LES DÉPARTS EN CONGÉS SONT L'OCCASION DE PARLER VACCINATION ET VERMIFUGATION - La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007

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Auteur(s) : Agnès Faessel

Depuis mai dernier, les campings et les centres de vacances ne peuvent plus que conseiller la vaccination pour les carnivores domestiques qui accompagnent les vacanciers. Mais une visite chez le vétérinaire s’impose le plus souvent si ces derniers voyagent hors de France. Cette consultation est l’occasion de rappeler les principes de prévention des maladies infectieuses et parasitaires et les mesures à respecter pour le bien-être de l’animal.

Malte, pays membre de l’Union européenne depuis 2004, espère adopter l’euro en 2008. Cela devrait encore augmenter ses attraits comme destination de vacances. Mais pour le propriétaire peu prévoyant qui souhaite y emmener son chien (ou son chat, voire son furet), consulter son vétérinaire seulement quelques jours avant le départ risque d’aboutir à la recherche d’un mode de garde. En effet, comme pour l’Irlande ou la Grande-Bretagne, une vaccination en cours de validité contre la rage ne suffit pas. Les mesures du Pet Travel Scheme y sont en vigueur. Le titre des anticorps neutralisant le virus rabique, avec un résultat supérieur ou égal à 0,5 UI/ml, doit avoir été mesuré au moins six mois avant le voyage et a minima trente jours après la vaccination. Quatre laboratoires d’examens sont agréés en France pour ces tests (voir encadré). Un seul titrage, même ancien, reste suffisant, à condition que tous les rappels vaccinaux aient été effectués à temps. L’attestation par le vétérinaire d’un traitement de l’animal contre les tiques et l’échinococcose la veille du départ est également demandée. En dehors de quelques mesures supplémentaires ainsi exigées par ces pays, mais aussi par la Suède et la Finlande, les modalités à suivre pour voyager dans l’Union européenne avec son animal sont simplifiées et harmonisées (voir tableau sur le site Planete-vet.com, rubrique “actualité”). Le tatouage reste autorisé comme mode d’identification jusqu’au 2 juillet 2011 (sauf exception pour l’Irlande, Malte et le Royaume-Uni). Outre le passeport européen (ou le certificat sanitaire international pour des voyages hors d’Europe), il est utile d’emporter le carnet de santé de l’animal, même si ce n’est pas spécifié.

Les animaux de moins de trois mois non vaccinés contre la rage peuvent aussi circuler dans les pays membres (sauf au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède et à Malte), sous réserve d’être munis d’un passeport européen et d’être dépendants de leur mère, dont ils sont alors accompagnés, ou de n’avoir jamais été déplacés de leur lieu de naissance ni avoir eu de contact avec la faune sauvage susceptible d’être contaminée.

La vaccination rage n’est plus obligatoire dans les campings français

Que le séjour soit prévu en France ou à l’étranger, il mérite autant de soin dans sa préparation. Pour prévenir les maladies infectieuses et parasitaires, quelques conseils basiques peuvent être rappelés par le vétérinaire. L’animal doit ainsi être à jour de ses vaccinations. Le changement d’environnement peut d’ailleurs être l’occasion d’envisager de nouvelles protections, contre la leptospirose et la piroplasmose par exemple, chez un chien habituellement peu concerné par ces maladies.

En revanche, depuis quelques semaines en France, la vaccination contre la rage n’est plus obligatoire chez les carnivores domestiques introduits dans les campings et les centres de vacances(1). L’évolution de la réglementation est suffisamment récente pour qu’elle demeure méconnue de certains professionnels du tourisme. Mieux vaut alors conseiller au propriétaire de contacter le lieu de destination afin de s’informer des règles particulières qui doivent y être respectées en la matière. De plus, outre l’indispensable traitement contre les parasites externes, une vermifugation sera idéalement effectuée avant de partir, ainsi qu’au retour.

Sur place, une bonne hygiène des lieux de vie (de couchage en particulier) doit être préservée. Encore plus que d’habitude, le contact avec les autres animaux est à proscrire, de même que la consommation de proies et d’aliments crus en général et l’abreuvement avec une eau non potable. Contre les moustiques (notamment les phlébotomes vecteurs de leishmaniose en zone d’endémie), l’usage de répulsifs, voire d’une moustiquaire, est efficace. Les sorties au crépuscule et les abords des points d’eau seront évités.

Au retour des promenades, l’inspection du pelage permettra d’ôter les éventuelles tiques. Les coussinets seront également examinés. Toute plaie sera immédiatement nettoyée et désinfectée. C’est pourquoi il est utile de conseiller au propriétaire d’emporter une trousse de soins (voir encadré en page 23). L’aliment habituel, d’autant plus s’il est spécifique, sera aussi prévu pour le temps du séjour.

De retour de congés, mieux vaut consulter au moindre signe d’alerte

Afin de lui éviter toute perte de temps en cas d’urgence, le vétérinaire peut transmettre à son client les coordonnées des confrères praticiens proches de son lieu de villégiature. Si certaines affections méritent d’être signalées, elles seront mentionnées dans le carnet de santé. Par ailleurs, il convient d’avertir le propriétaire qu’il est souvent préjudiciable d’augmenter sans préparation le niveau d’activité physique du chien. Si elle remplace le petit tour de quartier quotidien, la première randonnée des vacances fera souffrir l’animal… comme son maître. Il est aussi utile de rappeler qu’un chien est sensible au soleil, qu’il faut l’hydrater régulièrement et éviter les sorties aux heures les plus chaudes.

De retour de congés, le propriétaire sera attentif à tout symptôme anormal. Une hyperthermie ou une lésion cutanée peut être le signe d’alerte d’une maladie “exotique”, éventuellement zoonotique (leishmaniose, borréliose de Lyme, tuberculose, cow-pox, etc.). S’il a été informé d’une destination de vacances particulièrement à risque, le vétérinaire pourra y sensibiliser son client et l’inviter à venir consulter au moindre doute.

Les animaux sont interdits de voyage sur les trains Eurostar

Pour le trajet lui-même, s’il s’effectue en voiture, les conseils usuels à réitérer sont de respecter des pauses régulières (toutes les deux heures) afin au moins d’abreuver l’animal, et de ne jamais le laisser à l’arrêt en voiture si la température est élevée (même à l’ombre). Prescrire un médicament contre les nausées et les vomissements et/ou un tranquillisant permettra à l’animal de mieux supporter un long trajet, d’autant plus s’il voyage dans la soute d’un avion, en autobus ou dans la voiture sur le ferry. Certaines compagnies aériennes acceptent les animaux de petite taille en cabine (moins de 5 à 8 kg en général).

Attention, dans le cadre du Pet Travel Scheme, l’Irlande impose d’emprunter une compagnie agréée, d’atterrir à Dublin et de faire voyager l’animal dans la soute… Dans tous les cas, mieux vaut contacter la compagnie aérienne ou maritime choisie pour connaître précisément les dispositions d’un transport avec son animal.

Sur les trains Eurostar, les animaux (excepté les chiens guides de personnes handicapées) sont interdits. Ils peuvent en revanche monter dans les trains Thalys, gratuitement s’ils sont confinés dans un panier (55 x 30 x 30 cm). S’ils sont trop grands, ils voyageront muselés et en laisse pour 35 % du prix d’un billet de seconde classe (tarif Librys Confort 2). Dans les autres trains SNCF, un animal de moins de 6 kg dans un panier (de 45 x 30 x 25 cm) fera débourser 5,10 € à son propriétaire. Ce dernier s’acquittera d’un billet représentant la moitié du tarif de classe 2 (même en première) pour voyager avec un chien de plus de 6 kg, en laisse et muselé, et sans le laisser occuper un siège pour autant ! Les chiens de première catégorie ne sont pas autorisés dans les transports en commun.

D’autres recommandations, au cas par cas, seront certainement les bienvenues pour un propriétaire qui ne demande finalement qu’à être rassuré et passer d’agréables congés. Bien entendu, si le praticien est lui-même en repos au moment des vacances du client, mieux vaut ne pas conclure la consultation en lui proposant de contacter la clinique au moindre problème.

  • (1) Annexe II, partie C du règlement CE 998/2003.

Laboratoires agréés pour le test rabique

• Agence française de sécurité sanitaire des aliments de Nancy

Domaine de Pixérécourt

BP 9 - 54220 Malzéville

Tél. : 03 83 29 89 50, Fax : 03 83 29 89 59

E-mail : f.cliquet@afssa.fr

• Laboratoire vétérinaire départemental de la Haute-Garonne

76, chemin Boudou

31140 Launaguet

Tél. : 05 62 79 94 20, fax : 05 62 79 94 30

E-mail : lvd31@cg31.fr

• Laboratoire départemental de la Sarthe

128, rue de Beaugé

72018 Le Mans Cedex 2

Tél. : 02 43 39 95 70, fax : 02 43 39 95 80

E-mail : sylvie.poliak@cg72.fr

• Laboratoire départemental d’analyses du Pas-de-Calais

Parc de hautes technologies des Bonnettes

2, rue Genévrier

62022 Arras Cedex 2

Tél. : 03 21 51 46 54, fax : 03 21 71 48 55

E-mail : lda62@cg62.fr

Pays où la rage est maîtrisée

La situation au regard de la rage est favorable dans 41 territoires hors d’Europe(1) : Antiga et Barbuda, Antilles néerlandaises, Argentine, Aruba, Australie, Bahreïn, Barbade, Belarus, Bermudes, Bosnie herzégovine, Canada, Chili, Croatie, Emirats arabes unis, Etats-Unis (Guam inclus), Fédération de Russie, Hong Kong, îles Caïman, îles de l’Ascension, îles Falkland, îles Fidji, îles Vierges, Jamaïque, Japon, Malaisie (depuis mars 2007), Maurice, Mayotte, Mexique, Montserrat, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande, Polynésie française, Saint-Christophe et Nevis, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Vincent et les Grenadines, Sainte-Hélène, Singapour, Taïwan, Trinidad et Tobago, Vanuatu, Wallis et Futuna.

A. F.

Trousse de soins

Sur le modèle de celle prévue pour la famille, une trousse de soins vétérinaires peut être glissée dans les bagages du propriétaire qui emmène son chien, son chat, son furet ou un autre compagnon.

Elle est aussi utile pour le gardien de l’animal si ce dernier n’est pas du voyage. Elle comprend :

- des gants fins à usage unique destinés à protéger le propriétaire en cas de saignement ;

- des compresses, pansements, bandes, ciseaux pour les blessures et les plaies légères ;

- un antiseptique local ;

- une couverture de survie, en protection du soleil et du froid ;

- une pince à tique, un antiparasitaire externe (l’animal sera vermifugé avant de partir) ;

- une pince à épiler (pour les épillets) ;

- des dosettes de sérum physiologique (pour nettoyer les yeux et les oreilles) ;

- éventuellement un thermomètre, des médicaments antidiarrhéiques, antipyrétiques et antalgiques ;

- les médicaments habituels de l’animal (traitement de l’arthrose, du diabète, de l’insuffisance cardiaque, de l’épilepsie, etc.) en quantité suffisante et accompagnés de l’ordonnance.

Les dates de péremption des produits seront vérifiées et la trousse sera rangée dans un endroit connu et facile d’accès pour le propriétaire, mais pas pour ses enfants ni son animal.

A. F.
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