Peu rentable, la fermeture annuelle procure une vraie tranquillité - La Semaine Vétérinaire n° 1279 du 24/08/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1279 du 24/08/2007

Fermer ou embaucher un remplaçant

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Auteur(s) : A. F.

Hors des régions touristiques françaises, la période estivale engendre le plus souvent une baisse d’activité chez les vétérinaires. A l’occasion de leurs propres vacances, certains praticiens canins, notamment dans les grandes villes, prennent la décision de fermer boutique. A titre d’exemple, sur les sept structures vétérinaires de Paris XIIIe, trois ont fermé deux à trois semaines durant ce mois d’août. Pourtant, la fuite des Parisiens en été s’atténuerait progressivement. La clinique de Sylve Denizet, rue de Tolbiac, a été débordée en juillet et, « depuis cinq ans, le chiffre d’affaires d’août gagne 10 % annuellement ». Bien entendu, la fermeture des confrères voisins attire quelques clients, mais, bien informés, ceux-ci prévoient souvent l’absence de leur vétérinaire et attendent son retour.

Elodie Goffart-Peyronnet, praticienne à Etréchy, dans l’Essonne, a fermé trois semaines cet été : « J’informe mes clients des dates de fermeture deux mois à l’avance. Je les affiche en salle d’attente et les précise sur les cartons de rappels vaccinaux envoyés à cette période. Mes clients abonnés à ma newsletter reçoivent en outre l’information par e-mail. Je préviens particulièrement les personnes qui renouvèlent régulièrement un traitement de longue durée ou qui s’approvisionnent en pet-food. » Notre consœur a choisi de se faire remplacer pendant plusieurs années. Mais, outre les difficultés de trouver ce remplaçant et son coût durant une période de moindre activité (deux fois moins de chiffre d’affaires), nombre de propriétaires sont réticents sur le principe d’être reçus par un remplaçant et attendent plutôt son retour. Fermer lui permet de vraiment déconnecter : « Avec un remplaçant, je reste joignable si besoin et je téléphone moi-même régulièrement pour prendre des nouvelles. » Le constat est plus mitigé pour Michel Jaouen, basé boulevard Auriol dans le XIIIe arrondissement parisien : « Se faire remplacer n’est pas forcément rentable. Au retour, entre les impayés à gérer et les personnes à rappeler, les difficultés s’accumulent. » Evidemment, en cas de fermeture, les dates de vacances sont imposées aux auxiliaires.

La rentabilité d’un remplaçant est à déterminer en regard de la fermeture

« Le prix de la tranquillité se calcule », avertit Christophe Navarro, praticien à Cannes (Alpes-Maritimes) et membre du bureau du Groupe d’étude et de recherche en management (Germ-Afvac). En fermant, les charges fixes de la structure sont maintenues (loyer, alarme, divers abonnements, etc.). « Le praticien finance alors son outil de travail sans l’utiliser. » L’embauche d’un remplaçant est un investissement : son coût est à comparer à ce qu’il peut faire gagner, ou simplement à ce qu’il évite de perdre ! Par exemple, si la perte en charges fixes atteint 6 000 € sur la durée de fermeture et qu’un remplaçant réduit les pertes à 4 000 € (par le chiffre d’affaires qu’il réalise minoré du coût de sa rémunération), le surcoût d’une fermeture s’évalue à 2 000 €. Pour Christophe Navarro, financièrement, il est rarement intéressant de fermer, sauf si le volume d’activité sur la période des congés est extrêmement bas.

A la froide analyse financière se greffent des aspects plus subjectifs, comme la sérénité d’une fermeture. Dans l’exemple précédent, « la question est de se payer – ou non – le luxe d’être tranquille pour 2 000 € ». Le chiffre d’affaires potentiellement effectué par un remplaçant peut s’évaluer par la moyenne de ceux des années passées sur la même période. Mais d’autres paramètres se chiffrent difficilement, comme le risque de la perte de clients au profit de la concurrence en cas de fermeture ou, à l’inverse, du mécontentement de ceux qui seront reçus par un remplaçant.

Une autre solution consiste à concentrer le travail, en réduisant les horaires d’ouverture par exemple. Jean-Frédéric Graff a mis en place cette option à Annecy. Notre confrère prend désormais des vacances en août, mais son remplaçant ne vient qu’un jour sur deux. « Juillet et août sont des mois calmes, avec une baisse de chiffre d’affaires d’environ un tiers, explique-t-il. Mais je souhaite rester ouvert conformément à la politique de disponibilité et de conseil que j’offre à ma clientèle et qui engendre le développement de mon activité. » Ainsi, l’auxiliaire est présente tous les jours pour recevoir les clients et proposer des rendez-vous les jours où le remplaçant est à son poste.

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