La sérologie annuelle est une mesure de contrôle rapide et efficace vis-à-vis de N. caninum - La Semaine Vétérinaire n° 1277 du 07/07/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1277 du 07/07/2007

Infection des bovins par la néosporose

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : J.-P. G.

Des scientifiques espagnols ont suivi le statut sérologique de bovins âgés de plus de six mois vis-à-vis de Neospora caninum(1). Les animaux sont issus d’un troupeau qui présente des avortements liés à ce protozoaire. Les bovins sont testés annuellement durant trois ans. Le nombre d’animaux testés s’élève respectivement à 259, 222 et 251.

La séroprévalence moyenne du parasite à l’échelle du troupeau est de 31,7 % la première année, de 24,8 % la deuxième et de 19,9 % la troisième. Le taux d’avortements passe, quant à lui, de 20,6 % à 5,5 % puis à 9,9 %. Cette baisse est liée aux mesures de lutte mise en place à partir de la deuxième année. Elles consistent en un abattage des vaches séropositives qui ont avorté et en l’insémination des génisses avec de la semence saine. Sur l’ensemble des avortements enregistrés chez les animaux séropositifs, 51 % font suite à un ou plusieurs avortements chez le même animal, chez 36,8 % d’animaux présentant un historique d’avortement.

Un groupe d’animaux restés dans le troupeau durant les trois années de l’étude est analysé séparément. La séroprévalence du parasite s’élève initialement de 18 %. Elle passe à 21,3 % les deuxième et troisième années. Une séro-conversion est observée chez seulement 4 animaux durant les deux dernières années. Les avortements ont lieu exclusivement chez les bovins séropositifs. Sur l’ensemble des avortements enregistrés chez ces 122 animaux, 61,5 % sont observés chez un animal qui en a déjà subi un ou plusieurs, chez 26,7 % d’animaux présentant un historique d’avortement.

« Ces résultats indiquent que la séropositivité vis-à-vis de N. caninum peut être stable avec le temps et que les vaches infectées par le parasite sont susceptibles de présenter un taux élevé d’avortements répétés. Par ailleurs, nos résultats renforcent l’idée qu’un dépistage sérologique annuel peut être une méthode efficace et rapide de détection de l’infection par N. caninum, et permettre la mise en place de mesures de lutte à l’échelle du troupeau », concluent les auteurs.

  • (1) N. Pabon et coll. : « Chronic Neospora caninum infection and repeat abortion in dairy cows », Veterinary Parasitology, vol. 147, n° 1-2, pp. 40-46.

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