Le H5N1 HP est identifié chez trois cygnes morts en Moselle - La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1278 du 14/07/2007

Influenza aviaire. Cas dans l’avifaune sauvage en France

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Dès la confirmation des cas, le niveau de risque en France est passé de « modéré » à « élevé ». Le confinement des élevages est généralisé à tout le territoire.

Le laboratoire national de référence de l’Afssa de Ploufragan l’a confirmé le 5 juillet dernier : le sous-type H5N1 HP est bien à l’origine de la mort de trois cygnes découverts quelques jours auparavant sur un étang de la commune d’Assenoncourt, en Moselle(1). Les mesures prises le 3 juillet (instauration d’une zone de contrôle et d’une zone d’observation autour de l’étang) sont donc maintenues, a annoncé le ministère de l’Agriculture le jour de la confirmation.

Par ailleurs, à la suite de cette dernière, Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture, a décidé de faire passer le niveau de risque vis-à-vis de la grippe aviaire de « modéré » (instauré sur le territoire le 24 juin dernier après la confirmation de cas dans l’avifaune sauvage en Allemagne(2)) à « élevé ». Cet échelon, le cinquième sur une échelle qui en compte six, renforce encore les mesures de précaution mises en place. Ainsi, le nombre des zones à risque particulier déterminées par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage est porté à 98 (5 567 communes concernées), alors qu’il était de 46 (2 763 communes concernées). Par ailleurs, sur tout le territoire métropolitain, les volailles et les oiseaux d’agrément doivent être protégés (confinement ou pose de filets sur les parcours) afin de prévenir tout contact direct ou indirect avec les oiseaux vivant à l’état sauvage, ou doivent faire l’objet de mesures alternatives de biosécurité renforcées si le confinement est impossible. Il est en outre obligatoire que les volailles et les oiseaux d’ornement fassent l’objet d’une visite vétérinaire d’audit unique, dans le mois suivant la publication de l’arrêté ministériel qui qualifie le niveau de risque épizootique en raison de l’infection de la faune sauvage(3). Dans les 98 zones humides à risque, cette visite vétérinaire est à renouveler à une fréquence mensuelle. En outre, les rassemblements de volailles et d’oiseaux, ainsi que les compétitions de pigeons sont interdits sur l’ensemble du territoire. La même mesure s’applique pour l’utilisation d’appelants pour la chasse (voir tableau).

Le H5N1 HP n’avait pas été identifié en France depuis le printemps 2006 (voir encadré).

La réapparition du H5N1 HP en Europe en cette saison étonne – et inquiète – les spécialistes. Selon eux, il est probable que la contamination de l’avifaune sauvage en Moselle découle de celle observée en Allemagne, où la découverte des premiers oiseaux sauvages atteints remonte à la fin du mois de juin. Depuis, dans ce pays, quatre länder déplorent des cas : la Saxe, la Saxe-Anhalt (ou plus de 150 oiseaux sauvages, porteurs du virus, ont été retrouvés morts sur le lac Kelbra), la Bavière et la Thuringe (dans lequel un petit élevage domestique d’oies et de canards a également été contaminé à Wickersdorf).

Les souches tchèques, allemandes et françaises montrent une forte proximité génétique

Les premiers résultats de l’analyse séquentielle du génome viral montrent une forte proximité des souches de Moselle et d’outre-Rhin, indiquait Pascale Briand, directrice générale de l’Afssa, le 9 juillet dernier. La majorité des animaux sauvages atteints sont des cygnes. Tel est ainsi le cas en Moselle, où les volatiles concernés sont trois jeunes cygnes tuberculés. « Nous pouvons imaginer que les foyers allemands et français enregistrés dans la faune sauvage soient la conséquence du déplacement de juvéniles, immatures (non migrateurs), en raison des grosses chaleurs enregistrées vers la mi-juin dernier en Europe centrale, mais rien n’est prouvé pour l’heure », explique Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

La parenté antigénique de 99,2 % entre les souches allemandes et tchèques, isolées en juin, peut corroborer l’hypothèse d’un déplacement du virus d’Est en Ouest. Mais, selon les experts, la situation n’est pas claire pour autant. Par ailleurs, la souche tchèque présente 99,5 % de parenté antigénique avec celle qui a été isolée durant les derniers mois en Afghanistan, en Arabie Saoudite et au Koweit notamment, chez des oiseaux dressés pour la chasse. « Or nous savons que ce virus est d’origine asiatique, et qu’il est différent de celui qui circulait en Europe de l’Ouest en 2006 », ajoute Jean-Luc Angot.

Depuis fin 2003, date à laquelle il a (officiellement) fait son apparition en Asie, le H5N1 HP continue donc de défier les scientifiques et les experts !

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1277 du 7/7/2007 en pages 12 et 13.

  • (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1276 du 30/6/2007 en page 14.

  • (3) Arrêté du 5/7/2007 paru au JO du 6/7/2007.

H5N1 HP en France

• 13 février 2006 : suspicion d’un premier foyer de H5N1 HP chez un canard sauvage à Joyeux (Ain), confirmé le 17 février.

• 15 février 2006 : confinement des volailles de plein air sur tout le territoire.

• 24 février 2006 : confirmation du premier (et seul) foyer en France dans un élevage industriel de dindes à Versailleux (Ain).

• 4 mars 2006 : premier oiseau sauvage (un cygne) atteint par le H5N1 HP dans les Bouches-du-Rhône.

• 3 juillet 2007 : suspicion de la présence du H5N1 HP chez trois cygnes tuberculés retrouvés morts sur un étang de la commune d’Assenoncourt en Moselle, confirmé le 5 juillet 2007. Le confinement des volailles de plein air est de nouveau en vigueur dans l’Hexagone.

N. D.
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