Des points de formation ne peuvent tout évaluer

La consultation des publications et des thèses sur l’Internet, l’abonnement à des revues professionnelles, l’achat de l’encyclopédie vétérinaire, des appels téléphoniques aux confrères spécialistes pour un avis diagnostique et des conseils, le recours aux praticiens référés itinérants lors de cas difficiles, l’acquisition de livres ou de cédéroms de médecine, de chirurgie, etc. : cela rapporte combien de points sur le futur permis d’exercer notre profession⁽¹⁾, chèrement acquise après de longues études ? Moins que de somnoler au fond d’un amphi lors d’une conférence sur les derniers outils diagnostiques high tech des affections cardiaques que moins de 1 % des clients pourront payer (pas ceux qui achètent leurs IECA en pharmacie, bien entendu !) ?

Quand cessera-t-on de prendre les praticiens pour des étudiants irresponsables et insoumis, dénués de conscience professionnelle et incapables de maîtriser les risques de leur pratique médicale (par exemple la chimiothérapie anticancéreuse, la radioprotection) et leur niveau de compétence ? Messieurs les bureaucrates, vous savez qu’il nous arrive de faire correctement notre métier, voire avec brio certains jours, sans faire de bruit pour autant. Ces jours-là pourtant, personne ne nous distribue de points… Tant mieux ! Alors merci de nous laisser nous prendre en mains comme des adultes que nous sommes ! La conscience professionnelle existe et ne s’évalue pas avec des points de formation. Mais derrière tout cela, n’y a-t-il pas des “histoires de gros sous” à gagner pour les organismes de formation et les organismes de formation de formations ? Au fait, à quoi ont servi les millions d’euros de cotisations de formation que l’ensemble de la profession a versé depuis tant d’années ? Où sont-ils passés ? Comment ont-ils été investis ? Est-il possible d’obtenir un tableau des budgets crédits/dépenses de ces crédits ? Combien de formations de confrères ont-elles été financées l’an passé, par exemple ? Cela s’appelle un bilan. Si des comptes sont à rendre, que cela soit dans les deux sens…

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/6/2007 en pages 14 et 15.