Quelles sont les orientations fiscales proposées ? - La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007

Projet de loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Catherine Bel

Des étudiants aux acquéreurs d’une résidence principale, des droits de succession au bouclier fiscal, de nombreuses mesures visent les particuliers.

1 COMMENT TIRER PARTI DES EXONÉRATIONS DES SALAIRES DES ÉTUDIANTS ?

Jusqu’à présent, les étudiants âgés de vingt et un ans au plus au 1er janvier de l’année d’imposition qui travaillaient durant leurs congés scolaires voyaient leur rémunération exonérée dans la limite de deux fois le Smic mensuel (limite de 2 509 €). Le projet de loi instituerait, à compter de 2007, une exonération d’impôt sur les revenus perçus dans la limite de trois fois le Smic mensuel (3 840 € sur la base du Smic mensuel au 1er juillet 2007) pour les étudiants âgés de moins de vingt-cinq ans au 1er janvier de l’année d’imposition, rattachés ou non au foyer fiscal des parents. Point intéressant, cela permettrait aux parents de conserver la demi-part ou la part (troisième enfant) de l’enfant qui perçoit une rémunération comprise dans la limite de l’exonération, plutôt que de le détacher et perdre alors cet avantage fiscal.

Cette exonération bénéficierait aux élèves ou aux étudiants qui exercent un emploi durant leurs vacances scolaires (ou universitaires), mais aussi aux étudiants salariés durant l’année scolaire (ou universitaire).

Cette exonération serait applicable sur option, en vue de préserver les éventuels droits à la prime pour l’emploi calculés sur les seuls revenus imposés.

2 COMMENT S’APPLIQUERA LE CRÉDIT D’IMPÔT SUR LES INTÉRÊTS D’EMPRUNT POUR LA RÉSIDENCE PRINCIPALE ?

Le projet de loi institue un crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt relatifs à l’acquisition ou à la construction d’un logement destiné à la résidence principale. Cette mesure s’appliquerait à tous et concernerait les cinq premières annuités de remboursement des prêts, qu’il s’agisse d’emprunts nouveaux ou en cours. Si l’emprunt a débuté antérieurement à 2007, seuls les intérêts payés après la publication de la loi seraient pris en compte. Les intérêts d’une acquisition en l’état futur d’achèvement seraient également concernés, si le logement est affecté à la résidence principale au plus tard le 31 décembre de la deuxième année qui suit celle de la conclusion du contrat de prêt.

Le crédit d’impôt s’élève à 20 % dans la limite d’un montant annuel d’intérêts de 3 750 € pour une personne célibataire (réduction d’impôt égale à 750 €) et 7 500 € pour un couple soumis à l’imposition commune (réduction d’impôt de 1 500 €). Une majoration de 500 € est accordée par personne à charge (réduction d’impôt de 100 €). Les personnes non imposables pourraient également profiter de la mesure car, s’agissant d’un crédit d’impôt, celui-ci serait remboursé par le Trésor public. Cette mesure pourrait s’appliquer sur les impôts 2008 relatifs aux revenus 2007. Ce dispositif ne serait toutefois pas cumulable avec la réduction d’impôt pour l’acquisition d’une résidence principale outre-mer.

3 QUI EST CONCERNÉ PAR L’ALLÉGEMENT DES DROITS DE MUTATION À TITRE GRATUIT ?

Le projet de loi prévoit la suppression des droits de succession au profit du conjoint survivant (y compris le prélèvement de 20 % sur les capitaux décès) et du partenaire du pacte civil de solidarité (Pacs). Pour les donations entre époux, l’abattement de 76 000 € et le barème progressif resteraient applicables tout en étant étendus aux partenaires du Pacs. L’abattement concernant les donations et les successions passerait de 50 000 à 150 000 € pour les ascendants et les enfants. Chaque enfant pourrait donc recevoir 150 000 € par parent, sans droit de mutation, tous les six ans (délai au terme duquel les abattements se reconstituent). Par ailleurs, l’abattement global de 50 000 € sur les successions serait supprimé. En revanche, celui de 5 000 € sur les successions en faveur des neveux et nièces serait étendu aux donations. L’abattement en cas de donation ou de succession entre frères et sœurs passerait, quant à lui, de 5 000 € à 15 000 €. Pour les donateurs âgés de moins de 65 ans, une exonération de droits de mutation serait instituée pour les dons en numéraire de 20 000 € au profit d’un descendant (enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant, ou à défaut neveu ou nièce), sans limitation dans le temps.

4 QUAND L’ABAISSEMENT DU SEUIL DU BOUCLIER FISCAL POURRAIT-IL S’APPLIQUER ?

A partir du 1er janvier 2008, le plafonnement des impôts directs, autrement dit le bouclier fiscal, serait ramené à 50 % des revenus du foyer fiscal, au lieu de 60 % actuellement. Le contribuable pourrait alors se faire rembourser la partie de ses impôts qui dépasserait la moitié de ses revenus. Les prélèvements comprendraient toujours l’impôt sur le revenu, l’impôt sur la fortune (ISF), les taxes foncières et d’habitation afférentes à la résidence principale auxquels s’ajouteraient les CSG, CRDS, prélèvements sociaux de 2 % et la contribution additionnelle.

Pour les revenus, seraient pris en compte, comme actuellement, les revenus du patrimoine, d’activité, de remplacement, ainsi que les produits de placement.

Toutefois, le texte laisse subsister certaines incertitudes gênantes : les services fiscaux devraient retenir les contrats d’assurance-vie multisupports totalement investis en euros comme des contrats d’assurance-vie monosupport, avec pour conséquence de retenir l’intégralité des intérêts capitalisés comme des revenus !

5 LA RÉDUCTION DE L’IMPÔT DE SOLIDARITÉ SUR LA FORTUNE EST-ELLE CONDITIONNÉE ?

A compter du 20 juin 2007, une réduction d’ISF serait accordée, à concurrence de 75 % du montant souscrit directement ou indirectement au capital des petites et moyennes entreprises (dans la limite de versements de 50 000 € par an) qui exercent une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale. Conformément à la définition communautaire, les PME éligibles à ce dispositif emploient moins de deux cent cinquante salariés et réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros, ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. Le capital de ces PME devra être détenu pour 75 % au moins par des personnes physiques ou des entreprises respectant l’intégralité des critères ci-dessus.

Seraient également concernées les sociétés holdings, sous certaines conditions. L’exonération serait notamment, dans ce cas, limitée à la fraction de la valeur réelle de l’actif brut (représentative de la valeur des titres reçus en contrepartie de sa souscription au capital des sociétés répondant aux conditions prévues). Pour bénéficier de cet avantage fiscal, il faudra conserver les parts au moins cinq ans. Cette réduction concernerait également les dons au profit des fondations reconnues d’utilité publique, des établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur et des entreprises d’insertion ou des associations intermédiaires.

L’avantage serait applicable pour l’ISF 2008 avec prise en compte des versements à compter du 20 juin 2007.

CONSEILS PRATIQUES

• Ne pas investir uniquement pour un avantage fiscal. Celui-ci doit seulement être considéré comme un argument supplémentaire dans la décision d’investir. Par exemple, il faut éviter d’acheter sa résidence principale uniquement pour le crédit d’impôt sur les intérêts ! Ce n’est vraiment pas un avantage décisif.

• Faire effectuer des simulations pour estimer l’impact de certaines mesures. A titre d’exemple, rien ne vaut une simulation pour savoir s’il est opportun de détacher ou non l’enfant du foyer fiscal, selon ses revenus, et s’il perçoit ou non une pension alimentaire. Il en va de même pour évaluer le coût réel de l’emprunt permettant l’acquisition d’une résidence principale, en tenant compte du nouveau crédit d’impôt dont il est possible de bénéficier.

• Conserver ses contrats d’assurance-vie. Leur efficacité subsiste, d’autant plus si le patrimoine est important. En outre, pour un investisseur qui n’a pas d’enfant ou qui souhaite favoriser une personne étrangère à la famille, l’assurance-vie demeure l’une des armes les plus sûres pour préparer la transmission du patrimoine. Elle constitue par ailleurs, en matière de génération de revenus complémentaires, au moment de la retraite, un outil indispensable pour des revenus distribués automatiquement et pratiquement sans fiscalité.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr