés en Europe du Nord depuis le début de l’année : 1 463 en Belgique (au 3 septembre), 856 en Allemagne (au 27 août), 401 aux Pays-Bas (au 23 août) et 32 au Luxembourg (au 30 août). En France, le ministère de l’Agriculture fait état de 101 foyers (au 31 août). Certains foyers, situés dans la Somme, le Pas-de-Calais et l’Aisne, ainsi qu’un nouveau cas notifié par les autorités allemandes dans la Sarre ont conduit les autorités françaises à étendre la zone réglementée vis-à-vis de la maladie.

En effet, la déclaration d’un foyer de blue tongue, maladie réputée contagieuse, entraîne une mise sous interdit de l’exploitation atteinte. En outre, une zone de protection (d’un rayon de 100 km autour du foyer) et une zone de surveillance (d’un rayon de 150 km) sont délimitées. A partir et au sein de ces secteurs, les mouvements d’animaux, de semences, d’ovules et d’embryons des espèces sensibles (les ruminants) sont limités et soumis à conditions.

La partie réglementée s’étend ainsi de façon inquiétante, en tache d’huile, depuis plusieurs semaines.

Cette année, les Pays-Bas ont notifié un premier cas clinique dans un troupeau caprin. L’animal a d’abord présenté de la fièvre et une chute brutale de sa production de lait. Puis un œdème de la face, ainsi que la présence de croûtes sur le nez et les lèvres, un jetage, une conjonctivite et un érythème de la mamelle ont été observés. L’épizootie de blue tongue, liée à un virus de sérotype 8, ne cesse ainsi de surprendre.

Ce même virus avait provoqué l’apparition de plus de 2 000 foyers l’an passé, dans les mêmes cinq pays européens.